arbre-en-fleurs

A quoi comparer la masturbation ?

Elle est comme une bourrasque
qui vient secouer le tronc d’un arbre
et réveiller en lui la sève
qui monte depuis ses entrailles.
Et c’est comme une révélation
de la puissance de la vie.

Elle est comme un vent de tempête
Qui vient agiter un arbre en fleurs
et disperser les fleurs blanches
dans l’air matinal.
Et c’est comme un chant d’allégresse
qui célèbre la vie.

Elle est comme une brise légère
qui vient de l’extérieur
caresser amoureusement
le tronc et les branchages.
Elles est découverte que nous sommes uns,
promesse de partage infini.

Z.

ecologie-de-la-masturbation

masturbation

“La masturbation filmée” dit la légende de l’image.

Cela me fait penser à ces gens qui se masturbent devant un miroir,
ou devant une caméra
pour que d’autres les voient.

Cam to cam
Sex to sex
Branle to branle

Pas une vraie rencontre,
seulement un effet miroir
qui me renvoie à moi-même,
à mon propre plaisir,
à mon pauvre et égoïste
besoin de de plaisir.

Probablement,
c’est un passage obligé
que de découvrir son corps.

Probablement,
n’est-ce pas infamant
que de connaître le plaisir par soi-même,
quand la vie est dure
avec ses pressions de toutes sortes,
le stress, la solitude,
le manque d’estime de soi.

Mais, tant qu’à faire,
en ce miroir
dans lequel je me complais,
j’aimerais voir un autre que moi,
beau, généreux, entraînant,
qui tout à la fois
m’amène à sortir de moi
et me révèle à moi-même.

Cet autre, il est Christ,
et il est aussi tout frère ou soeur
croisé sur le chemin
et qui me sort de moi-même.

Sortir de moi-même,
voilà bien l’affaire.

Être invité
à un ailleurs,
à un autre que soi,
à un plus grand que soi,

au gré des rencontres,

et s’élancer
tel un vaillant guerrier
pour parcourir la terre.

Dans le coeur des hommes,
trouver l’oasis,
à boire et à manger
et le repos,
la force,
pour continuer la route.

Sortir de soi-même,
voilà bien l’affaire.

Zabulon

source photo : www.arreter-la-masturbation.com

Paris , capitale du monde ce 11 janvier

Paris, ce 11 janvier

 

Pour une fois, fier d’être français.

 

On disait la France morose, dépressive, pas chaleureuse, ou pas accueillante.

Et cela me semblait vrai, hélas.

 

Mais aujourd’hui, à voir cette marée humaine défiler dans les rues de Paris,

et en d’autres villes de France et du monde,

à voir ce tour de force de réunir toutes nos familles politiques

( à part une, par ailleurs seule  en procès avec Charlie Hebdo),

et des dirigeants du monde entier,

de toutes confessions,

de toutes origines,

autant le premier ministre d’Israël

que le Président de la Haute Autorité de Palestine,

que je suis fier d’être Français !

 

Voilà donc notre peuple encore capable de s’unir

non pas contre la barbarie,

-ça c’est évident ! –

mais pour la liberté ?

 

Cette valeur, ce principe éthique , cette posture,

a encore assez poids pour tous nous réunir

en un seul combat, un seul peuple ?

 

Tous ceux-là qui ont défilé n’étaient pas forcément lecteurs de Charlie Hebdo,

loin s’en faut !

Pas forcément fans.

D’une certaine manière, d’ailleurs,

nous avons tous été victimes à un moment ou un autre

des coups de crayons acérés de ceux qui nous poussent dans nos retranchements,

mais c’est tant mieux !

 

Quand il y a VRAIMENT liberté d’expression,

la question n’est pas de savoir si on est d’accord ou pas,

qu a raison ou qui a tort,

il s’agit seulement d’écouter ce que ressent l’autre,

à travers ce qu’il dit, même de manière déformée, exagérée, caricaturale.

 

S’il le dit, s’il l’exprime, c’est que quelque chose vit là qui a besoin de s’exprimer.

