souffrance-et-creativité

“On ne peut passer l’homosexualité sous silence : elle est un fait. Malgré les réticences de la Bible et de la tradition chrétienne, il est nécessaire de se rendre compte aujourd’hui que ce n’est ni un péché, ni une maladie. Un être humain sur dix est réellement gaucher, et j’ai connu l’époque où on obligeait les gauchers à écrire de la main droite, ce qui nous paraît inepte aujourd’hui. Peut-être en va-t-il de même avec l’homosexualité : il y a une proportion notable de personnes à tendance homosexuelle.
(…)
L’orientation homosexuelle, quant à elle, est évidemment confrontée à la culture ambiante : elle est facilitée par celle-ci ou, au contraire, contrariée, voire niée. Mais elle existe, et doit donc être considérée comme telle par nos institutions. Il faut se rappeler que, indépendamment de l’influence, favorable ou hostile, de la culture, elle installe des difficultés chez les personnes homosexuelles, qui ont du mal à percevoir leur identité et vivent une sorte de contradiction entre leurs dimensions physique et psychique. Ce sont souvent des êtres de souffrance. Mais aussi des êtres de créativité, à cause de cette réactivité forte du masculin et du féminin en eux.

L’Eglise catholique a fait de nombreuses erreurs de positionnement.(…) Il serait grand temps que l’Eglise ait une parole positive au sujet des unions homosexuelles, et énonce les conditions pour qu’elles puissent être reconnues, probablement sans qu’on puisse parler de sacrement. Comme pour les unions hétérosexuelles : qu’il y ait de la liberté, de la permanence, de l’amour. Et aussi de la fécondité : je veux parler de l’engagement au service de la communauté humaine. S’il y a tout cela, si le couple le désire profondément, je pense qu’une célébration, accompagnée de textes sacrés et de prière, permettrait une bien meilleure conscience de la présence divine dans cette union.”

 

Frère Benoît Billot, moine bénédictin,
L’énergie féconde des sacrements : Ces rites qui prennent soins de nos vies,
Médiaspaul, 2014.

Source photo : designspiration.net

HozierVideoStill

 

 

Hozier

Hozier

Grâce à la chanson “Take me to Church“, postée sur Youtube, le chanteur Hozier a connu un succès phénoménal alors qu’il n’avait pas encore terminé l’album qu’il était en train de préparer. La voix, les paroles, le rythme entraînant, le scénario de son clip, tout concourt au succès de cette chanson. “Emmène-moi à l’église“, cela pourrait être ironique quand on sait la difficulté à reconnaître l’amour homosexuel par les religions et l’agitation récente concernant le mariage (civil !) entre personnes de même sexe.

Ironique, non, ça ne l’est pas.  Hozier déclare lui-même ne pas être gay mais avoir voulu réaliser cette chanson pour s’indigner des persécutions faites aux personnes homosexuelles en Russie et autres régions du monde. Ainsi le clip montre comment se met en place la répression face aux homosexuels tandis que la chanson supplie : “Emmène -moi à l’église“. L’interprétation est libre, suivant l’imagination de l’artiste, car on cherchera en vain le lien entre les répressions sévères de tel ou tel pays et le rapport à l’église , sinon que… l’homophobie est partout.

Emmène -moi à l’église“. Et pourquoi donc aller à l’église ? Pour se marier ? pas forcément. Pour être protégé peut-être, les églises ne sont-elles pas réputées pour être des havres de paix , des lieux où les persécutés de tout genre- faible, pauvre, oppressé – peuvent se réfugier et y voir reconnu leur droit à vivre ? Et puis surtout, l’église, n’est-ce pas le lieu du sacré ? Qui empêchera qu’un amour soit sacré s’il est don sincère de soi, émerveillement devant la présence et l’oeuvre de Dieu en l’autre, invitation à le louer et à partager le bonheur d’aimer ? Tout amour est sacré.

