Parmi la sélection de The Voice 2024, dès la première émission, apparaît un ovni que TF1 ne met pas plus que cela en valeur sur ses réseaux sociaux. Indice qu’il n’ira pas très loin dans la saison? Peu importe. Lance Priester – c’est son nom – est différent. Il a une histoire originale (il a grandi dans un monastère racheté par ses parents qui en avaient eu le coup de coeur), il chante déjà depuis plusieurs années et exprime des émotions très justes. Il est différent, il joue avec les codes masculins et féminins et les deux lui vont bien.
Singularité et Authenticité, Puissance et douceur à la fois. Ecoutez-le, découvrez-le. Comme moi peut-être vous aurez envie de fermer les yeux et écouter en boucle cette voix qui vous connecte à vous-même, une sorte de connexion à l’essentiel sans que je sache bien exprimer pourquoi et comment.

Lance Priester interprète “Creep” de RadioHead :

Et il est apparu.
La voix juste, le ton, l’émotion.
Tant de douceur dans cette voix chantée.
Tant de maîtrise aussi
Et puis tout à coup cette puissance
quand il crie : “elle s’enfuit en courant”…

Elle ? Il est apparu.
Homme avec cette si belle féminité.
Ce regard translucide,
cette voix douce et posée,
avec ce brin d’humour calme,
moitié amusement, moitié étonnement,
qui lui donne un charme fou.

“Alors ?”
Alors…d’où viens-tu bel ovni
qui affiche si tranquillement
qui tu es
singulier, authentique ?
Combien de combats as-tu dû mener
pour acquérir cetet force
et pouvoir l’offrir au monde ?

Tu es beau
d’une beauté qui ne s’acquiert pas.
Tu es beau de cette singularité,
cette capacité à rester connecté à toi-même,
qui tendent lumineux.

Tu es apparu,
tel un ovni qui vient tout chambouler.
Tu chantes que tu un mauvais garçon, “a creep”
qui ne sera jamais à la hauteur,
jamais assez bien, jamais assez beau,
pour celle qui rit se rit de toi et s’enfuit en courant.

Tu t’amuses.
Si beau, si fort
dans cette manière de dire vrai,
de nous emmener dans ces émotions
dont tu t’empares avec tant de facilité.

Singularité, authenticité.
Douceur, Puissance.
Tout ce dont j’ai besoin.
Merci.

Z- 1er mars 2024

Voilà un homme qui me confie qu’il est attiré par les hommes. Il le vit comme un calvaire, une abomination, il se déteste pour cela. Il prie, il implore, il demande pardon, croit être délivré et retombe dans son penchant… Désespoir.

Mon blog lui fait du bien, semble-t-il. Et pourtant, il repousse de toutes ses forces cette dimension homosexuelle qui l’habite comme si elle lui était étrangère et qu’on pouvait l’extirper.

J’ai vécu cela tellement longtemps ! Durant toute mon adolescence et une grande partie de ma vie d’adulte… Alors je comprends et j’assiste impuissant à cette lutte intérieure angoissante et fatigante. Il faut du temps pour repérer ces forces obscures qui s’agitent en soi, pour en comprendre en les enjeux, accepter qu’elles ne sont ni bonnes ni mauvaises, qu’elles sont moi. Moi en conflit avec moi-même sur fond de non acceptation de qui je suis vraiment.

Et pourquoi je ne m’accepte pas ? Pourquoi je vais imaginer que l’orientations sexuelle, le fait d’avoir des fantasmes sexuels avec quelqu’un du même genre, de me masturber peut-être avec ce genre de scénarios, ou, même que de m’attacher affectivement à quelqu’un du même sexe, ce serait mal, péché, tentation, force du mal, ou que sais-je encore ? Cette conception de moi, ou plus exactement cette non-compréhension que ce conflit m’appartient dans toutes ses dimensions, a conduit à des imbécilités comme la mise en place des thérapies de conversion, heureusement aujourd’hui interdites par le droit ET par l’Eglise, mais aussi à des exorcismes, des prières de libération, etc.