L’entendre, le permettre, l’écouter,

c’est admettre que je n’ai pas la vérité

et que , même quand je crois avoir raison,

une part de la réalité m’échappe et a droit de cité.

 

Liberté.

Liberté d’expression.

Liberté d’être.

 

Liberté chérie.

 

Liberté.

 

 

 

Zabulon

 

marche-republicaine

Nativity

LE SEIGNEUR VIENT

Le Seigneur vient.
Il se fait l’un d’entre nous.

Ce n’est pas banal, quand même !
Bien sûr, ce n’est pas la fête chrétienne principale,
Orientés que nous sommes sur la Vie,
Et la victoire sur la mort à Pâques.

Mais le Seigneur vient, il se fait homme.
Quelle religion, quelle conception de Dieu
Avait pressenti cela auparavant et depuis ?

Le Seigneur vient ,
Il se fait l’un d’entre nous,
Il se met entre nos mains,
Il va grandir,
Nourrisson, enfant, ado, jeune homme,
Puis adulte sur nos chemins.

C’est pas rien quand même.

J’ai souvent imaginé
Que si Dieu se faisait homme,
C’était pour venir à ma portée,
Me dire que je suis davantage que ce que je crois.
Je suis fait pour la vie, pas pour la mort
Et cela Est dès l’instant présent
Sans attendre la mort à venir.

Il vient pour moi,
Pour tout homme,
Pour signifier
Que là ne s’arrête pas le chemin .

Quelle bêtise de s’enfermer dans la matière,
Dans les limites,
Dans le brut,
Quand on y pense.

Quelle bêtise de s’envoler dans les airs,
Dans l’illusion,
Dans l’ailleurs,
Au mépris de ce qui est donné.

Le Seigneur vient.
La matière est sublimée,
Les cieux sont abaissés,
Le sens de l’existence
Peut apparaître.

Le Seigneur vient .
Fasse le ciel que j’advienne avec lui,
Que je me réveille,
Que je m’éveille
Que je sois enfin Moi,
C’est-à-dire Lui .

Un homme fait pour la Vie,
Dès à présent.

 

 

Zabulon

Main-dans-tes-cheveux

Ce que nous sommes les uns aux autres
(La main dans les cheveux)

Nous étions côte à côte.

Tu me parlais de ta vie,
tes peurs, tes rêves,
tes difficultés,
de ce sentiment d’enfermement
qui t’oppresse,
de tes désirs d’avenir,
de vivre.

Je t’écoutais.

A un moment, sans y penser,
j’ai passé ma main dans tes cheveux,
et l’ai laissée caressant l’arrière de ta tête.
Machinalement.

Toi, tu parlais, tu parlais.
Je t’écoutais,
totalement absorbé parce que tu confiais.

Tu as continué ainsi un certain temps.

Tout à coup,
tu t’es relâché,
laissant aller ta tête en arrière
et, les yeux fermés,
dans un soupir, tu as murmuré :
« Ca fait du bien ! »

Alors seulement,
j’ai pris conscience de la situation.
Nous deux,
toi, moi,
et ce geste :
ma main caressant ta tête.

Nous sommes restés ainsi
quelques instants en silence,
tu savourais ce moment, enfin détendu.

Que sommes-nous l’un à l’autre ?
Je l’ai fait sans y penser, sans calcul,
sans m’en rendre compte à vrai dire,
et c’était le geste approprié.

Que sommes-nous l’un à l’autre ?
Cette capacité à faire du bien
qui est là et se transmet
sans qu’on sache ni pourquoi ni comment.

Je m’étonne et m’émerveille
de ce qui se produit par moi,
cette sorte de prescience
qui agit à propos sans rien demander.

Quelque chose ou Quelqu’un,
ou quelque part,
en moi,
savait ce qui convenait et l’a fait
sans que cela vienne à ma conscience.

Si j’avais su, ou pensé,
les normes sociales et l’éducation m’auraient retenu.

Oui,
nous humains,
que sommes-nous l’un à l’autre ?
Quel est ce mystère qui fait
que, lorsqu’on y est disponible ou disposé,
la rencontre se fait de manière
communielle ?

Instant de grâce.

Zabulon – 22/11/2014