desert friends by Boris Michalicek

« Je lui parlerai cœur à cœur »

j-irai-au-desertNi Dieu, ni maître
Ni Dieu, ni maître ! Je pars au désert, loin de celui que j’aimais. Il m’a déçu, il m’a trompé. Impossible qu’Il soit, ce Dieu qu’on dit d’amour : Regardez alentour, l’injustice est partout, le scandale déborde. On tue sans rémission. Pour Dieu on assassine. Dans ma vie, rien de mieux. Des prières sans réponses, des luttes inlassables contre des maux incessants. Je suis las de me battre sans personne pour m’aider. Je vais fuir au désert, pour mettre sous mes yeux l’atroce aridité, la solitude extrême où seul je me perds. Drapé dans mon orgueil, là-bas, à pleine gorge, je crierai sans relâche, je viderai ma haine, je proférerai les noms les plus blasphématoires sans crainte que jamais nul écho ne revienne.

burning-man-420Je regarde alentour, mes larmes ont tout lavé : le ciel, les oiseaux. Les bêtes vont et viennent, et la lumière pure qui réchauffe le monde. Je commence à comprendre. La laideur est en moi. Mon œil trop souillé ne pouvait pas bien voir. Mes lèvres profanées par des grimaces immondes, avaient perdu les mots qui gagnent la sagesse. Mon cri est sans écho. Mais lève une autre plainte. C’est un chant, ou des pleurs. C’est ma soif d’être aimé. C’est Jésus, qui pour moi se bat seul, au désert, contre mes tentations, ces démons relâchés par mes cris de vengeance. Et lorsqu’il foule au pied le dernier adversaire, alors il me regarde, et me voilà aimé. « Tu ne voulais plus Dieu, je serai donc ton frère. Toi qui fuyais ton maître, reçois-moi en ami. »

 

Frère Franck Dubois, dominicain

 

Source : Signe dans la Bible

 

 

“Pendant mon voyage j’ai connu beaucoup de gens, ouverts et gentils, mais Eyup a sûrement été un des plus attachants.C’est fou, mais parfois on vient de rencontrer quelqu’un et on dirait que ça fait une vie qu’on se connaît, pas seulement parce que on découvre tout de suite des affinités qui instinctivement nous rapprochent beaucoup, mais surtout pour l’ouverture d’esprit qui nous lie, pour la confiance qu’on mets dans l’autre personne, pour le respect, l’affection et la délicatesse avec laquelle on traite l’autre… et tout ça est formidable, ça t’aide à te laisser aller tout de suite à tes émotions, aux moments de bonheur que tu es en train de vivre sans même pas y réfléchir et tu ne peux que vivre ces moments pleinement.

Avec Eyup c’était exactement comme ça. Je le croise a l’entrée d’un musée et soudain c’est comme si j’avais croisé un vieil ami…et la joie de se « retrouver » était énorme. On a passé une journée entière ensemble, à se balader, à boire du thé et a se connaître. Tout cela me fait parfois réfléchir à la valeur des amitiés, de mes amitiés en générale. “

 

La suite de cette merveilleuse rencontre, ici

qui je susi

 

Qui je suis ?

Juste un petit garçon qui a peur.

 

Ca ne se voit pas bien sûr.

Et même, les gens me croient fort.

 

Et même un homme redoutable,

qui sait ce qu’il veut et où il va.

 

S’ils savaient…

 

Je ne suis qu’un petit garçon

qui a peur.

 

Bien sûr, j’ai donné le change.

Bien sûr, je me suis battu, j’ai vécu.

 

J’ai voulu être fort,

j’y ai cru, même !

 

Mais là, les remous de la vie

me ramèrent à cette peur primale.

 

Les échecs, les humiliations répétées,

la tension à être quelqu’un que je ne suis pas…

 

Tout ça me fait lâcher,

je ne contrôle plus rien.

 

Me voilà redevenu ce petit enfant

de sept ans, qui a peur.

 

Y’a rien de volontaire, rein de raisonné,

dans ce qu’il va faire ensuite.

 

Il va seulement vivre comme il peut

avec les mots redoutables qu’il vient d’entendre.

 

Il est seul , il a 7 ans, il est perdu.

il ne sait pas quoi faire.

 

Il ne saura plus jamais quoi faire.

 

Au fond, il ne sait même plus pourquoi il est là.

Alors il continuera en faisant semblant.

 

Sans jamais plus croire aucun compliment,

la vie c’est tellement traître.

 

Là, ça remonte à la surface :

 

Je suis ce petit enfant perdu,

qui aurait besoin d’être pris dans les bras,

et qu’on le console et qu’on le rassure.

 

Je suis seulement seul avec moi-même

et un grand vide tout autour.

 

J’ai sept ans, je suis malheureux

et ne sais même pas que j’ai le droit de le dire, le crier.

 

Je crois que je n’aurai plus jamais confiance.

En personne. Ni en moi, ni en les autres.

 

Tout ça, parce que ma mère, dans son inconscience,

vient de lâcher au petit bonhomme que je suis :

 

“Va-t-en, je ne t’aime plus,

je ne veux plus jamais te voir.”

 

 

Z.

naked-Friends-Jay

Naked Friends (acrostic)

Night after night

A taste of  Soft salty lips

Kisses I will recall when the morning breaks

Every touch of  your hands

Down between my Legs your head

 

Feeling like you won’t go to no one else

Ready to forget that The night is  so young

Inside my bed for so long

Every touch of  our hairy chests  scratch

Now Why can’t  we be together?

Don’t you love me?

 

Jay G Helwig,  publié sur allpoetry.com

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Ce magnifique poème est intraduisible sans le déformer, puisqu’il s’agit d’un acrostiche : La première lettre de chaque vers permet de lire le titre verticalement : Naked Friend.  Eh oui sans le s final du titre , c’est une coquetterie de l’auteur.

 

Nuit après nuit,

le goût de tes douces  lèvres  salées

des baisers, je me rappellerai  après la rupture du matin

chaque toucher de tes mains

ta tête tombée entre mes jambes

 

Avoir l’impression que tu n’irais à personne d’autre

prêt à oublier que la nuit est si jeune

dans mon lit depuis longtemps

Nos poitrines velues  qui se touchent  s’accordent

bien. Pourquoi ne pouvons- nous pas être ensemble?

Tu ne m’aimes pas ?

 

Jay G Helwig ( traduction par Zabulon)

des-choses-a-dire

 

Je voudrais écrire,
je ne sais pas comment faire.

Je voudrais écrire
J’ai tellement de choses à dire.

La vérité, c’est que je ne sais
Même pas lesquelles.

Mais j’ai des choses à dire.

Elles viennent de tréfonds
Que je ne connais pas
Même s’ils sont miens.

Il y a des choses à dire.
Des choses qui veulent s’exprimer.
Des choses qui veulent être.

Etre ?

Est-ce une partie de moi
Qui toque à la porte
Et dit : « ouvre-moi » ?

Peut-être.

J’ai des choses à dire.
Je suis retenu par la convenance,
Par le temps qui passe,
Par de multiples dispersions.

Et pourtant
Je ne suis qu’Un
Et j’ai des choses à dire.

Quoi ?

Zebulon

Source photo : Thomas Bunker, par Cristiano Madureira.