James Charles

Une page de Bible vaut-elle une vie? Cette question ne vient pas de moi. Elle se trouve dans la belle chanson “The village” que Wrabel vient de dédier aux personnes transsexuelles pour exprimer la douleur de leur chemin à devenir qui ils/elles sont vraiment, en marge de la société, envers et contre toute apparence et convenance, souvent et presque toujours dans l’incompréhension et parfois le rejet de leurs proches. Le village, c’est donc la société en général, mais pas la société de masse, anonyme et multiculturelle. Non, le village, c’est le bourg dans lequel on vit, avec sa famille, ses voisins, ses camarades de classe ou de travail, les gens qu’on croise tous les matins en allant chercher son pain, promener son chien ou en se rendant à l’office religieux.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer d’être comme leur genre, leur sexe, leur apparence semblent dire qui ils ou elles sont, quitte à prier pour changer, à supplier Dieu, à appeler à l’aide, à se désespérer aussi puisqu’il ne répond pas à cette prière… Il en faut de la force et du courage pour comprendre que la libération ne peut être que dans l’acceptation de ce qu’on est. Et dans le combat pour que ce soit, alors qu’on aurait tellement voulu que cela soit naturel et facile, comme une plume qui vole dans le vent,une feuille qui se pose sur le sol, une araignée d’eau qui glisse avec douceur sur l’eau…

Alors, oui, je l’avoue, je suis touché particulièrement par le deuxième couplet de cette chanson dans lequel Wrabel exprime en gros le message suivant : Je vais à l’office le dimanche, ça devrait être un jour de paix, mais non, je suis un pécheur, je vais aller en enfer. Et des millions de fois j’ai dit les prières avec et comme les autres… C’est comme un mensonge bien enfoui dans la conscience des gens de foi, des disciples… Une condamnation silencieuse ou pas qui fait mourir à petit feu d’une male mort. Qn dirait que, sous prétexte de respecter la foi qu’on croit recevoir de la Bible, une page de la Bible ne vaut pas une vie…

Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans le village !

The village / Le village
par Wrabel

No, your mom don’t get it
And your dad don’t get it
Uncle John don’t get it
And you can’t tell grandma ’cause her heart can’t take it
And she might not make it
They say, “don’t dare, don’t you even go there. Cutting off your long hair. You do as you’re told.”
Tell you, “wake up, go put on your makeup. This is just a phase you’re gonna outgrow.”

Non, ta mère ne l’entend pas
Et ton père ne l’entend pas
Oncle John ne l’entend pas
Et tu ne peux pas le dire à grand-mère car son cœur ne peut pas le prendre
Et elle pourrait ne pas y résister
Ils disent: “Ne t’y aventure pas, n’y va même pas. Coupe tes longs cheveux. Tu fais ce qu’on t’on te dit.”
Répète-toi, “réveille-toi, mets ton maquillage. Ce n’est qu’une phase que tu vas dépasser”.

There’s something wrong in the village
In the village, oh
They stare in the village
In the village, oh
There’s nothing wrong with you
It’s true, it’s true
There’s something wrong with the village
With the village
There’s something wrong with the village

Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Dans le village, oh
Ils ont le regard fixe dans le village
Dans le village, oh
Il n’y a rien de mal avec toi
C’est vrai, c’est vrai
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Avec le village
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village

Feel the rumors follow you from Monday all the way to Friday dinner
You got one day of shelter, then it’s Sunday hell to pay, you young lost sinner
Well I’ve been there, sitting in that same chair
Whispering that same prayer half a million times
It’s a lie though
Buried in disciples
One page of the Bible isn’t worth a life

Tu sens que les rumeurs te suivent du lundi jusqu’au vendredi soir
Tu as gagné un jour d’asile, et c’est dimanche, l’enfer à payer, toi, jeune pécheur perdu
Eh bien, je suis allé là-bas, m’assoir dans cette même chaise
Chuchotant cette même prière un demi-million de fois
C’est un mensonge
Enfoui dans les disciples
Une page de la Bible ne vaut pas une vie

There’s something wrong in the village
In the village, oh
They stare in the village
In the village, oh
There’s nothing wrong with you
It’s true, it’s true
There’s something wrong with the village
With the village
There’s something wrong with the village

Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Dans le village, oh
Ils ont le regard fixe dans le village
Dans le village, oh
Il n’y a rien de mal avec toi
C’est vrai, c’est vrai
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Avec le village
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village

Photo : James Charles, cover-boy pour Maybelline

Faut-il encore tomber amoureux? C’est le thème de la chanson “Falling for you”, écrite et chantée par Jem.

