Encore et encore,
retourne encore et encore,
nais et renais encore !
N’arrête jamais,
ne te désespère jamais,
recommence sans cesse, ami.
Retourne
au pays de ton âme…
Retourne encore, retourne encore,
retourne encore au pays de ton âme.
Retourne à qui tu es,
Retourne à ce que tu es,
Retourne à là où tu es,
Nais et renais encore !
Retourne encore, retourne encore,
retourne encore au pays de ton âme.
Return again, return again,
Return to the the land of your soul
Return to who you are
Return to
what you are
Return to where you are
Born and reborn again
Return again, return again,
Return to the the land of your soul
(Return again, interprété par Rabi David Zeller)
J’ai découvert récemment cette chanson grâce à des amis bien intentionnés – merci à eux !
En fait, c’est plus qu’une chanson, c’est même plus qu’une prière, c’est plus qu’une méditation.
C’est, c’est… un appel. Un appel profond.
On peut recevoir cet appel, cette invitation, de différentes manières. Elles sont toutes belles et bonnes,
Au premier chef, comme l’auteur -compositeur est de confession juive – il s’agit du grand spirituel et artiste Shlomo Carlebach – on peut le comprendre comme une invitation à revenir vers la terre promise, un temps abandonnée, qu’on soit contraint par les évènements extérieurs, l’exil, ou qu’on en soit parti spirituellement. Sur youtube, plusieurs versions de “Return again” sont illustrées par des paysages de la Terre Sainte.
L’invitation peut donc être bien concrète et on peut la comprendre comme l'”Alyah” cette démarche qu’ont fait concrètement de nombreux juifs de revenir et s’installer en Terre Sainte. Ou sans y retourner physiquement, invitation humble à entreprendre une démarche spirituelle de retour à soi-même, à la Promesse, à sa foi.
De confession juive ou pas, on peut aussi recevoir cette invitation d’une manière spirituelle comme un appel à renouer avec le Créateur, ou bien avec soi-même, ou avec son enfant intérieur… Ce n’est pas précisé après tout, car les paroles de cette belle… prière permettent de comprendre ce qu’on veut. Dans la version la plus répandue, on ne parle pas de Dieu, on ne parle pas de créateur, on ne parle pas de Père (notion que l’on trouve dans certaines interprétations chantées par des rabbins).
Appel, douce invitation, à revenir. Appel à se retrouver. Appel à la vérité, appel aux retrouvailles de soi-même. On peut le comprendre comme un appel à retrouver son âme ou son origine divine, ou bien comme un appel à la transformation, mais n’est-ce pas pareil finalement ?
Ce qui est sûr, c’est que, née dans la famille judaïque, cette supplique touche de nombreux coeurs des autres confessions, et même qui ne se réclament d’aucune confession.
Ci-dessous, voici une version chantée lors d’une session de Rainbow Spirit, vous savez: ces rassemblements éphémères, issus de la mouvance hippie mais sans ces excès ( j’y reviendrai, promis!). Bon, si on oublie le contexte d’une fraternité qui vise l’unité et l’amour universel entre les êtres et qu’on visionne juste cette vidéo, ce qui frappe, c’est ce qui se passe pendant que ce chant est lancé. Regardez bien : au départ une communauté humaine éparse, diverse, désordonnée et peu à peu un rassemblement qui fait corps, un seul corps, une unité. Quel beau symbole !
Bref, “return again“, c’est une prière et c’est plus qu’une prière.
C’est une invitation à revenir à soi.
Attention, revenir à soi, ce n’est pas revenir à son ego.
Non, il s’agit de revenir à soi, le vrai Soi,
celui peut être oublié, celui de son âme.
Revenir à qui on est vraiment,
à ce qu’on est vraiment,
à où on Est vraiment.
Sortir de l’apparence,
sortir de l’errance,
sortir de la misère extérieure.
Revenir.
revenir au pays d’où l’on est
revenir à qui on est
à ce qu’on est
à là où on est.
Naître, et renaître encore.
Sans cesse.
Recommencer,
recommencer jusqu’à revenir vraiment.
(Return again, par la communauté alternative Rainbow spirit, Jérusalem, 2003)