Mais quoi, expulser une partie de moi ? Me libérer d’une partie de moi ? Quel non sens ! Ah non alors, ce ne serait pas moi… Ce serait le diable, le malin qui viendrait me tenter alors que Dieu lui m’appelle à la sérénité, la paisibilité, une hétéro-normalité paisible et tranquille, et qui serait, dans mon cas, aseptisée, anesthésiée, sans couleurs, sans mouvements, sans vie, tellement je ne suis pas attiré sexuellement par les femmes…

En réalité, ce conflit intérieur est bien entre une partie de moi qui souhaite être heureuse, reconnue socialement, non rejetée du club des humains et une autre partie de moi qui me fait peur, qui me fait penser que le monde s’écroulerait si je l’acceptais car cela voudrait dire que je ne suis pas normal, que je suis malade, fou, différent, étrange…Tout ce qui fait qu’on pourrait me rejeter, m’abandonner et qu’alors je préfère rejeter comme dangereux, comme une porte vers un inconnu qui fait peur. TERRIBLEMENT peur ! A la manière d’une peur archaïque d’enfant qui craint d’être englouti dans un grand vide. Qui a peur de mourir. Qui veut être aimé. Et qui va s’imaginer que pour être aimé, pour ne pas mourir, il faut donc être dans la norme.

Moi, je ne suis pas malade, je ne suis pas anormal, je ne suis pas différent, je veux être aimé, accepté, accueilli comme tout le monde, j’en ai un besoin tellement vital que c’est sûr : JE NE PEUX PAS être homosexuel !

Pas besoin d’être dans une famille homophobe pour assimiler et faire siennes ce genre de convictions qui conduiront au déni et au refoulement de cette part de soi. Non pas besoin ! Je dois rendre justice à ma famille que jamais je n’ai entendu une remarque haineuse envers les personnes homosexuelles dans ma famille. Dans mon cas, c’était plus un silence gêné et si le sujet venait dans une conversation, un haussement d’épaules pour dire “c’est comme ça” et une sorte de tristesse en évoquant ces gens qui sont “différents”.

Dans mon cas, pas besoin de propos homophobes mais une peur. Une si grande PEUR d’être rejeté si j’ouvrais la porte à cette homo-sensibilité que j’ai sentie très tôt en moi. Non, pas question d’être différent ! C’est trop dangereux ! Et si on me rejetait?

Le déni peut se nourrir d’une homophobie bien plus subtile, celle de la société, de la religion, des églises. Très tôt j’ai intégré que ça ne se faisait pas (ou plus exactement que ce n’était pas permis, ce que je confondais à l’époque), que ce n’était pas acceptable, que ça ne pouvait que créer des ennuis. Alors comment accepter cette part de moi quand on y voit que des inconvénients et que notre petit être d’enfant a la prescience que pour survivre il ne faut pas être rejeté, qu’il faut se conformer, entrer dans le moule ? La pire des violences, peut-être, est celle qui est silencieuse car elle dure ; on s’y habitue, et plus on s’y habitue, plus elle dure, plus elle s’enkyste loin dans notre mémoire et plus il sera difficile d’y revenir. De revenir à cette part de moi oubliée et pourtant bien réelle.

Alors revenons un instant à ce conflit intérieur entre moi et moi. Il y a une partie de moi qui est bien éduquée, qui est polie et conformiste et ne veut pas de vagues. Et il y a une partie de moi que j’ai rejetée, niée, refoulée, qui est tapie au fond de moi, blessée, souffrante, en colère peut-être, de ne pas avoir été reconnue, de ne pas avoir pu se déployer, de ne pas pouvoir exister.

Parmi les dénigrements de moi-même, il y a l’image que je me suis faite de Dieu, des évangiles et de l’église. Là aussi, il y a à questionner et à déconstruire. La représentation que je me suis faite de Dieu, elle est faite du message d’AMOUR qu’on m’a transmis mais aussi de tous les préjugés et fausses informations qu’on m’a transmis tout en transmettant ce message d’AMOUR. Sur fond de jugement moral à deux balles : ce qui est bien, ce qui est mal ; qui est accepté et qui est rejeté. En l’occurrence, la Bible serait contre l’homosexualité, la tendance homosexuelle serait contre la loi naturelle, l’amour de personnes du même genre et les pratiques sexuelles qui vont avec seraient des abominations, des désordres structurels. Tous ces grands mots (ces grands maux!) : et puis quoi encore ?