Je suis tombé sur cette chanson alors que j’en cherchais une autre du même titre – j’en reparlerai – et face à la beauté et à la simplicité de l’interprétation de Jem, je me suis allé à penser à cette question de l’espoir que l’amour se rencontre enfin après de multiples déconvenues. C’est un thème récurrent dans les chansons comme sur les forums gays. Sans qu’ils en aient l’exclusivité, bien sûr, car ce thème est universel. Mais il y a pourtant une fragilité, une fêlure qui peut rendre douloureux l’amour chez les personnes homosensibles.

Déjà, il a souvent été si difficile d’admettre qu’on était attiré par des personnes du même genre, il a été si difficile de se le dire à soi-même, puis de le dire à quelqu’un d’autre, et que ce quelqu’un soit celui qu’on aime…

Comment décrire cette fragilité? D’abord, dans un certain nombre de cas, les premiers émois sont vécus dans la confusion entre amitié et attirance sentimentale et/ou physique. C’est bête, mais on n’imagine pas tomber amoureux de son ami…tant qu’on n’a pas compris que cette amitié-là n’est quand même pas tout à fait comme les autres. Et puis, quand vient le courage de dévoiler son amour à l’autre, il arrive qu’il n’y ait pas de réponse, voire qu’il y ait une réponse de rejet, de dégoût, de rupture de l’amitié. Particulièrement quand l’autre aimé est hétérosexuel et rejette ou ne comprend pas l’homosexualité. Un peu comme si cet autre se sentait trahi qu’on l’ait laissé devenir ami alors qu’on se révèle amoureux. Comme si cela se contrôlait ! La volonté n’y est pas pour grand chose.

Alors, c’est la course vers l’amour. vers l’amour et ses désillusions progressives. Y a-t-il quelqu’un quelque part que j’aime et qui m’aime? Quelqu’un qui m’accepterait tel que je suis? Sans conditions, sans marchandages, sans complaisance, et aussi sans dépendance? Comme c’est compliqué. Car, qu’on le veuille ou non, on s’enferre dans une recherche d’amour conditionné : celui d’un gay par un gay. Celui de quelqu’un de blessé qui espère rencontre un amour normal avec quelqu’un de pas trop caboché par la vie, et inconsciemment – souvent – quelqu’un qui pansera sa blessure.

La course vers l’amour idéal… après le temps perdu à se trouver soi-même. Et pourtant l’amour existe. Il existe forcément ! Mais où, dans quels bras, dans quel coeur ? Quel est celui qui m’acceptera tel que je suis et auprès de qui je me sentirai comme revivre parce que grandi, éveillé, complet, heureux, heureux du bonheur même de le voir lui-même heureux de s’éveiller et s’épanouit en ma présence?

Ca peut sembler simple pour un hétéro. Il me semble que cela l’est bien moins pour les personnes attirées par le même genre.

Alors, faut-il encore tomber amoureux? Oui, bien sûr ! Et se rapprocher du grand Amour autant qu’on le peut. C’est-à-dire de Celui qui fait qu’on s’oublie soi-même dans une relation qui nous éveille et nous construit réciproquement. Peut-être, faudra-t-il s’y reprendre à plusieurs fois. Peut-être, oui. Le temps de se désengager de ses blessures d’enfant, de ses désirs d’affection infinie qu’on voudrait recevoir de l’autre en voulant lui faire porter une responsabilité qui n’est pas la sienne, quand bien même il le voudrait et promettrait monts et merveilles. Il faut d’abord apprendre à s’aimer soi-même, retrouver en soi cette tranquillité qui fait que j’ai le droit d’être et d’exister tel que je suis sans attendre l’approbation d’un autre. L’amour humain ne consiste pas à attendre et espérer de l’autre qu’il compense les manques d’assurance et d’affection venus des fins fonds de notre histoire. Ce chemin est voué à l’échec. Même pas par idéalisme, juste parce qu’il ne prend pas la réalité en compte, la réalité de qui on est.

“Tomber amoureux”, l’expression est belle. Elle évoque une sorte de lâcher prise, de mouvement d’abandon vers l’autre, d’acceptation de m’en remettre à lui. Sortir de soi. Accepter d’être sans défense et me recevoir de l’autre. J’ai dit : accepter d’être et me recevoir de l’autre. Oui, il faut les deux. D’autant que, pour que cela marche, il faut que ce soit réciproque. Ce serait tellement compliqué d’aimer quelqu’un qui ne sait pas qui il est. Il y a tellement de risques de quiproquos et de blessures nouvelles à venir.

