Dis-lui, toi,
car moi, il ne m’écoutera pas.

Dis-lui ce qu’il sait déjà,
que la vie est souffrance et résilience,
qu’elle est chute et combat.

Dis-lui ce qu’on oublie tous
quand cette folle apparaît,
la tentation de la désespérance.

Rappelle-lui qu’il écrit
justement pour crier la vie qui veut vivre,
justement quand on veut le lui ôter.

Rappelle-lui qu’il écrit
pour parler au nom de ses amis, de ses amours,
parce qu’il n’est pas question qu’ils meurent.

Mais que se passe-t-il ?
La page blanche, la veine épuisée,
L’amour enfui, la mesquinerie des gens ?

Quoiqu’il arrive,
mon ami poète tu m’aides à vivre
et ce que tu portais tu le portes encore en toi.

Faut-il renoncer
quand les vents contraires arrivent ?
Souvent ils annoncent de nouveaux printemps.

Ne lui dis pas que je suis triste
qu’il se dévalue et se dénigre ainsi :
niais, minable, pitoyable, quelle bêtise !

Est-ce que les mots des autres
peuvent le rejoindre et l’aider à tenir,
et à faire face à tous les jugements ?

Dis-lui, s’il te plaît
que ces soubresauts eux-mêmes
dévoilent la beauté de son humanité.

Et sont sa force finalement.

Dis-lui, toi, si tu peux
car moi, il ne m’écoutera pas.

Z- 26 juillet /4 août 2025

Souviens-toi, poète :

Pourtant t’es beau, comme une comète
Je t’ai dans la peau, je t’ai dans la tête
Et quand bien même
Y aurait que moi
Tu peux pas t’en aller comme ça

Parce que t’es beau
Comme une planète
Je t’ai dans la peau, je t’ai dans la tête
Je te le répèterai
Tant qu’il faudra
Tu peux pas t’en aller comme ça

#FAUVE


Illustration : Timur Simakov

Des fois, chez soi ce n’est pas quatre murs.
Des fois, c’est juste deux yeux et un battement de coeur.

Ash – 2 mars 2017

Source photo : Julien, Strasbourg, septembre 2007 – portrait digital proposée par Male Muse sur sa page facebook


J’veux pas une relation compliquée.
J’veux pas un plan cul non plus.
J’veux pas des “je t’aime” toutes les minutes.
J’veux des baisers volés.
Au coin de mes lèvres.
Des attentions surprenantes mais cachées.
J’veux pas un bouquet de fleur ou une Ferrari.
Qu’est ce que j’en ai à foutre franchement?
L’amour ça s’achète pas.

L’amour c’est les petites conneries du quotidien, qui sont incompréhensibles aux yeux des autres, mais lui il te connaît bien, et ça t’a fait rire, et t’as pensé toute la journée, le sourire au lèvres, à ce crétin.

J’veux un truc spontané, peut être un peu bancal mais vivant.
J’veux des risques, des incertitudes.
J’veux sentir battre mon coeur tellement fort qu’il menacerait d’exploser.
J’veux des rires, des éclats de rires incessants.
J’veux qu’on redevienne des enfants, qu’on redevienne insoumis.
Insouciants.

J’veux un jeu, quelque chose qui peut basculer à tout instant tu vois.
J’veux un truc qui chamboulera ma vie, qui remuera mon coeur.
J’veux une relation complètement dingue qui nique tous les interdits.
Qu’on s’aime et qu’on se dise “amis”.
J’veux trouver quelqu’un qu’a pas froid aux yeux.
J’veux une personne qui aura du courage pour deux.
Parce que moi à part rêver je sais pas faire mieux.
En ce moment.

©Ash, toujours,
tellement vivant,
tellement inspirant,
tellement stimulant
et dérangeant aussi
parce qu’il te pousse
au bout de toi-même.

source texte : blog tumblr de Ash
source photo : Yiorgos Paraskeva

Scène ordinaire d’un garçon ordinaire
Je le fis tourner,
et je m’éloignais ,
et
je lâchais sa main.
Comme s’il s’agissait d’un
« Au revoir. »,
comme si on venait de me briser le cœur.
Il avait besoin d’espace.
J’avais besoin d’espace …
Il fit donc un pas en arrière.
Moi aussi ….
Mon regard heurta le sol.
Il semblait réfléchir,
mais il ne se dégageait de lui qu’un soupir intérieur.
Il revint vers moi,
et reprit mes mains,
et me regarda dans les yeux.
Puis il gémit plutôt que dit
ces deux mots comme on demande une faveur,
comme s’il était au bout,
qu’il n’en pouvait plus,
qu’il fallait que ça sorte,
qu’il fallait que sa demande se réalise,
pour le maintenir en vie.
Dans un nouveau soupir de désespoir,
il me souffla :
« Embrasse-moi. »

