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Autobiographie

J’ai adopté un regard perçant
J’ai pris le temps de chercher
J’ai questionné le serpent
J’ai questionné le hibou
J’ai appelé le maire
J’ai appelé le sage
J’ai essayé de lire Proust
J’ai essayé la vie sur scène
Je suis allé en thérapie
J’ai pratiqué des sports
J’ai souffert tous les maux
du reniflement à la verrue
Je suis allé à la dérive
J’ai eu recours au pape
J’ai gravi l’Annapurna
Je me suis privé de drogue
J’ai retourné le désert
J’ai fouillé les océans
Mais où que je regarde
je n’ai pu me retrouver

Alors finalement
jai dû renoncer à mon plan
d’évasion au Siam
et m’accepter moi-même ici
tel que je suis

Mais ça n’a pas été facile


James Broughton (Big Joy)

Source texte : bigjoy.org

160523-Bieber

Est-il possible de marcher sans but?
A vrai dire, aujourd’hui,
tout objectif me paraît bien éphémère,
illusion ou fuite en avant,
pour ne pas regarder sa souffrance,
ne pas sentir le manque d’amour.

Dans mon cas,
pour fuir aussi le trop d’amour qui surgit
et qui ne trouve pas d’écho.

Alors des occupations,
tel objectif de réussite, de prestige ou de carrière,
tel objectif de construire une famille , de reproduire un modèle,
tel objectif de sauver, secourir, donner aux autres,
tellement d’objectifs possibles
auxquels on peut s’identifier.

Je sais et je sens
– est-ce la même chose ?-
au fond de moi,
que le but n’a pas ou plus d’importance.

Oui, je peux marcher sans but.
C’est absolument terrifiant,
car cela veut dire arrêter de fuir,
arrêter de faire semblant,
arrêter de m’occuper
la tête, le coeur, les mains,
pour enfin oser
marcher en présence.

C’est absolument terrifiant,
il va falloir que j’affronte ma peur du vide,
ma peur de ne pas être aimé,
ma peur d’être rejeté,
ma peur de n’être rien ni personne.

C’est absolument terrifiant,
mais je ne veux plus fuir,
ni rien, ni personne,
ni moi-même.

Je veux marcher
en conscience,
en présence.

Je veux être qui je suis.

Mon espérance
est que ce soit toi, Seigneur,
qui m’appelle
du fond de mon être
à te retrouver.

Tu ne peux pas m’aimer
– je ne peux pas laisser ton amour me guérir –
si je ne m’accepte pas
tel que tu m’as fait,
si je n’arrête pas, un jour,
de fuir après des objectifs illusoires,
par peur de ne pas exister,
par peur d’être seul,
immensément seul et inutile
à tout et à tous.

Si j’arrête de courir, et me disperser,
telle Marthe qui s’agite pour faire mille choses,
si j’arrête et me pose à tes pieds,
comme Marie,fragile, disponible, vulnérable,
soumise à la critique des autres,
seras-tu là, mon amour,
coeur de mon coeur,
être de mon être ?

Présence de ma présence.

Je crois que je peux marcher sans but
si je marche en ta Présence.

Je dois passer la peur
de ce grand vide qui m’effraie
parce que je crains d’y ressentir à nouveau
cette blessure de ne pas exister
pas aimé, pas accueilli, pas reconnu.

Et pourtant je suis là,
j’existe.
tu m’as donné la vie,
et, au fond de moi,
je sens mon être s’agiter,
il veut paraître,
il veut te louer,
il veut te rendre gloire
par le seul fait d’être.

Le vivant, voilà ta gloire.

Alors, aussi grande soit ma peur,
je lâcherai un à un mes oripeaux
et m’approcherai autant que je peux,
et je marcherai en ta Présence,
mon Seigneur et mon Dieu.
Ma vie.
Vie de ma vie.

Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira

(Sophonie 3, 17)

Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.

(Ps 114,9)

intensité2

De nombreuses personnes semblent ignorer que les émotions intenses font partie de la douance et l’intensité émotionnelle est donc peu étudiée. Historiquement, l’expression « intensité émotionnelle » était synonyme d’instabilité émotionnelle plutôt que d’une vie intérieure foisonnante. La vision occidentale classique est que les émotions et l’intelligence sont distinctes et opposées. Pourtant, il existe un lien indéniable entre les deux et, combinées, elles ont un impact certain sur les personnes douées. C’est l’intensité émotionnelle qui alimente la joie de vivre, la passion d’apprendre, la motivation nécessaire pour exprimer un talent ou atteindre un but.

