Joshua-Aaron_How Great is our God _ Gadol Elohai 5

GADOL ELOHAI par Joshua Aaron

Il est grand notre Dieu – chantez avec moi
Il est grand notre Dieu – et tout le monde verra
Comme il est grand  notre Dieu.

 

Son Nom est au-dessus de tout nom
Digne de toute louange
Mon coeur chantera comme il est grand notre Dieu

 

Magnifique chant interprété en hébreu par Joshua Aaron, avec ce talent propre aux judaïsants de savoir concilier des paroles simples issues de la Bible, une créativité musicale et artistique et une ambiance de prière.

גדול אלוהי
שירו
כי גדול אלוהי
כל אחד יראהכי גדול אלוהי 

שם מְעַל כל שם
אותך ראוּי
להלל
ליבי ישיר כי
גדול אלוהי

Gadol elohai Shiru ki gadol elohai
Kol echad yirei
Ki gadol elohai 

Shem me’al kol shem
Otcha raui le’halel
Libi yashir ki gadol elohai

A vrai dire, il semble bien que Joshua Aaron se soit inspiré d’une chanson de Chris Tomlin, “How great is our Lord” qui avait reçue en 2006 la distinction de “Chanson de l’Année” par le GMA Dove Awards, une grande manifestation américaine visant à mettre en valeur et faire connaître les compositions musicales d’inspiration chrétienne.

Dans une interview paru sur le site songfacts le chanteur chrétien explique comment lui est venue l’idée de cette chanson alors qu’il méditait le psaume 104 (103 dans la version catholique). L’ensemble du chant qui comprend en fait de nombreux couplets est un hymne à la louange de Dieu, construites avec de nombreuses références bibliques principalement tirées des psaumes. Mais, pas seulement. On trouvera les paroles de la chanson de Chris Tomlin ici, avec les références bibliques de chaque couplet (attention pour les Psaumes, il s’agit de la numérotation anglo-saxonne : Psaume 104, c’est Psaume 103 pour nous !).

Pour écouter la chanson de Chris Tomlin, c’est ici (sur Jango) ou là (sur youtube avec les paroles en prime).

Pour ce qui concerne nos deux couplets, voici les références bibliques en anglais :

How great is our God – sing with me
How great is our God – and all will see
How great, how great is our God  (Exodus 18:11, 2 Chronicles 2:5, Psalm 48:1, Psalm 86:10, Psalm 95:3, Psalm 96:4, Psalm 104:1, Psalm 135:5, Psalm 145:3, Psalm 147:5, Psalm 150:2, Job 36:26)

Name above all names (Acts 4:12, Ephesians 1:21, Philippians 2:9-11)
Worthy of all praise (1 Chronicles 16:25, Psalm 18:3, Revelation 4:11, Revelation 5:12)
My heart will sing (Psalm 30:12)
How great is our God

Revenons à Joshua Aaron. Qu’il se soit inspiré des paroles de la chanson de Chris Tomlin semble évident puisqu’il s’agit d’une compilation originale qu’il reprend telle quelle, mais la traduction, la musique, les arrangements, l’interprétation, c’est lui, et cela reste un travail étonnant.

Par curiosité, pour vous convaincre de son talent, allez laisser traîner vos oreilles sur la playliste où l’on trouve ses autres chansons, ici sur youtube. Joshua Aaron a également été distingué, en 2015, l’Independent Music Award pour sa chanson “You are Holy”. J’aime particulièrement Kadosh Ata, Hoshiana ou dans un autre style ” All is well”, “He’s Coming Again” et “Salvation is your name” pour lequel Johua Aaron nous explique (en anglais) comment lui est venue cette chanson. Alors qu’il était en vacances en Israël à l’occasion de Yom Kipour, il s’est retrouvé dans une synagogue orthodoxe et a été saisi par la répétition du mot… IeshuaIeshua…prenant tout à coup conscience que ce mot veut dire Salvation (Salut). Waouh, le choc pour le bon juif pieux : Ieshua veut dire Salvation. De retour vers les Etats-Unis, il laisse ce mot retentir en lui, devenir prière, puis chanson. C’est ici.

