Je n'ai rien qu'aujourdhui

Pour t’aimer sur la terre,
je n’ai rien qu’aujourd’hui…

Thérèse de Lisieux

 

 

Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère
Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit
Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t’aimer sur la terre
Je n’ai rien qu’aujourd’hui !…

(…)

Que m’importe, Seigneur, si l’avenir est sombre ?
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis !…
Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre
Rien que pour aujourd’hui.

Si je songe à demain, je crains mon inconstance
Je sens naître en mon cœur la tristesse et l’ennui.
Mais je veux bien, mon Dieu, l’épreuve, la souffrance
Rien que pour aujourd’hui.

Je dois te voir bientôt sur la rive éternelle
O Pilote Divin ! dont la main me conduit.
Sur les flots orageux guide en paix ma nacelle
Rien que pour aujourd’hui.

Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face.
Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd’hui.

(…)

Je volerai bientôt, pour dire tes louanges
Quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui
Alors je chanterai sur la lyre des Anges
L’Eternel Aujourd’hui !…

 

Texte intégral de ce poème ici : http://www.therese-de-lisieux.catholique.fr

© Olivier Föllmi via AFTER

 

Question du journaliste : Qu’avez-vous appris sur vous et sur l’homme en jouant tant de rôles différents depuis soixante ans ?

J’ai appris que « je » est un autre. A travers ces personnages que l’on emprunte, on se soigne, mais on apprend aussi beaucoup sur ce qu’est le frère. On comprend la phrase, si difficile à mettre en pratique : « Aimez-vous les uns les autres. » J’ai beaucoup réfléchi et j’ai compris que chaque être humain était une espèce de pièce unique, dans laquelle Dieu est présent, même si  on ne fait pas appel à lui. Chaque être est une création de  Dieu. J’ai appris à considérer avec beaucoup d’amour et de soin tous les humains, quels qu’ils soient. J’ai appris à aider et surtout à ne pas juger. Il y a des gens bien partout.

Michael Londsale, extrait d’un  interview publié dans Causeur n° 24 – mai 2015

 

 

Source photo : © Olivier Föllmi, Min Nan Thu, via After et yellowkorner