Revenons au textes bibliques, revenons à l’Evangile. Sans chercher à hiérarchiser ou à opposer un texte à un autre – au nom de quoi on le ferait, sur quel critère meilleur qu’un autre ?

Et que reste-t-il ? “Aimez-vous les uns les autres”…”Je ne suis pas venu pour juger”…”Ne jugez pas, vous ne serez pas jugés”… ” Qu’ils soient Uns”… “Je suis venu…pour que pas un ne soit perdu”… “Je suis pour que vous ayez la vie, et la vie en abondance”…etc.

Quel drame ! Que nos préjugés d’humains limités nous fasse comprendre et appliquer de travers un message d’amour INCONDITIONNEL. Inconditionnel : ça veut dire sans conditions, sans possibilité d’exclure quelqu’un. Comment donc les disciples du Christ peuvent-ils s’exclure les uns les autres et continuer de se proclamer chrétiens ? Pire: comment donc puis-je adhérer à ce Jésus, mon ami, qui m’aime inconditionnellement et m’exclure moi-même ? Exclure une partie de moi comme non aimable, ce qui revient au même ?

Revenir de ces fausses conceptions de Dieu, de tous ces préjugés sur lesquels on s’est structuré depuis l’enfance est un travail long et douloureux. Mais il est possible et il est salvateur : il permet de se réconcilier avec soi-même, au sens de : se retrouver, se rassembler, s’unifier.

Je n’ai pas de conseils à donner, pour chacun ce chemin sera différent. Mais j’ai eu envie de partager ce dessin de David Hayward qui m’a, en son temps beaucoup aidé. Peut-être aidera-t-il l’un d’entre vous à aller plus loin vers lui-même ? Rien de notre humanité que Jésus ne connaisse pas déjà et que, pour sa part, il accepte et il aime déjà. C’est ça qui est nouveau avec Jésus : c’est fini les peurs d’être rejeté, c’est l’amour qui vient !

Dans ce dessin, le premier personnage s’excuse : ‘Tu sais, Jésus, je crois que je suis gay !”

Et Jésus, sans lui lâcher la main, de répondre : ” Dude! (c’est-à dire : mec, poteau, copain, l’ami!) je le sais (déjà) depuis bien plus longtemps que toi longtemps que toi !”

A méditer. Longtemps, souvent. Chaque fois que nécessaire.

Z. – 14 septembre 2023

On est qui ?

Entre ce qu’on voudrait montrer,
la manière dont on aimerait être vu, accueilli, reconnu, aimé,
ce que l’autre, aimé ou pas, nous perçoit…

On est qui ?

Z – 15/4/2023

photo : Samuel Betancourt & Juan Dos Santas pa Jose Mata for Gym Class B #9 (publié par theyearbookfanzine.com)

La liturgie de ce premier dimanche de Carême donne à méditer le fameux passage de MT 4,1-11 où Jésus conduit au désert par l’Esprit y est confronté à trois tentations.

Les spécialistes de l’Ecriture nous expliqueront en quoi, dans la logique matthéenne, ce passage tend à montrer que Jésus est le véritable envoyé de Dieu :

– il reste confiant en Dieu sans réchigner et sans demander du pain à l’inverse du peuple hébreu conduit par Moïse dans le désert,
– il ne profite pas d’une position haute (au propre comme au figuré) pour se prévaloir de prérogatives attribuées à Dieu (rapport à la Présence de Dieu dans le temple et le fait de commander ou pas aux anges)
– il ne se laisse pas séduire par les multiples paillettes et intérêts du monde, quand bien même il pourrait exercer un pourvoir sur lui (notez au passage le placement sur la haute montagne qui est normalement le lieu d’où parle Dieu dans la nuée, ce qui montre bien la nature de la tentation diabolique : être pris pour Dieu depuis la montagne alors qu’on n’est pas missionné pour cela).