C’est tout le drame de cette belle chanson :

Je sens que je tombe amoureux de toi
Mais je suis effrayé de me laisser aller
Je suis effrayé parce que mon cœur a été tellement blessé
C’est vrai que je suis devenu sceptique
Combien de couples s’aiment vraiment
Je voudrais avoir une boule de cristal
Pour me montrer si ça en vaut la peine

Jem – Falling for You / Tomber amoureux de toi

Said there’d be no going back
Promised myself I’d never be that sad
Maybe that’s why you’ve come along
To show me, it’s not always bad

Coz I can feel it, baby
I feel like I’m falling for you
But I’m scared to, let go
I’m scared coz my heart has been hurt so

It’s true I’ve become a skeptic
How many couples really love
Just wish I had a crystal ball
To show me, if it’s worth it all

Coz I can feel it, baby
I feel like I’m falling for you
But I’m scared to, let go
I’m scared coz my heart has been hurt so

Yeah I can feel it, baby
I feel like I’m falling for you
But I’m scared to, let go
I’m scared coz my heart has been hurt so

And I’ve got to be sure
Coz it’s been so long
And I cannot take the pain again
If it all goes wrong

Coz I can feel it, baby
I feel like I’m falling for you
But I’m scared to, let go
I’m scared coz my heart has been hurt so

Yeah I can feel it, baby
I feel like I’m falling for you
But I’m scared to, let go
I’m scared coz my heart has been hurt so

I want you so much
I need you so much
I want you so much
I need you so much

(Believe me my love
Believe me my love)

 

J’ai dit qu’il n’y aurait pas de retour en arrière
Je me suis promis de ne jamais être triste comme ça
Peut-être est-ce pour ça que tu es venu
Pour me montrer que ça n’est pas toujours mauvais

Parce que je le sens, bébé
Je me sens comme si je tombais amoureuse de toi
Mais je suis effrayée de me laisser aller
Je suis effrayé parce que mon cœur a été tellement blessé

C’est vrai que je suis devenue sceptique
Combien de couples s’aiment vraiment
Je voudrais avoir une boule de cristal
Pour me montrer si ça en vaut la peine

Parce que je le sens bébé
Je me sens comme si je tombais amoureuse de toi
Mais je suis effrayée de me laisser aller
Je suis effrayée parce que mon cœur a été tellement blessé

Ouais je le sens bébé
Je me sens comme si je tombais amoureuse de toi
Mais je suis effrayée de me laisser aller
Je suis effrayée parce que mon cœur a été tellement blessé

Et je dois être sûre
Parce que ça a été si long
Et je ne peux souffrir à nouveau
Si tout se passe mal

Parce que je le sens bébé
Je me sens comme si je tombais amoureuse de toi
Mais je suis effrayée de me laisser aller
Je suis effrayée parce que mon cœur a été tellement blessé

Ouais je le sens bébé
Je me sens comme si je tombais amoureuse de toi
Mais je suis effrayée de me laisser aller
Je suis effrayée parce que mon cœur a été tellement blessé

Je te veux tellement
J’ai tellement besoin de toi
Je te veux tellement
J’ai tellement besoin de toi

(crois-moi, mon amour
crois-moi, mon amour)

Source photo : Joey Graceffa et Daniel Christopher Preda

Everyone is gay (Tout le monde est gay)
une chanson de A Great Big World


If you’re gay then you’re gay
Don’t pretend that you’re straight
You can be who you are any day of the week
You are unlike the others
So strong and unique
We’re all with you

If you’re straight well that’s great
You can help procreate
And make gay little babies
For the whole human race
Make a world we can live in
Where the one who you love’s not an issue

‘Cause we’re all somewhere in the middle
And we’re all just looking for love to change the world
What if the world stops spinning tomorrow?
We can’t keep running away from who we are

If you’re gay then you’re gay
If you’re straight well that’s great
If you fall in between that’s the best way to be
You’ve got so many options
Every fish in the sea wants to kiss you

Awwww…

‘Cause we’re all somewhere in the middle
And we’re all just looking for love to change the world
What if the world stops spinning tomorrow?
We can’t keep running away from who we are

And we’re all here in it together
We’re one step closer to breaking down the walls

Everyone is gay

 

Si t’es gay, alors t’es gay
Ne fais pas comme si tu étais hétéro
Tu peux être qui tu veux
N’importe quel jour de la semaine
Tu n’es pas comme les autres
Si fort et unique
Nous sommes avec toi.