Ieshua, c’est le nom juif de Jésus. Son nom est ‘Salut’ ou ‘le Sauveur, celui qui Sauve. Et les prophètes de la Première Alliance n’ont de cesse de proclamer que Dieu sauve, son nom est celui qui sauve son peuple. Alors, oui, il est grand le Dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob. Le Dieu de Jésus.

Il est grand notre Dieu – chantez avec moi
Il est grand notre Dieu – et tout le monde verra
Comme il est grand  notre Dieu.

 

Son Nom est au-dessus de tout nom
Digne de toute louange
Mon coeur chantera comme il est grand notre Dieu

Gadol elohai Shiru ki gadol elohai
Kol echad yirei
Ki gadol elohai

 

Shem me’al kol shem
Otcha raui le’halel
Libi yashir ki gadol elohai

 

return-again

Encore et encore,
retourne encore et encore,
nais et renais encore !

N’arrête jamais,
ne te désespère jamais,
recommence sans cesse, ami.

Retourne
au pays de ton âme…

Retourne encore, retourne encore,
retourne encore au pays de ton âme.

Retourne à qui tu es,
Retourne à ce que tu es,
Retourne à là où tu es,
Nais et renais encore !

Retourne encore, retourne encore,
retourne encore au pays de ton âme.

Return again, return again,
Return to the the land of your soul

Return to who you are
Return to


what you are
Return to where you are
Born and reborn again

Return again, return again,
Return to the the land of your soul

(Return again, interprété par Rabi David Zeller)

 

J’ai découvert récemment cette chanson grâce à des amis bien intentionnés – merci à eux !

En fait, c’est plus qu’une chanson, c’est même plus qu’une prière, c’est plus qu’une méditation.

C’est, c’est… un appel. Un appel profond.

 

On peut recevoir cet appel, cette invitation, de différentes manières. Elles sont toutes belles et bonnes,

Au premier chef, comme l’auteur -compositeur est de confession juive – il s’agit du grand spirituel et artiste Shlomo Carlebach – on peut le comprendre comme une invitation à revenir vers la terre promise, un temps abandonnée,  qu’on soit contraint par les évènements extérieurs, l’exil, ou qu’on en soit parti spirituellement.  Sur youtube, plusieurs versions de “Return again” sont illustrées par des paysages de la Terre Sainte.

L’invitation peut donc être bien concrète et on peut la comprendre comme l'”Alyah” cette démarche qu’ont fait concrètement de nombreux juifs de revenir et s’installer en Terre Sainte. Ou sans y retourner physiquement, invitation humble à entreprendre une démarche spirituelle de retour à soi-même, à la Promesse, à sa foi.

De confession juive ou pas, on peut aussi recevoir cette invitation d’une manière spirituelle comme un appel à renouer avec le Créateur, ou bien avec soi-même, ou avec son enfant intérieur… Ce n’est pas précisé après tout, car les paroles de cette belle… prière permettent de comprendre ce qu’on veut. Dans la version la plus répandue, on ne parle pas de Dieu, on ne parle pas de créateur, on ne parle pas de Père (notion que l’on trouve dans certaines interprétations chantées par des rabbins).

Appel, douce invitation, à revenir. Appel à se retrouver. Appel à la vérité, appel aux retrouvailles de soi-même. On peut le comprendre comme un appel à retrouver son âme ou son origine divine, ou bien comme un appel à la transformation, mais n’est-ce pas pareil finalement ?

Ce qui est sûr, c’est que, née dans la famille judaïque, cette supplique touche de nombreux coeurs des autres confessions, et même qui ne se réclament d’aucune confession.

Ci-dessous, voici une version chantée lors d’une session de  Rainbow Spirit, vous savez: ces rassemblements éphémères, issus de la mouvance hippie mais sans ces excès ( j’y reviendrai, promis!). Bon, si on oublie le contexte d’une fraternité qui vise l’unité et l’amour universel entre les êtres et qu’on visionne juste cette vidéo, ce qui frappe, c’est ce qui se passe pendant que ce chant est lancé. Regardez bien : au départ une communauté humaine éparse, diverse, désordonnée et peu à peu un rassemblement qui fait corps, un seul corps, une unité. Quel beau symbole !