Réactualisation du passage au désert après la traversée d’Egypte, du service du Temple (lieu où Dieu “campe” parmi son peuple), de la période faste des royautés diverses qu’elles soient de David ou d’Hérode. Réactualisation mais cette fois-ci réussie, sans dévoiement, par Jésus au désert.

Bref, c’est juste un rappel global du contexte. Ce n’est pas mon propos du jour.

Je me demandais juste comment ce texte pouvait aider les personnes concernées par l’homosexualité. Certes, le texte n’en parle pas directement et aucune tentation exprimée ici, soyons précis, n’est d’ordre affective ou sexuelle. Cela étant, si comme chrétien, je me laisse identifier au Christ, ce texte me parle des tentations que je suis aussi invité à passer.

Et qu’entends-je ?

1/ Quel que soit le désert que je suis amené à traverser, je ne dois pas désespérer de l’amour de Dieu envers moi. La dureté de l’existence, la souffrance, le malheur, ne disent en rien que je suis pécheur plus que d’autres et certainement pas que je suis abandonné de Dieu. La tentation serait de vouloir « manger » au même râtelier que ceux qui me jugent et me rendent esclave de leurs jugements pour avoir la paix. Si j’ai quitté mon Egypte natale, ce lieu où je n’ai pas pu découvrir tranquillement et de manière épanouissante la personne que je suis, comment imaginer que je pourrais trouver la paix en reniant, même partiellement, même temporairement, la personne que je suis ?

2/ Si j’ai pu m’approcher de la présence divine en moi, si j’ai pu la laisser se déployer au point que je puis habiter avec elle et me tenir en haut de ce Temple saint qu’est aujourd’hui mon corps, ma vie, mon existence, cela ne me donne aucun droit d’exiger de Dieu quoi que ce soit, ni d’user de prérogatives qui consisteraient à exercer un pouvoir sur autrui qui…lui aussi reste libre de son chemin.

3/ Quelle est séduisante cette liberté gagnée ! Qu’elles sont tentantes toutes ces possibilités de vivre la vie que je veux, multiplier les aventures, utiliser les autres en réparation ou en compensation des années terribles où je me sentais réprimé, contraint, asservi par l’hétéro-normalité. « Voilà tu es libre, tu sais que tu es libre. Tu peux tout. Vois tout ça, tout ce que tu veux je te le donne si tu veux bien te prendre comme ta propre finalité et abuser de cette confusion ». C’est ainsi que je transpose le « Tout cela je te le donnerai si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi… » Le diable, ce grand diviseur, ce « fauteur e trouble » au sens propre, au premier degré : celui qui crée le trouble, la confusion. Entre dans la confusion, oublie d’où tu viens, pourquoi tu es là, et profite ! Profite de tout : du monde, des gens et des richesses ! Ton intelligence, ta créativité, ta découverte et ton acceptation de toi-même (et qui te donnent un avantage certain sur ceux qui n’ont pas ce travail sur eux-mêmes), tu peux les mettre au service de l’apparence et des futilités.

Bon, je vous l’accorde, ce n’est pas de la grande théologie. Et, d’autant qu’il y a encore plein d’autres manières de recevoir ce texte évangélique.

Il y a quand même un point commun aux trois tentations et c’est finalement la seule chose que je veux relever. Les trois tentations sont comme des invitations à se laisser dérouter : n’assume pas le désert, tire avantage de ton compagnonnage avec la présence divine, laisse-toi aller à tes désirs de puissance de richesse, de notoriété. Exactement le contraire de la douce invitation faite par Dieu à Abraham, le père des croyants : « Va vers toi-même ».

Alors Jésus entend. Le narrateur nous souligne à quel point Jésus est humain : « il eut faim ». Mais il ne se laisse pas dérouter.
Assumer qui il est, dans son humanité et dans sa part divine, le fait tenir bon face à l’épreuve.

Sa force : la parole-présence de Dieu qu’il oppose humblement à chaque tentation.

Je me souhaite, et je souhaite à tout lecteur, un bon carême sous le signe de cette invitation :
Va vers toi-même, ne te laisse pas dérouter.