Alors, non, pas d’ironie, une blessure, un cri qui, à la fois, professe la pérennité de l’amour et dénonce l’hypocrisie de ceux qui, en Eglise, refusent l’hospitalité : si nous sommes des malades comme ils disent, eh bien Bon Dieu, rends -moi bon et accepte la vie que je te remets entre tes mains

TAKE ME TO CHURCH (Hozier)

 

My lover’s got humour
Mon aimé a de l’humour
She’s the giggle at a funeral

Elle (L’Eglise ) ricane lors des funérailles,
Knows everybody’s disapproval
Elle sait que tout le monde désapprouve
I should’ve worshipped her sooner

J’aurais dû pratiquer le culte plus tôt

If the heavens ever did speak
Si les cieux avaient pu parler
She’s the last true mouth-piece

Elle serait leur porte-parole
Every Sunday’s getting more bleak

Chaque dimanche est de plus en plus sombre


A fresh poison each week

Un poison frais chaque semaine
We were born sick

“Nous sommes nés malades”,
You heard them say it

Tu les as entendus dire ça

My Church offers no absolutes
Mon église ne m’offre aucune absolution
She tells me, “Worship in the bedroom.”

Elle me dit « Adore dans (le secret de) ta chambre »
The only heaven I’ll be sent to

Le seul Paradis auquel je serai envoyé
Is when I’m alone with you—

Ce sera quand je serai seul avec toi –

I was born sick, but I love it
Si je suis né malade, j’aime cela
Command me to be well

Dirige-moi pour que je sois bien
Aaay Amen.
Amen. Amen.
Amen. Amen. Amen.

REFRAIN (X2) :

Take me to church
Emmène-moi à l’église
I’ll worship like a dog at the shrine of your lies

Je m’agenouillerai comme un chien devant le sanctuaire de
tes mensonges
I’ll tell you my sins and you can sharpen your knife

Je confesserai mes péchés et tu pourras aiguiser ton
couteau
Offer me that deathless death

Offre-moi cette mort éternelle
Good God, let me give you my life

Bon Dieu, laisse-moi te donner ma vie


If I’m a pagan of the good times

Si je suis un païen des beaux moments,
My lover’s the sunlight

Mon aimé est la lumière du soleil
To keep the Goddess on my side

Pour garder la divinité de mon côté,
She demands a sacrifice

Elle exige un sacrifice

Drain the whole sea
Assécher la mer toute entière
Get something shiny

Trouver quelque chose de brillant
Something meaty for the main course

Quelque chose de consistant pour le plat principal
That’s a fine looking high horse

Voilà un bon moyen de monter sur ses grands chevaux,
What you got in the stable?

Mais qu’avez-vous trouvé dans l’écurie?
We’ve a lot of starving faithful
Nous avons plein de fidèles (loyalistes) affamés

That looks tasty
Ça a l’air délicieux
That looks plenty

Ça a l’air abondant
This is hungry work

C’est du travail d’affamé !

REFRAIN (X2) :

Take me to church
Emmène-moi à l’église
I’ll worship like a dog at the shrine of your lies

Je m’agenouillerai comme un chien devant le sanctuaire de
tes mensonges
I’ll tell you my sins and you can sharpen your knife

Je confesserai mes péchés et tu pourras aiguiser ton
couteau
Offer me that deathless death

Offre-moi cette mort éternelle
Good God, let me give you my life

Bon Dieu, laisse-moi te donner ma vie

[pont musical]

No Masters or Kings when the Ritual begins
Ni maîtres ni rois lorsque commence le rituel
There is no sweeter innocence than our gentle sin

Il n’y a pas d’innocence plus douce que notre doux
péché
In the madness and soil of that sad earthly scene

Dans la folie et la boue de cette piteuse scène terrestre

Only then I am Human
Alors seulement je suis humain
Only then I am Clean

Alors seulement je suis pur
Amen. Amen. Amen. Amen.

Amen. Amen. Amen. Amen.

REFRAIN (X2) :

Take me to church
Emmène-moi à l’église
I’ll worship like a dog at the shrine of your lies

Je m’agenouillerai comme un chien devant le sanctuaire de
tes mensonges
I’ll tell you my sins and you can sharpen your knife

Je confesserai mes péchés et tu pourras aiguiser ton
couteau
Offer me that deathless death

Offre-moi cette mort éternelle
Good God, let me give you my life

Bon Dieu, laisse-moi te donner ma vie

 
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La chanson de Hozier a inspiré le danseur Sergei Polunin qui propose une chorégraphie  magnifique dans la vidéo ci-dessous :