Bref, “return again“, c’est une prière et c’est plus qu’une prière.
C’est une invitation à revenir à soi.

Attention, revenir à soi, ce n’est pas revenir à son ego.
Non, il s’agit de revenir à soi, le vrai Soi,
celui peut être oublié, celui de son âme.

Revenir à qui on est vraiment,
à ce qu’on est vraiment,
à où on Est vraiment.

Sortir de l’apparence,
sortir de l’errance,
sortir de la misère extérieure.

Revenir.
revenir au pays d’où l’on est
revenir à qui on est
à ce qu’on est
à là où on est.

Naître, et renaître encore.
Sans cesse.

Recommencer,
recommencer jusqu’à revenir vraiment.

 

(Return again, par la communauté alternative Rainbow spirit, Jérusalem, 2003)

frere-de-Jesus

 

Régulièrement, revient en débat  la question des frères de Jésus.

Jésus a-t-il eu des frères de sang ?

La réponse de ceux qui veulent tenir l’origine divine du Christ et la virginité de Marie est évidemment que ce n’est pas possible. C’est la position actuelle de l’Eglise Catholique : ” Jésus , eût-il des frères ? Non, bien sûr que non ! C’était des cousins, ou une parenté élargie, comme il est d’usage au Proche-Orient.”  L’Eglise orthodoxe admet, quant à elle que Jésus aurait peut-être eu des demi-frères, issus d’un premier mariage de Joseph,  mais n’explique pas alors pourquoi dans la fratrie , Jésus – qui ne serait pas  alors le premier enfant – serait héritier du trône de David, et accessoirement pourquoi on accomplit pour lui au Temple les rites réservés au premier-né.  Peut-être Joseph veut-il faire plaisir à sa jeune épouse, pourrait-on imaginer, mais au mépris des usages et rites du temps ? Curieux.

Jésus, a-t-il eu des frères de sang ?

Les textes canoniques, comme les apocryphes (qui ne sont pas déniés de toute valeur), comme la documentation historique existant par ailleurs pour cette époque, parlent d’ adolphos,ce qui désigne en grec, sans aucun doute possible, des frères de sang. Les textes du Nouveau Testament savent très bien faire la différence entre  le frère, le cousin, l’ami, l’apôtre, le disciple. Seuls certains, et toujours les mêmes,  sont désignés sous l’appellation “frère de Jésus”.

Jésus a-t-il eu des frères ?

Oui, semble-t-il. Jacques, Jude,  autres frères et deux soeurs,
personnages importants de la communauté naissante  (ou déjà née du vivant de Jésus) à Jérusalem.

Jacques, frère du Seigneur, sera le premier évêque de Jérusalem. A lui se réfèrent les premiers chrétiens. Paul, mais aussi Pierre, respectent son autorité. Les premiers mots de la seule lettre écrite sous son nom sont les suivants : ” De  la part de Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. J’adresse mes salutations à l’ensemble du peuple de Dieu dispersé dans le monde entier.“(dans la version ZeBible, ou dans la nouvelle traduction liturgique : “JACQUES, SERVITEUR DE DIEU et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus de la Diaspora, salut !“)

Jésus a-t-il eu des frères ?

Il eût des amis aussi.

Des gens privilégiés qui le connurent et partagèrent son intimité.
Parmi ceux-ci, certains paraissent plus proches encore.
Pierre, Jacques (autre Jacques) et Jean,
témoins privilégiés de certaines révélations,
dont la Transfiguration,
ce qui laisse penser que Jésus
a donné des enseignements particuliers
à quelques-uns.

Et puis, il y a aussi Didyme, Thomas, le jumeau.

Thomas, le disciple fidèle mais qui ne comprend rien,
à qui il faut tout expliquer en détail,
celui qui doit voir pour croire,
toucher pour savoir,
goûter pour reconnaître,
et enfin savourer la Présence.