Z- 24 février 2023

Photo : Leszek Paradowski, www.paradowski.net.pl

Les évènements actuels, et spécialement la possibilité du déconfinement ont remis à l’honneur un phénomène assez connu appelé syndrome de la cabane ou parfois de l’escargot.

En gros, cela consiste à avoir peur de sortir de son déconfinement après avoir été contraint de s’enfermer pour des mesures de sécurité. Certaines personnes ont tellement intériorisé ce besoin de protection – peut-être parce qu’elles y étaient déjà psychiquement prédisposées – qu’elles peinent à sortir de leur coquille. Il s’agit d’un état émotionnel transitoire, et non d’une pathologie, mais qui peut se révéler parfois assez handicapant s’il n’est pas accompagné intelligemment par une prise de parole raisonnée sur ce qui se passe et un encouragement à passer à autre chose.

Ce “syndrome” n’est pas nouveau, il a été formalisé pour la première fois dans les années 1900 pour décrire la situation des chercheurs d’or aux Etats Unis, isolés dans des cabanes, tous les sens aux aguets par peur de se faire détrousser ou tuer. Il fait clairement appel à un réflexe de survie archaïque qui consiste à se protéger lorsqu’un danger extérieur inconnu et insaisissable nous entoure.

Très bien. J’arrête là l’explication. Je me disais juste en lisant différentes choses sur le sujet et étant confronté à des personnes qui exprimaient leur peur du déconfinement, de sortir dans la rue, prendre à nouveau le métro ou un train pour aller voir leurs familles, etc. que probablement beaucoup de personnes homosensibles vivent ce syndrome de la cabane depuis des années, parfois depuis l’adolescence ou l’enfance.

Quelle différence y-a-t-il en effet entre la mise de soi-même au placard, comme instinct de survie permettant de continuer à se faire accepter de sa famille, sa paroisse, son quartier, la société, et cette peur de sortir de chez soi au cas où le danger, imaginé très grand, serait encore là ?

Continuons la comparaison qui n’est pas qu’une métaphore.

Les observateurs de la psychologie nous disent que le syndrome de la cabane est transitoire et n’est pas pathologique. Tant mieux ! Non plus le faire d’être homosexuel et d’être obligé de le taire, le nier, se cacher quand c’est un instinct de survie. Sauf que l’état transitoire a duré parfois bien longtemps. Il sera facile de s’en libérer une fois pour toutes une fois le coming out* fait (un peu comme ce lieu commun qui dit que quand on sait faire du vélo, c’est pour la vie : quand on sait faire du vélo, on ne peut pas oublier qu’on sait en faire). Mais parfois les séquelles sont lourdes en termes d’image et d’estime de soi, de capacité relationnelle, et d’ouverture à un amour réel et désintéressé.

La bonne nouvelle est qu’il est possible de sortir de cet état de stupeur qui empêche d’avancer et de se dévoiler tel qu’on est. Faire les choses petit à petit, prendre le temps, aller vers soi pas à pas, sans précipiter les choses, et se faire accompagner par une personne qui pratiquant l’accueil inconditionnel, saura nous faire sentir, pour la première fois peut-être, que non seulement ce n’est pas grave d’être homosexuel mais au fond c’est même plutôt bien. Oui, vraiment, c’est très bien, puisque ça nous est adapté. Et même plus, pas seulement adapté. C’est juste que c’est nous, que c’est soi.

Se rencontrer soi et se considérer avec bienveillance. Parfois avec la présence d’un témoin amical qui confirme que ce chemin est possible, voilà la clé.

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(*): Je rappelle qu’il y a trois phases possibles dans le coming out : 1/ celui qu’on se fait à soi-même (sortir du déni, assumer qui on est pour soi), 2/ L’exprimer, le partager avec des gens de confiance (amis, famille, proches) 3/ le vivre socialement et publiquement.

Le plus important des coming out et le seul nécessaire à son intégrité psychique est le premier, les deux autres sont à décider au cas par cas si cela est opportun.

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Photo : © Guy Moigne