Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Aujourd’hui je t’aime, oui mais demain, on ne peut jamais être sûr de rien
On va toujours seul sur la route, je continue coûte que coûte

Et puis une route en croise une autre et puis une autre et encore une autre
Pourvu que la tienne, oh mon amour, croise la mienne tous les jours

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Et oui je suis une cigale, t’inquiète fourmi j’crêve pas la dalle
La musique c’est un bon gagne-pain, où que je sois, je ne manque de rien

Je chante toujours de quoi grailler, de quoi trinquer, de quoi causer
Je m’endors où il fait sommeil et je passe l’été au soleil

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Un jour ici, l’autre là-bas, la SNCF ne m’aura pas
Et toi qui n’as qu’une seule adresse, ô pauvre, si tu veux, j’ten laisse

Mais échange de bons procédés, si tu veux bien m’héberger
Ben je serai le bienvenu, ben nous serons les bienvenus

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

 

Paroles et musique : La rue Kétanou

Source photo : Photo de Devin Mitchell, Photographe

nous-irons-ensemble

A toi, X***, qui vient créer cela.

Nous irons ensemble.

Ce n’est pas tant nos différences qui comptent,
Ou plutôt, si, ce sont elles qui comptent.

S’apercevoir que nous venons de chemins différents
Qui ne sont pas interchangeables,
S’émerveiller de ces chemins différents
Par lesquels la vie a réussi à nous amener jusqu’ici,
Jusque l’un à l’autre,
S’émerveiller de ces chemins
Contempler l’empreinte de la vie en l’autre,
Vérifier, ah sans le vouloir,
Juste comme ça naturellement,
Pas vérifier alors… sentir être confirmé
Dans la vie en soi réveillée par celle de cet autre rencontré
Pour qui elle est pourtant différente,
Et puis se tourner vers un horizon commun
Dont on sait qu’il est à la fois origine, fondement et promesse.

Voilà, un chemin de vie,
Un chemin d’amitié
Un chemin d’amour
Qui est solide et dépasse le temps.
Il dépasse le temps
Tellement que l’acte sexuel
n’a pas d’importance dans cet ordre-là.

Tu vois, X***,
C’est ça ce chemin.
Nous irons ensemble ?

Z – 10 août 2016

Victor Sidoni by Renato Gama

Ne te plaira-t-il pas, Seigneur Jésus,
de me donner ta vie comme tu m’as donné ta conception?
Car non seulement ma conception est impure,
mais la mort est perverse, la vie dangereuse,
et après la mort, reste une mort plus grave, la seconde mort.

Non seulement, répond-il, je te donnerai ma conception,
mais aussi ma vie,
et ma vie à ses différents âges :
la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, la jeunesse ;
j’y ajouterai ma mort et ma résurrection, mon ascension
et l’envoi de l’Esprit saint.

Ainsi ma conception purifiera la tienne,
ma vie éclairera la tienne,
ma mort détruira la tienne,
ma résurrection précédera la tienne,
mon ascension préparera la tienne,
tandis qu’en suite, l’Esprit viendra en aide à ta faiblesse.

Alors tu verras clairement la voie où marcher,
la prudence avec laquelle marcher,
la demeure vers laquelle marcher.

Dans ma vie, tu connaîtras ton chemin :
de même que j’ai gardé indéfectiblement les sentiers
de la pauvreté et de l’obéissance,
de l’humilité et de la patience,
de la charité et de la miséricorde,
toi, à ton tout, tu suivras mes traces
sans dévier ni à droite ni à gauche.

Dans ma mort, je te donnerai ma justice,
je briserai le joug de ta captivité,
je combattrai tes ennemis,
ceux qui sont sur ta route ou à ses abords,
afin qu’ils cessent désormais de te nuire.

Saint Bernard,
Deuxième sermon pour la Pentecôte, § 5

fils-perdu

Le temps passe…
Je suis au milieu d’une tempête qui n’en finit pas et que je sais pourtant nécessaire.
Ca secoue de partout, c’est douloureux parfois.
Et ce sentiment inépuisable d’être perdu…
Ne pas savoir, où aller, quoi faire, quoi décider.
Je suis partagé entre deux extrêmes :
Tout abandonner, tout lâcher – laisser faire –
Et me battre, lutter envers et contre tout
– mais je ne sais pas contre quoi et contre qui.
Je ne vais pas me battre contre moi-même, quand même,
Alors que je sens bien que l’enjeu est, au contraire, de me retrouver.

C’est bizarre cette impression d’être comme un fils prodigue
Qui a quitté la maison, dilapidé ses biens, essayé plein de choses,
Fier de mener sa vie, confiant, optimiste, terriblement irréaliste aussi,
Et qui se retrouve sans rien, sinon la faculté de revenir en lui,
Et de se rappeler ce qu’il a quitté, ce qu’il a perdu.
Non pas une richesse matérielle, mais un amour qui le constituait,
Un amour qui sécurisait, un amour qui vitalisait,
Un amour qui sourçait tranquillement
Et le structurait en son être.

Je ne suis pas si vieux que ça,
Et pourtant je n’en finis pas de revisiter l’enfance et l’adolescence.
Comme si quelque chose m’attendait là-bas,
Que j’ai oublié ou perdu.
Et ce quelque chose, il se pourrait bien que ce soit quelqu’un.
La part de moi, irréductible, encore pure
Qui aspirait à la vie, au bonheur.

Comment replonge-t-on dans ses sources ,
Comment y revient-on ?
Le fis perdu médite en son cœur et se prépare.
C’est peut-être le sens de ce qui m’agite.
Qu’on l’appelle tempête ou désert.
Je vais donc revenir,
Demander pardon à mon Père de m’être enfui si loin de lui,
De n’avoir cru qu’à mes propres forces,
D’avoir cru pouvoir vivre hors de ce qui m’origine.

Il y a dans mon enfance et mon adolescence,
Cet appétit de vivre,
Cette soif de découvrir,
Ce bonheur de donner et recevoir,
Cette insouciance même,
Qui rendaient présent l’instant présent.

Comment fait-on pour retrouver le chemin ?
J’ai parcouru tellement de routes depuis.
Comment fait-on pour retrouver le chemin ?

Mon être, réveille-toi.
Même si je t’ai malmené un peu parfois,
Si je t’ai oublié ou, pire, caché et fait taire,
Mon être, réveille–toi.
Car c’est toi qui sais le chemin.
La vérité, c’est que je suis perdu sans toi.
Et j’avais bien besoin de cette leçon.
Mon être, toi qui reçois la vie divine chaque jour,
Pardonne-moi et reprends place en moi.
C’est toi qui sais le chemin de l’Être.

Zabulon – 13/03/2016

 

 

Source image : Ryan by tehhuskeh (deviantart)