vivre

Souvent, je me dis
Qu’il serait bon de se laisser aller
A seulement être bercé dans l’océan d’amour
Qu’est la présence de Dieu.

Certains chercheurs
Disent que nous venons de la mer,
Que la vie initiale vient de cet immense océan.
La vérité est que nous ne savons pas y retourner,
Nous en sommes sortis, nous nous en sommes échappés
Nous en sommes distincts et même parfois, aujourd’hui, elle fait peur.

Pourtant, souvenir de la période utérine ou autre chose
J’aimerais ressentir à nouveau les vagues de l’amour
Couler en moi, couler sur moi, me recouvrir et s’en aller
Me bercer sans cesse, me rappelant à quel point
Je suis chez moi, je suis aimé, je ne suis pas perdu.

En est-il ainsi de la Présence et l’Amour de Dieu ?
Un océan immense qui nous berce inlassablement,
Tellement présent et évident qu’on ne sait plus parfois le discerner ?

J’ai besoin d’être aimé, j’ai besoin d’aimer.
J’ai besoin de ne pas savoir que j’aime.

Aucun calcul, aucun désir, aucune volonté.
Seulement être.

Parce que Dieu est présence
Parce que Dieu est amour.

Sa présence seulement suffit
Si elle m’habite, si je l’habite, si nous nous habitons.

Présence infiniment bonne et constante,
Présence qui m’appelle et qui est moi
Pourquoi viens-tu comme par vagues qui se retirent et reviennent
Quand je voudrais être tout à toi ?

Mouvement. Vie.
Expérience de toi à toi-même.
Don perpétuel
Qui se retire et se redonne.

Vivre.

Z.

patrick_ribbsaeter-01

«Wayfaring Stranger» par Ed Sheeran

Revenir…
Voilà une belle chanson issue du folklore américain du début du XIXè siècle, admirablement reprise par Ed Sheeran. Elle évoque ce thème biblique, éternellement humain : je suis un étranger sur cette terre, je vais revenir à la maison. Relu par les esclaves noirs américains, c’était l’espoir christianisé de trouver un jour une terre de retour, Afrique ou Terre Promise. Mais ce serait limité que de s’arrêter là. L’esprit les mots sonnent comme d’autres chants bibliques ou comme le fameux “Return Again” dont nous avons déjà parlé ici, ou encore dans le retour à la maison de Drake, interprété par Nathan Hawes.

Revenir…
Consciemment ou pas, volontairement ou pas, nous sommes partis. Nous savons être en exil. Nous devons revenir. Et ce n’est pas vraiment en un lieu qu’il nous faut revenir. C’est à l’Être. Revenir, cela commence par revenir à nous-même, non pas dans une tentative égoïste de toute-puissance mais dans un acte d’abandon à Celui qui nous donne l’être et l’essence. Nous sommes partis de Lui, nous ne pouvons pas vivre sans Lui. Voilà pourquoi il nous faut revenir, pauvres étrangers voyageurs que nous sommes.

Cela passe par une opération vérité. Impossible de revenir si je me cache à moi-même qui je suis. Voilà pourquoi je ne crains plus d’admettre qui je suis. Le Seigneur m’aime ainsi et m’accueillera ainsi. Tout masque, toute illusion, toute apparence n’a plus cours.

Seulement revenir.

[N.B. (*) Les paroles varient comme pour toute chanson populaire. Ed Sheeran choisit de chanter je reviens vers ma mère, là où d’autres versions disent vers mon père]


I am a poor wayfaring stranger
While traveling through this world of woe
Yet there’s no sickness, toil or danger
In that bright world to which I go

I’m going there to see my father*
I’m going there no more to roam
I’m only going over Jordan
I’m only going over home

I know dark clouds will gather around me
I know my way is rough and steep
Yet beauteous fields lie just before me
Where God’s redeemed, their vigils keep

I’m going there to see my mother*
She said she’d meet me when I come
I’m only going over Jordan
I’m only going over home

 

Je suis un pauvre étranger voyageur
Alors que je traverse ce monde de malheur
Mais il n’y a pas de maladie, de labeur ou de danger
Dans ce monde lumineux où je vais

Je vais là-bas pour voir mon père*
Je vais là-bas pour mettre fin à mon errance
Je vais seulement par-delà le Jourdain
Je rentre seulement à la maison

Je sais que des nuages sombres s’accumuleront autour de moi
Je sais que mon chemin est rude et escarpé
Pourtant des champs merveilleux s’étendent juste devant moi
Où Dieu a racheté leurs veilles

Je vais là-bas pour voir ma mère*
Elle a dit qu’elle viendrait à ma rencontre quand je viendrai
Je rentre seulement par-delà le Jourdain
Je rentre seulement à la maison

Source photo : Patrick Ribbsaeter dans une campagne pour sauver les derniers éléphants.

silence

 

“Le silence n’est pas l’absence, mais bien la présence de toute chose. Chaque espace a sa signature sonore, sa vibration unique, et si parfois l’oreille ne l’entend pas, le corps , lui, la ressent immédiatement. L’ouïe humaine, comme celle de tous les autres animaux, a évolué pour capter les sons les plus faibles, les plus ténus qui, en milieu naturel, donne des informations vitales pour la survie de l’espèce : nourriture, dangers, abris… Dans la nature, chaque son signifie quelque chose et s’harmonise avec un paysage riche et complexe.
(…)
Le silence apaise et nourrit l’âme, il permet surtout d’être pleinement conscient.”

Gordon Hempton, bioacousticien,
Télérama 3473-3474, août 2016

combat-pour-la-justice

Et le combat pour la justice ?

“Dans les Écritures chrétiennes, il y a moins de dix versets qui parlent de l’activité sexuelle de même sexe, sur plus de 31000 versets au total dans la Bible. En revanche, il y a des centaines de versets sur le soin des pauvres et des opprimés, et des centaines d’autres sur la façon d’utiliser ses biens et de l’argent. Certains fidèles chrétiens croient que nous devrions nous concentrer sur les questions de la pauvreté, la libération et la bonne gérance, plus que sur les questions de sexualité.”

Emmy Quegler,
Pasteur de l’Eglise Luthérienne

Source : queergrace.com

connor-straathof

« Tu es venu, sans me prévenir, c’est drôle comme il m’est plus facile de t’écrire, alors que, lorsque tu es là, près de moi, je suis incapable de te parler. […] Je n’ai jamais descendu des escaliers aussi vite, je n’ai même pas fait attention à la façon dont j’étais vêtu, alors que ma belle-sœur était au dehors ; juste un caleçon court de coton blanc et un polo de la même couleur, même si octobre a déjà presque fini son parcours, il ne fait pas si froid ! Et tes bras m’ont tenu chaud, tout de suite, j’étais bien. »

François-Xavier David, Nous irons ensemble,
Société des Ecrivains,2013
 

Photo: Connor Straathof