®Ash

– – – –
Ash, toujours.
Poète incomparable.
Ces mots
qui sortent des tripes,
des tréfonds
de la douleur
et du désir de vivre.
Comme un cri.
Une exigence.
Et une invitation.
La vie qui crie
qu’elle veut vivre.
Parfois,
je me surprends
dans telle ou telle situation,
à me demander
ce que Ash
aurait saisi du moment
et comment
il l’aurait transformé
en un instant
essentiel.

Tu me manques, poète.
Tu me manques.

Z – 7/2/2025

Sources :
texte : blog tumblr de Ash, 30 déc 2015
photo : Répétitions pour le “Oscar Wilde Ballet” créé par Christopher Weldon avec the Australian Ballet (2024)

J’t’écris aujourd’hui juste parce que.
Parce que j’ai l’cœur su’l bord des lèvres
Pis qu’j’ai envie d’le cracher sur un papier.
Parce que j’ai l’amour su’l bout d’la langue
Comme un mot qu’j’arrive pas à m’rappeler.
Ça fait trop longtemps que j’garde ç’que j’ressens caché
Dans l’fond d’ma gorge.
Mais maintenant j’ai besoin d’t’en parler
Parce que j’suis tired d’jouer à cache-cache avec mes émotions.
Ç’pour ça que j’t’écris aujourd’hui. Juste parce que.
Parce que j’parle pas encore l’Amour.
Parce que ça fait des mois qu’mon cœur m’appelle
Mais qu’j’ai peur de répondre.
Parce que ça fait des semaines que ma tête essaie d’me parler
Mais que j’la comprends pas.
On communique pas dans la même langue, elle pis moi.
J’parle bien l’français, mais j’parle pas l’Amour.
« Je t’aime », c’est sept lettres que j’prononce mal.
J’préfère que mon crayon te l’dise à ma place.
T’façon, j’écris plus clair que j’parle.
C’est mes paroles qui sortent en pattes-de-mouche
Pas ma calligraphie.
Ç’pour ça que j’t’écris aujourd’hui.
Juste parce que ça m’chatouille en arrière du nombril
Quand t’es là.
Parce que j’pogne des chocs électriques en d’dans
Quand j’entends ton nom.
Parce que l’sang qui m’coulait dans les veines a été remplacé
Par un poison vibrant.
C’est l’effet qu’tu m’fais.
Ç’pour ça que j’t’écris.
Parce que j’parle pas encore l’Amour.
Parce que j’avais pas réalisé tout ça avant aujourd’hui.
P’t’être parce qu’on dit qu’l’amour rend aveugle.
Mais moi j’crois pas à ça.
J’pense juste que c’est dur de l’reconnaître quand y passe.
Une chance que je l’ai vu avant qu’y s’en aille.
Bref, aujourd’hui j’en profite pour t’écrire une lettre
Mais ma main qu’est gauche compose des phrases
Que j’arrive pas à déchiffrer.
Parce que j’parle pas encore l’Amour.
J’aimerais ça qu’tu me l’enseignes,
Ç’t’une langue que j’voudrais parler.
J’te demande pas la mer à boire
J’veux seulement qu’tu m’aimes un peu demain.
Pis après, si t’es capable
Promets-moi chaque jour de m’aimer un peu l’lendemain.
Ça serait bien.
Ç’pour ça que j’t’ai écrit aujourd’hui.
Juste pour ça.
Juste parce que.
Parce que j’parle pas encore l’Amour.

©Ash

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –
Ce souffle, cette force, ce dynamisme
qui entraîne en avant, nous invitant
à traverser toutes les émotions
en un instant et réveiller le vivant
en nous.

Ash, poète au souffle incomparable.
Ash, l’écorché, le blessé, le vivant,
soigneur des âmes
à son corps défendant.
Z.
– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Photo : Adam Jakubowski photographié par Marcin Rychly, Silver District #8