Certains, ceux qu’on affuble aujourd’hui avec dédain
du nom de gnostiques, y ont vu l’image du double, du miroir.

Thomas est l’archétype de l’homme qui est appelé à croire,
de l’homme appelé à s’abandonner à l’Esprit du Seigneur
et à se laisser modeler pour devenir tel le Seigneur lui-même.

Thomas, c’est cet âne bâté d’humain,
si lent à voir, si lent à croire,
invité à devenir tel le Christ lui-même,
à se laisser façonner par l’Esprit de Jésus vivant
au point que s’imprime en lui le visage et le message de Jésus
et que l’on ne puisse plus les distinguer.

Thomas, ce jumeau, ce double, c’est toi, c’est moi,
c’est toute l’humanité.

Frères, amis, jumeau…

Jésus eût-il des frères ?

Toi, ami, il t’invite à devenir son frère.

Zabulon

 

frères-de-Jésus

 & & &

Pour en savoir plus sur Jacques le Juste, frère de Jésus, voir l’excellent livre de Simon Claude Mimouni,  Jacques le juste, frère de Jésus de Nazareth, ouvrage très documenté mais qui pourra paraître assez ardu aux non spécialistes. Bien que convaincant, ce n’est pas forcément le dernier mot sur la question. La question des frères de Jésus est également agitée par Françoise Chandernagor qui publie un roman, Vie de Jude, frère de Jésus, appuyé sur une forte documentation historique, sur Jude, autre “frère du Seigneur”, à qui elle fait raconter fictivement les évènements. Pour illustrer que le débat est loin d’être clos, voir la réaction de Renaud Silly, dominicain toulousain, dans un article publié sur le site du Figaro, intitulé “Jésus, avait-il des frères ?” L’auteur réfute que Jésus ait pu avoir des frères de sang au motif principal que l’on ne comprendrait pas alors pourquoi Jésus confie Jean à sa mère, et Marie à Jean, avec ces paroles : “Femme, voici ton fils ” et au disciple (qu’il aimait) : “Voici ta mère“.

En lisant l’ouvrage  de Mimouni, qui ne s’attarde pas à cet argument, il est vrai, on comprend néanmoins qu’il peut être balayé ou à tout le moins discuté aisément, l’Evangile de Jean ayant été écrit plus tardivement que les traditions qui parlent des frères du Seigneur, à un moment où le débat sur l’origine divine du Seigneur était déjà lancé et créait certains clivages dans la communauté des premiers disciples. Car, derrière l’écrit, c’est l’intention qu’il faut chercher : si elle est réelle, pourquoi nier l’existence de la fratrie de Jésus si ce n’est pour valoriser son essence divine, essence qui serait dévalorisée par une famille humaine ( sperme et sang sont considérés alors comme des souillures). Si elle n’est pas réelle, pourquoi donc la soutenir sinon pour insister sur la valeur historique de Jésus , son incarnation  et son rattachement au peuple juif. Les deux intentions sont nobles et pas forcément contradictoires.

Bref, le débat n’est pas clos…

Mimouni-Jacques-le-juste Chandernagor-Vie-de-Jude


no where

« Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations ! »

(Mt 4,15)

On entend assez peu parler de Zabulon et Nephtali , sauf dans les citations bien connues d’Isaïe qui sont citées dans les Evangiles du temps de Noël. Allez, allez, voici une petite étude rapide pour faire le point sur ce pays et ces gens de Zabulon dont ce blog se réclame.

– Où est le pays de Zabulon ?
Qui est Zabulon ?
– Pourquoi Zabulon ?

Ca vous va ?… c’est parti !

1°) Où est le pays de Zabulon ?

Le pays de Zabulon est situé en Galilée, au nord d’Israël. La Galilée est une province du nord de la Palestine , créée pour des raisons administratives. Elle regroupe les territoires accordés à 4 tribus d’Israël : Asher, Zabulon, Nephtali et Issachar Le nom « Galilée » vient du mot hébreu gālīl (« district »).

