Otto-Pierce-01

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole :  “Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.”

(Mt 25,14)

 

Dieu nous confie ses biens.

De quels biens parle-t-on?

Le monde, la terre, l’environnement?

Oui.

 

Il nous confie aussi la relation,

cette capacité à entretenir le lien entre nous.

Interconnexion vitale, essentielle.

 

Il nous confie ses biens,

et donc il y a en a plusieurs,

et donc le lien entre eux.

 

Il nous confie ses biens,

il nous confie ce lien entre nous,

il fait de nous des serviteurs

de la communion.

 

Et puis, il y a  ce corps,

Temple de l’Esprit,

Réceptacle de ses biens.

 

Et puis l’Esprit lui-même.

Nous sommes faits à l’image de Dieu,

selon sa ressemblance.

 

Dieu nous confie ses biens.

Ils se donne lui-même

et nous laisse liberté

D’éprouver l’amour de sa maison.

 

A son retour,

Les biens auront-ils fructifié,

L’amour aura-t-il triomphé?

 

Zabulon

 

 

 

[source photo : malemodelscene]

 

Regard

Qu’y-a-t-il dans le regard de l’homme ?

Cette profondeur,
Cette étincelle parfois,
Qui permet de contempler sa beauté.

Sa beauté,…ma beauté,
Comme une promesse.

La plupart du temps,
Les yeux sont comme éteints, inexpressifs,
Et c’est le reste du visage qui s’exprime.

Passions du moment,
Emotions qui passent,
Peurs et ardeurs,
Crispations et fixations.

Et pourtant…
Au fond des yeux, il y a encore cette lueur.
Elle est d’ailleurs et elle est d’ici.
Elle est toi, comme dormante à toi-même,
Et elle me réveille, moi.

Et pourtant, je voudrais te la rendre, mon ami
Car elle est toi, elle vient de toi
Elle est part de toi indestructible.

Quel est donc ce mystère,
Par lequel tu me révèles à moi-même
Sans t’en apercevoir ?

Tu réveilles le feu en moi
Le nourrit, l’embrase,
Pour toi et les autres êtres,
Et ne t’en aperçois point,
Ou n’en es pas touché.

Quel est donc ce mystère ?
Pourquoi, comment, suis-je touché
Par cette beauté qui me réveille
Et qui n’est pas de moi ?

Voilà la suite du mystère :
Je suis incapable de produire en toi
La beauté que tu produis en moi.

Pourquoi, pourquoi ?
Je voudrais tellement que tu connaisses,
Toi aussi, cette promesse d’éternité.

Pas le moment,
Ou seulement pour moi,
Ou… quoi ?
Il faut accepter de ne pas savoir parfois.

Dans ton regard,
Au-delà, tout au fond,
Très loin, en toi,
Cette promesse d’éternité.

Zabulon– 10/11/2014

Toi moi Lui

 

TOI, MOI, LUI

 

Moi, Toi, Eux

Moi, Toi, Nous

Moi, Toi, Lui.

 

Toi, Moi, Eux,

Toi, Moi, Nous,

Toi, Moi, Lui

 

Eux, Nous, Moi

Eux, Nous, Toi,

Eux, Nous, Lui

 

Lui, Eux, Nous,

Lui, Nous, Eux,

Lui, Toi et Moi.

 

Lui, Lui, Lui…

Lui, Toi, Moi, Nous, Eux

Lui.

 

Zabulon

[à laisser retentir en soi, en silence
comme une méditation, une prière, une rencontre.
Lui, c’est Le Seigneur Jésus.]

dans-les-bras

Tu me tenais dans tes bras
Et je goûtais ton amitié.
Oh que c’était bon,
Être présents l’un à l’autre,
Se donner et partager
La chaleur de la vie.

A l’époque, je ne savais même pas que l’homosexualité existait.
Oh bien sûr, cela existait en théorie.
Mais pas pour moi, pas pour nous.
Nous étions « normaux »,
Seulement deux amis,
Avec une tendresse sublimée
Qui nous ravissait.
Mon ami,
Si tu avais posé ta main sur moi,
Ou moi la mienne sur toi,
Nous aurions été troublés.
Tellement troublés,
Honteux, coupables, victimes à la fois
De quelque chose qui nous dépassait
Et qui semblait tellement inavouable,
Insupportable.

Nous étions amis.
La chaleur de nos corps
Quand nous étions épaule contre épaule,
Quand nos corps se frôlaient,
quand nous nous adossions l’un à l’autre
Quand nos mains effleuraient l’autre
Nous suffisait.

Je ne savais pas.
Je ne savais pas que bien des années plus tard
La sensualité s’éveillerait,
Et que je me souviendrais
Ces moments comme autant de moments ratés
De partager l’amour dont nous avions besoin.

Comme si nos cœurs suffisaient…
Nos têtes, nos corps ont besoin de cet amour.

Mon ami mon ami,
Tu es parti, ou je suis parti,
Je ne sais plus très bien.
Cela fait si longtemps.

Je le sais aujourd’hui,
Je t’aimais

 

Zabulon

masturbation

 

J’ai toujours aimé être nu

Et n’ai jamais osé.

 

Pourquoi ?

Parce que ce n’était pas mon éducation,

L’habitude familiale.

 

Pas vraiment de contraintes,

Pas de répréhensions ;

Mais ça ne se faisait pas d’être nu.

Sans mots, sans explications,

J’ai intégré que ça ne se faisait pas.

 

Alors, comment découvrir mon corps ?

L’aimer, l’accepter, l’assumer ?

 

Ca a été bien chaotique.

 

La nudité était bannie de la famille.

Je n’ai pas vu mes parents nus,

Et conséquence, très vite,

J’ai reproduit la même attitude.

Ils ne me voyaient pas nu

Personne ne me voyait nu.

 

Mes amis, ma classe d’âge,

non plus,

n’avaient  pas cette liberté

d’être nus.

 

Mais mon corps …

Lui, aurait voulu que je l’accepte,

Que je le reconnaisse,

Que je le flatte,

Peut-être, même…

 

Comment on fait cela ?

Comment on accepte cela

Quand on a commencé à le faire ?

Comment on s’accepte soi-même

Avec son corps,

Et ce qu’il est ?

 

Ses imperfections, ses courbes,

Sa vérité…

 

Comment on accepte la masturbation

Dans le secret,

Alors qu’on est pris dans ce dilemme terrible

A deux entrées :

Ça ne se fait pas, c’est pas bien,

Et,

C’est tellement bon,

C’est tellement moi…

?

 

Mes parents n’étaient pas très religieux.

En tout cas, ils ne m’ont tenu aucun discours religieux sur ce sujet.

J’ai donc tout inventé, tout sublimé, tout fantasmé, tout seul.

Puisqu’on n’en parlait pas,

Idée que ça ne se fait pas,

Que ce n’est pas bien.

Et puis éveil spirituel inné,

Quelques lectures bêtasses

d’ouvrages religieux ringards

– les seuls autorisés ou accessibles –

Que c’est péché,

Que c’est contre Dieu,

Non, vraiment, ça ne se fait pas….

Des années à se culpabiliser

Pour la masturbation..

 

La faute à personne…

Seulement à ma naïveté.

 

Comme l’Eglise est ringarde parfois.

 

Elle ne le fait même pas exprès.

 

Zabulon