Tout ressentir plus profondément que les autres peut être douloureux et effrayant. Les personnes douées qui souffrent d’intensité émotionnelle se sentent parfois anormales : « Il y a quelque chose qui cloche chez moi… peut-être que je suis fou/folle… personne d’autre ne ressent la même chose… ». Ces personnes sont parfois déchirées, se montrent critiques envers elles-mêmes, souffrent d’une grande anxiété et se sentent inférieures. La communauté médicale considère qu’il s’agit là de symptômes et conclut que ces personnes sont névrosées. Cependant, de telles manifestations sont inhérentes à la douance et fournissent la motivation dont les personnes douées ont besoin pour leur croissance personnelle et leur réussite.

Il est extrêmement important que les enfants doués apprennent que leur sensibilité exacerbée aux phénomènes qui les entourent est normale. Sinon, ils pourraient considérer cette intensité comme une preuve que quelque chose ne tourne pas rond chez eux. Les autres enfants pourraient se moquer d’un enfant surdoué qui réagirait fortement à un incident sans importance, accroissant encore le sentiment de différence de cet enfant. De plus, la sensibilité face à l’injustice et l’hypocrisie peut pousser de nombreux enfants surdoués à la dépression ou au cynisme dès leur plus jeune âge.

La chose la plus importante à apprendre à ces enfants est d’accepter leurs émotions : ils doivent se sentir compris et soutenus. Expliquez-leur que leurs sentiments intenses sont normaux parmi les enfants surdoués. Aidez-les à utiliser leur intelligence pour mieux se connaître et s’accepter tels qu’ils sont.

Lesley Sword

source citation : hautpotentielquebec (version anglaise : ici)

au-premier-regard

Au premier regard… ou l’amour sans sexe

«La dépression m’a ouvert sur un amour plus vaste. Alors c’est curieux parce que c’est un peu mystique, ce qui m’intéresse, c’est l’amour avec un grand A. Le détail du sexe, ce n’est pas très intéressant. J’ai aimé des femmes, j’ai aimé des hommes, c’est un détail ça. Ce qui compte c’est les êtres qu’on rencontre.»

«J’ai vécu une histoire d’amour incroyablement forte avec l’abbé Pierre. On s’est aimés au premier coup d’oeil, on a eu un coup de foudre. Et il est évident que je n’ai pas couché avec l’abbé Pierre !»

Source : interview de Christophe Lambert par Marc-Olivier Fogiel (Le Divan).

 

 

Source image : sautdelange

Thomas-Millet-Resurrection
Le royaume de Dieu transperce le monde

 

Ce que je veux vous dire,
vous le savez déjà comme je le sais
mais nous ne le savons assez ni vous ni moi.

C’est ce qui fait le fond de notre vocation chrétienne.

Ce qui nous sera rappelé cette nuit,
c’est que le Christ sur la croix nous a donné sa vie,
c’est que nous saurons mieux cette nuit que cette vie qu’il nous a donnée
est une vie qui a traversé la mort et l’a vaincue,
qu’elle est la vie ressuscitée,
qu’elle est la vie éternelle.

C’est que cette vie
est celle-là même qui jaillit du Christ pour nous sauver
comme elle jaillit sans cesse pour continuer à nous créer.

C’est que cette vie ne peut s’arrêter
et que, submergés par elle,
nous devons sauver par elle, en elle, avec elle.

Mais voyez-vous,
quand le Royaume des cieux veut transpercer le monde,
quand l’amour de Dieu veut y chercher quelqu’un qui s’y est perdu,
quand ce quelqu’un est une multitude,
ce qui est beaucoup plus important,
c’est qui on est, beaucoup plus que ce que l’on est ;
comment on fait, beaucoup plus que ce qu’on fait.

Pour vivre et pour suivre le Seigneur Jésus
dans les circonstances du monde actuel
il faut les mêmes choses essentielles que dans tous les temps,
seul est différent le choc produit entre ces choses et le monde.

On peut être marchand de poissons ou pharmacien ou employé de banque ;
on peut être petit frère du père de Foucauld ou petite sœur de l’Assomption ;
on peut être guide ou jociste… à chacun sa place…
Mais il est une place à laquelle on ne peut pas couper, qui est pour nous tous :
– Servir le Seigneur avant tout comme un Dieu qui mène le monde ;
– Aimer le Seigneur plus que tout comme un Dieu qui aime les hommes ;
– Aimer chaque être humain jusqu’au bout ;
– Aimer tous les hommes jusqu’au dernier parque que le Seigneur les aime et comme Il les aime.

Et à cette place, si nous ne sommes ni des ingrats… ni des idiots… ne pas nous habituer à cette chance prodigieuse qui est la nôtre : croire au Dieu vivant qui nous aime et pouvoir L’aimer en aimant les autres comme Il nous aime.

 

Madeleine Delbrêl ( à des jeunes, au cours d’une veillée pascale)

 
Source texte : Association des amis de Madeleine Delbrêl
Source photo :Thomas Millet – Sans gravité (auto-portraits)