Les 12 tribus d’Israël correspondent aux 12 enfants de Jacob et la répartition géographique à l’entrée en Canaan sous la conduite de Josué. La Terre Promise est alors confiée aux représentants de ces douze tribus à l’exception de la tribu de Lévi qui n’a pas de territoire propre car elle est affectée au service divin sur l’ensemble de la Terre Promise, et à l’exception aussi la tribu de Joseph qui reçoit deux territoires pour ses fils Manassé et Ephraïm.

12 tribus d'Israël

« Terre de Zabulon, terre de Nephtali, chemin de la mer…”

Quant à ses délimitations, cela a probablement varié dans l’histoire et encore aujourd’hui reste assez confus. Plusieurs passages bibliques semblent attester qu’à une époque le pays de Zabulon devait s’étendre de Tibériade à la côte méditerranéennes (Gn 49,13 ; Josué 19, 10). Durant l’ère grecque, l’existence d’une ville nommée Zabulon andrôn, à proximité de Ptolémaïde (St Jean D’acre) plaide également en ce sens, même si la ville semble avoir d’abord appartenu à la tribu d’Asher. Elle atteste en tout cas d’une certaine richesse de la tribu de Zabulon, probablement renforcée par les relations commerciales rendues possibles tant par mer que par terre. La mention andrôn indique qu’elle est très peuplée. La ville a été détruite par l’armée romaine de Celtius lors de la « guerre des Juifs ». Certains auteurs pensent que le pays de Zabulon s’étendait le long de la vallée de Jézréel jusqu’aux monts Carmel.

En fait, sur l’ensemble des citations bibliques de lieux, seuls 19 peuvent être attestés comme étant du pays de Zabulon. La tribu de Zabulon a été une des premières déportées dans l’histoire et son pays saccagé au point qu’il est difficile aujourd’hui de connaître les limites exactes du pays de Zabulon.

« Terre de Zabulon, terre de Nephtali, carrefour des nations…”

Les soubresauts de l’histoire ont fait varier les frontières et dans la répartition la plus récente le pays de Zabulon est niché au milieu du territoires des trois tribus amies : Asher, Nephtali et Issachar. Isaïe et les Evangélistes citent ensemble le pays de Zabulon et de Nephtali. Cela correspond bien à leur histoire commune dans les succès comme dans les épreuves, tant ces tribus se sont montrées réellement alliées. Cela illustre peut-être aussi que quelle qu’en soit la cause ou l’accord une partie du pays de Zabulon aurait été concédée à Nephtali.

Le pays de Zabulon fait donc partie de la Galilée, plus exactement de la basse Galilée. Dans cette région on trouve le mont Thabor dont la tradition talmudique dit que ce fut le seul mont épargné par le déluge, lieu également où la tradition chrétienne situe l’Ascension du Christ même si le nom n’est pas indiqué dans les Evangiles. Mais après sa Résurrection, Jésus convie ses disciples en Galilée, leur apparaît sur le lac de Tibériade, et disparaît à leur yeux après s’être élevé de la montagne où Jésus leur (aux onze disciples) avait ordonné de se rendre (Mt 18,16). Une autre tradition évoque le mont Hermon, plus au nord, à la frontière du Liban. (« Viens du Liban, ma fiancée… »)

A l’époque de Jésus on y trouve surtout une petite bourgade du nom de Nazareth, et non loin de là une autre nommée Bethléem, dont certains ont cru qu’il s’agissait de la ville de la naissance du Christ. Sans être écartée complètement (il y a toujours de nouvelles découvertes et hypothèses), il est peu probable que ce soit le Bethléem de la nativité, qui est clairement indiqué dans les Ecritures comme étant Bethléem de Judée (Juda) et non de Galilée ou de Zabulon. La ville de Ruth et Booz, la ville de Jessé, la ville de David, c’est Béthléem en Judée, près d’H2bron et Jérusalem.

“De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?”

Au temps historique de Jésus, et depuis de nombreuses décennies, on ne parle plus depuis longtemps ni du pays ni de la tribu de Zabulon. Les dernières fouilles archéologiques semblent attester que Nazareth est une bourgade simple et agricole abritant une dizaine de familles.