Si t’es hétéro, eh bien c’est cool
Tu peux aider à la procréation
Et faire des petits bébés gays pour toute la race humaine
Faire un monde où nous pouvons vivre tous ensemble
Où celui que tu aimes
N’est pas un problème

Parce que nous sommes tous quelque part au milieu
Nous sommes juste à la recherche de l’amour pour changer le
monde
Et que se passerait-il si le monde arrête de tourner demain ?
Nous ne pourrions pas continuer à courir loin de qui nous
sommes

Si tu es gay, alors tu es gay
Si tu es hétéro, et bien c’est cool
Si tu es tombé entre les deux
C’est la meilleure façon d’être
Tu as tellement d’options
Tous les poissons dans la mer veulent t’embrasser

Parce que nous sommes tous quelque part au milieu
Nous sommes juste à la recherche de l’amour pour changer le
monde
Et que se passerait-il si le monde arrête de tourner demain ?
Nous ne pourrions pas continuer à courir loin de qui nous
sommes

Et nous sommes tous dans le même bateau
Nous sommes à un pas de nous briser contre un mur

Tout le monde est gay

Yeah !

Source paroles : Jesus Jazz and Buddhism

Source photo : hindustantimes.com

Mais quel est le prix du bonheur ?
Pour ne plus avoir peur
Explose mon coeur,
explose mon âme…
Pour enfin ne plus avoir peur !

Je vous laisse découvrir cette belle chanson de Lilian Renaud (vainqueur de la saison 2015 de The Voice) et découvrir combien il est facile de la recevoir en termes spirituels. Sans oublier une pensée amicale pour ce jeune chanteur qui a dû faire une pose médiatique, certainement surpris par les tourbillons du succès. Qu’il nous revienne, tranquille et serein, avec d’autres belles chansons.

“Pour ne Plus Avoir Peur” de Lilian Renaud est extrait de son premier album “Le Bruit de l’Aube” sortie le 13 novembre 2015.

Il faut des rires, il faut des pleurs
Faut des fleurs pour se souvenir
Qu’on a eu des jours meilleurs
On dit qu’après le pire, qu’après la peur
Il y a cette chance à saisir
Mais quel est le prix du bonheur?

Combien de rires, combien de larmes
Combien d’années de malheur
Faut-il pour que mon cœur s’enflamme?
Pour enfin ne plus avoir peur
Explose mon cœur, explose mon âme
Rester dans le noir tout seul
Pour enfin ne plus avoir peur

Mieux vaut en rire
Mieux vaut mon cœur
Faudra faire avec les sourires
Ceux qui masquent la douleur
On dit qu’après l’orage, le ciel se dégage
Qu’il faut savoir tourner les pages
Comme dit l’adage, il n’y a pas d’âge

Combien de rires, combien de larmes
Combien d’années de malheur
Faut-il pour que mon cœur s’enflamme?
Pour enfin ne plus avoir peur
Explose mon cœur, explose mon âme
Rester dans le noir des heures
Pour enfin ne plus avoir peur

J’ai peur du vide
J’ai peur d’avoir peur
J’ai peur des rires
Qui décomptent nos heures

Combien de rires, combien de larmes
Combien d’années de malheur
Faut-il pour que mon cœur s’enflamme?
Pour enfin ne plus avoir peur
Explose mon cœur, explose mon âme
Rester dans le noir des heures
Pour enfin ne plus avoir peur

Combien de rires, combien de larmes
Combien d’années de malheur
Faut-il pour que mon cœur s’enflamme?
Pour enfin ne plus avoir peur
Explose mon cœur, explose mon âme
Rester dans le noir tout seul
Pour enfin ne plus avoir peur

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Pour ne plus jamais avoir peur
Paroliers : Assane Attye / Davide Esposito
Paroles de Pour ne plus avoir peur © Peermusic Publishing, Peermusic France

Source photo: Charlie Keegan

christ-en-croix

Un dieu est venu ce matin
Remplir ses devoirs envers ceux d’en-bas.
Il s’est excusé, il a pleuré,
Il a pour une fois regardé les humains.
Il les a regardés, il les a compris
Eux tous, transformés, différents.

(…)

Ce matin un dieu s’est tué:
Et nul au monde ne s’en étonne.

Un dieu est venu ce matin
Remplir ses devoirs envers ceux d’en-bas.
Il s’est excusé, il a pleuré,
Il a pour une fois regardé les humains.
Il les a regardés, il les a compris
Eux tous, transformés, différents.

Un dieu a mis pied à terre
Pour regarder autour de lui.
Le sang de l’univers se perd,
Un dieu fait face à l’état d’homme.
Il a déjà compris:
Le squelette du monde mort est rongé
Condamné à se rompre,
A l’intérieur, en soi
De par le poids de tout ce temps perdu
Jusqu’à présent,
A n’apporter que des mots.
Un dieu s’est renié,
Comme un homme enserré dans un monde mourant.

Ce matin un dieu s’est tué:
Et nul au monde ne s’en étonne.

Source traduction : almanito