Et si je t’aime, resteras-tu ?

Et si je t’aime, me laisseras-tu en aimer un autre que toi
qui a sa place, toute sa place,
qui a la première place,
et qui ne m’empêche pas de t’aimer ?

Le permettras-tu, sans t’en aller ?

Et si je t’aime,
te laisserai-je, moi aussi, être aimé
par cet Autre qui nous dépasse et nous rejoint ?

Une fois l’appel intérieur entendu,
rien ne peut nous empêcher d’avancer vers lui,
même pas notre amour.

Saurais-je te garder avec moi,
quand mon coeur sera en éveil et comme saisi
par cet Autre que toi que pourtant tu permets ?

Je sais bien que notre amour
ne sera jamais que le pâle reflet dans lequel l’Autre Amour, le Tout Amour,
nous saisit et nous éveille à Lui.

Nous pouvons être signes de cet Amour,
nous recevoir de Lui et tout rapporter à Lui,
mais nous ne pouvons empêcher qu’il parle à chacun différemment.
Toi, Moi.

Quel est ce mystère,
d’avoir le cœur apaisé par le havre où il s’amarre
et d’entendre en même temps l’appel à partir plus loin ?

C’est Dieu.

Eternellement ici et là-bas.
Eternel mouvement,
entre voyage et repos,
immanence et transcendance
donner et recevoir,
goûter l’amour et le chercher plus grand encore.

Se donner, se recevoir, et se partager.

Toi vers qui mon cœur penchera
et qui me confiera le tien,
sauras-tu entendre et comprendre
cette invite au voyage
et le laisser se dérouler comme il se doit ?

Nous ne sommes résolument que des compagnons de voyage,
Celui qui nous relie, peut nous séparer aussi.

Il ne le fera pas tant que nos routes convergent,
tant que le chemin de l’un est le chemin de l’autre.

Sans vaine confusion.

Si l’amour nous unit, nous ne sommes pourtant pas uns.
C’est Lui, et lui seul qui unit.

Nous ne sommes que des compagnons de voyage.

Zabulon – 5 novembre 2017

Source photo : istock sur forward.com

 

Dans la série des plus belles chansons que l’humanité ait produites…

Quand l’amour est décrit de telle manière qu’il se donne presque à voir à comprendre, à saisir. Mais c’est juste pour nous inviter à aller plus loin car déjà, plus loin,il nous précède. Mais, tout est clair dans notre monde…pour la première fois de ma vie, je peux voir, je peux sentir, … Tout est déjà là, rien à conquérir. juste accepter et s’abandonner. Tout est clair dans mon coeur…

 

Oh My Love (Oh Mon Amour) – John Lennon

Oh my love for the first time in my life
My eyes are wide open
Oh my lover for the first time in my life
My eyes can see

Oh mon amour pour la première fois de ma vie
Mes yeux sont grands ouverts
Oh mon amour pour la première fois de ma vie
Mes yeux peuvent voir

I see the wind, oh I see the trees
Everything is clear in my heart
I see the clouds, oh I see the sky
Everything is clear in our world

Je vois le vent, oh je vois les arbres
Tout est clair dans mon coeur
Je vois les nuages, oh je vois le ciel
Tout est clair dans notre monde

Oh my love for the first time in my life
My mind is wide open
Oh my lover for the first time in my life
My mind can feel

Oh mon amour pour la première fois de ma vie
Mes yeux sont grands ouverts
Oh mon amour pour la première fois de ma vie
Mon esprit peut ressentir

I feel the sorrow, oh I feel the dreams
Everything is clear in my heart
I feel life, oh I feel love
Everything is clear in our world

Je ressens le chagrin, oh je ressens les rêves
Tout est clair dans mon coeur
Je ressens la vie, oh je ressens l’amour
Tout est clair dans notre monde

 

 

On croit souvent que l’amour naît dans l’âme sans qu’elle l’ait cherché comme y naissent les idées. Et, comme elles, quand on le cherche, il semble nous fuir.

Tout en lui ressemble à la grâce et à l’inspiration. Mais peut-être la grâce et l’inspiration s’offrent-elles à tous les hommes bien qu’il y ait très peu d’hommes qui sachent les accueillir.

Ainsi l’amour suppose toujours une attente et un consentement intérieur, bien différents de ces vains efforts du désir qui le chassent en croyant l’appeler.

Et comme celui qui attend les idées avec une humble patience les voit s’offrir peu à peu à lui et engager avec lui un dialogue spirituel, celui qui montre à l’amour assez de confiance pour ne pas le presser de venir à lui, ne s’étonne point de le voir tout à coup éclore dans son coeur et éveiller un écho.

Louis Lavelle,
La conscience de soi, Grasset, 1933.

On ne mesure pas l’Amour à sa durée. On mesure l’Amour à la transformation qu’il génère. Parfois les connexions les plus longues font très peu grandir, tandis que les rencontres les plus éphémères, peuvent tout changer. Le cœur ne porte pas de montre – il est hors du temps. Peu lui importe que deux personnes se connaissent depuis très longtemps ; peu lui importe qu’un couple fête sa quarantième année de mariage si la connexion n’a plus d’énergie. La seule chose qui importe au cœur, c’est la résonance. La résonance qui l’ouvre, la résonance qui insuffle la vie, la résonance qui le rappelle chez lui, dans sa propre maison. Et quand le cœur trouve cette résonance, la transformation commence…

Jeff Brown
(traduction Barbara Gardénia)

Source texte : Féminité & Spiritualité
Pour en savoir plus sur le chemin spirituel de Jeff Brown, écouter par exemple l’audio que lui consacre Emmanuelle Labat sur son blog aimaenergy.com ou lire sa transcription ici.

Photo : Le secret de Brokeback Mountain.

Amour, où es-tu ?

Où es-tu ,
où es-tu,
où es-tu …

Tu es en moi,
je le sais,
je le sens,
je le vis,
et pourtant,
je ne t’accueille pas
totalement.

Tu es en moi,
et je te cherche
désespérément
en dehors de moi.

Qu’y a-t-il,
en moi,
qui me fasse si peur,
que je ne sois pas
disponible
pour t’accueillir,
t’ouvrir la porte
– les portes –
et te laisser entrer,
me submerger,
m’inonder,
m’abreuver ?

Tu es
ma vie,
toute ma vie,
qu’y a-t-il en moi
qui te fuit
encore ?

Amour,
toi qui ne peux pas ne pas être,
toi qui ne peux pas partir ou t’enfuir,
attends-moi, je viens, j’arrive,
je suis là.

Je sais trop
que ma vie n’a pas de sens
sans ta douce présence.

Tu es mon origine
tu es mon but,
tu es la raison
de mon passage
sur cette terre.

Viens maintenant,
en cette humble existence,
viens me libérer de mes entraves
par cette douce présence
et réaliser
ce pour quoi tu m’as voulu
sur cette terre.

Zabulon – 28 juillet 2017

Source photo : Paul Freeman, photographe.