Voici quelques extraits d’un article très intéressant du Dr James Fleming à propos de Nazareth :

« Nazareth était un village petit et insignifiant à l’époque de Jésus. Bien qu’on puisse attester sa création dans les années 600 à 900 avant notre ère, il était trop petit pour être inclus dans la liste des lieux d’habitation de la tribu de Zabulon (Josué 19: 10-16), qui mentionne douze villes et six villages. Nazareth n’est pas non plus citée parmi les 45 villes de la Galilée mentionnées par Josèphe, et son nom est absent des 63 villes de Galilée mentionnées dans le Talmud. Il semble que les mots de Nathanaël de Cana, “Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth? » (Jean 1,47), caractérisent bien l’apparente insignifiance de ce site. Il est inutile de dire que le peuple de Judée n’avait jamais entendu parler de Nazareth. »

Jésus de “nulle part” (nowhere)

L’auteur continue :

« A partir de cela, nous comprenons mieux pourquoi Ponce Pilate décore la croix avec le signe “Jésus de Nazareth, roi des Juifs» (Jean 19,19). Cela signifie que le « roi des Juifs » est de « nulle part » (nowhere). Le premier nom de « nazaréens » donné aux chrétiens pourrait très bien être un surnom péjoratif donné par les habitants de Judée aux disciples de Jésus (Matthieu 26,71, Actes 6, 38). En Galilée, Jésus est connu comme “Jésus de Nazareth” (Matthieu 21,11, Marc 14,67) – mais pour ceux qui ne sont pas de Galilée, ce nom n’avait aucun sens. Pour expliquer où se trouvait Nazareth, les Galiléens avaient pour habitude de dire que le village était près de Gat-Hefer (la ville natale de Jonas, 2R 14,25), qui pouvait être vue de Nazareth. »

galilee-01Quelle ironie, n’est-ce pas que le Sauveur vienne d’un pays perdu, celui d’une tribu quasi disparue et oubliée, pire d’un bled paumé d’où il n’y a rien à attendre ?

Isaïe avait vu juste, longtemps, longtemps avant sa naissance. Assez longtemps pour que personne ne s’en souvienne.

C’est de nulle part qu’il va surgir, de là où on ne l’attend pas, de là où il n’y a rien à attendre, là où l’amour de Dieu pour son peuple peut germiner sans bruit et sans risque de récupération.

Les notables et savants de Judée n’attendaient vraiment plus rien de ce coin perdu de Galilée qui pourtant avait rendu service loyalement à tout Israël.

Une autre fois, je vous en parlerai. La tribu de Zabulon, ce n’était pas n’importe qui. Dieu est fidèle à ceux qui le servent. Et de rien, il fait toutes choses. Il y a le temps de l’endormissement et celui du réveil.

Je ne sais pas si le pays de Zabulon allait jusqu’au Liban. Mais si l’on se pose un instant à Jérusalem, mère des nations… je le vois bien venir le fiancé, de la direction du Liban, du pays de Zabulon, de ce trou perdu où tranquillement il est éduqué à l’amour humain dans une famille qui accueille inconditionnellement l’amour et les promesses de Dieu. Amour et promesse, car c’est tout un.

« Ah filles de la capitale, au nom des gazelles en liberté,
Je vous le demande instamment : n’éveillez pas l’amour,
Ne le provoquez pas avant qu’il y consente !
» (Ct 2, 7)

« Viens avec moi, ma promise,
Quitte les monts du Liban et viens avec moi ;
Descends des sommets de l’Amana, du Senir et de l’Hermon.
Fuis ces repaires de lions, ces montagnes pour panthères.
Par un seul de tes regards tu me fais battre le cœur,
Petite sœur, ma promise,
Par un seul mouvement de ton cou gracieux.
Comme ton amour me ravit, petite sœur, ma promise !
Je le trouve plus enivrant que le vin,
Et ton huile parfumée m’enchante
Plus que tous les baumes odorants.
»
(Ct 3,8-10)

Viens du Liban

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