salle de garde Mignot

Salle de garde Mignot à Versailles

L’humour des carabins a toujours été spécial.
Sorte de démesure et de cynisme désabusé sur le corps humain,
empreints de sexualité débridée, de codes et de rites,
parfois jugés barbares jusque dans leurs bizutages.

Est-ce que la vue des corps humains dénudés,
dans leur beauté, dans leur laideur,
y est pour quelque chose ?

Ou bien le désappointement,
né d’un sentiment de toute puissance face au mystère de la guérison et de la vie
et qui fait tout relativiser, tout critiquer, tout déraisonner ?

Peut-être simplement le besoin d’évacuer la pression face à la souffrance côtoyée chaque jour,
le sentiment d’impuissance face aux maladies inexorables et la proximité certaine de la mort,
le besoin de dérision et de rire des corps, de la génitalité , de la sexualité,
quand tout ça…pour ça.

Pour finir comme ça.

 

Un ami médecin m’a confié un jour
qu’en caricaturant un peu, juste un peu,
on pouvait trouver deux grands familles de médecins :
les bienfaiteurs de l’humanité et… les fous, disait-il.

Les bienfaiteurs, toujours charitables, toujours aidants, toujours bienveillants,
parfois au risque de vous étouffer de prévenance, de bienveillance, de gentillesse,
de préconisations,  – de prescriptions ! –
tellement ils voudraient soulager votre souffrance, vous guérir, vous rendre heureux !

Les fous, ceux en qui ce rapport intime avec la vie et la mort,
alimente un sentiment de toute puissance.
Ils savent tout sur tout, ils savent mieux que tout le monde,
ils savent et vous regardent parfois cette hauteur,  qui frôle le mépris,
parce que vous ne savez pas, vous,
vous n’avez pas de pouvoir sur la vie, sur les gens,vous, quoi, alors !
Il paraît qu’on en trouve quelques-uns en politique,
la plupart se contenteront des insignes de l’argent.
Puissance, quand tu nous tiens !

 

Cet ami me disait que ces deux profils étaient reconnaissables dès la fac de médecine.

 

Quoiqu’il en soit,
la confrontation avec des corps souffrants, mutilés, déformés,
ça a de quoi troubler son bonhomme (ou sa bonne femme) d’une vingtaine d’années,
tout juste sorti de l’adolescence,
qui jusque là ne connaissait des corps que ce qui sert à conter fleurette,
et à qui on n’avait jamais dit qu’en médecine, des corps humains
c’est aussi du “matériel” (sic) sur lequel s’entraîner.
Et qu’éventuellement, pendant les études, si pas assez de décès et pas assez de matériel,
eh bien…rentrez chez vous, on ne pourra pas travailler aujourd’hui !

 

Besoin d’évacuer, besoin de rire,
besoin tout à la fois d’éprouver et de se moquer du plaisir des corps
et de la génitalité.
Dans ce contexte, ça peut paraître tellement dérisoire, tout ça.

Humour fameux et obscène des carabins…

 

Ben oui.
Alors sur les murs de certaines salles de garde,
on trouve des représentations de scènes dénudées et à connotation sexuelles.
On peut s’émouvoir, se choquer.

En France , une ministre s’émeut.
Viendra-t-elle, elle-même, soigner nos corps souffrants ?
 
Z.
 
>>>>>>  Pour en savoir plus,lisez l’article publié sur slate.fr : la Tradition des scènes obscènes des salles de garde des hôpitaux parisiens  <<<<<<<

 

mirror

“Comme en vous contemplant
dans un miroir :
la forme et le reflet
se regardent.
Vous n’êtes pas le reflet
mais le reflet est vous.”

Maître Tozan, Hokyo Zan Mai, IXè siècle

pas-peur

 Je n’ai pas peur des hommes, dans un homme, il y a toujours l’humain
et derrière l’humain, cherche bien, tu trouveras l’enfant…
cherche bien dans leur oeil, la trace d’innocence qui pétille et qui danse
Je n’ai plus peur du ciel, si j’y monte avec toi…
Je n’ai plus peur des gens, je suis tellement moi lorsque tu restes là
Si j’ai peur d’une chose,mon amour, c’est de te perdre un jour…

 

 

Daran – pas peur

Je n’ai pas peur des hommes.
Tu m’as dit dans un homme
il y a toujours l’humain,
et puis derrière l’humain,
cherche bien…

Tu trouveras l’enfant,
il y en a toujours un,
même chez les plus méchants,
même chez les plus mesquins.

Cherche bien dans leur oeil
la trace d’innocence,
qui pétille et qui danse,
cachée derrière l’orgueil, la fraîcheur,

la lumière qui les pousse
à ouvrir des fenêtres,
et à pousser les portes
vers le creux de leur être.

Si j’ai peur d’une chose, mon amour,
c’est de te perdre un jour
si j’ai peur de quelqu’un
je suppose que tu le connais bien.

Alors protège-moi de moi,
protège moi toujours,
enveloppe moi dans du papier bulle
et ne m’expédie pas.

Je n’ai plus peur des coups,
j’en reçois quelques uns;
d’autres en ont pris beaucoup,
ils encaissent très bien, et debout.

Je ne crains pas mes larmes,
dans tes yeux je les verse,
et je reprends mon coeur,
ce n’était qu’une averse

pas-peur-2

Je n’ai plus peur du ciel
si j’y monte avec toi,
Il me pousse des ailes
et le noeud de tes bras s’y emmêle.

Je n’ai plus peur des gens.
Ils sont beaucoup les gens,
mais je suis tellement moi
lorsque tu restes là

Si j’ai peur d’une chose, mon amour,
c’est de te perdre un jour
si j’ai peur de quelqu’un
je suppose que tu le connais bien.

Alors protège-moi de moi
protège moi toujours
enveloppe moi dans du papier bulle
et ne m’expédie pas.

et ne m’expédie pas,

et ne m’expédie pas…

pas-peur3

3557663645

Les vies humaines dépendant des circonstances. Il n’est pas nécessaire de rejeter l’activité et de rechercher le calme. Videz-vous à l’intérieur, et à l’extérieur soyez harmonieux. Alors, en paix, vous avancerez au milieu de l’activité frénétique du monde.

Engo Kokugon, (1063–1135).

source image : jj-tryskel.hautetfort.com, formidable composition associant la chanson “La foule, interprétée par Edith Piaf et des photos représentant la composition de de tours humaines.

source texte : proposé par Federico Dainin Jôkô San

masturbation

“La masturbation filmée” dit la légende de l’image.

Cela me fait penser à ces gens qui se masturbent devant un miroir,
ou devant une caméra
pour que d’autres les voient.

Cam to cam
Sex to sex
Branle to branle

Pas une vraie rencontre,
seulement un effet miroir
qui me renvoie à moi-même,
à mon propre plaisir,
à mon pauvre et égoïste
besoin de de plaisir.

Probablement,
c’est un passage obligé
que de découvrir son corps.

Probablement,
n’est-ce pas infamant
que de connaître le plaisir par soi-même,
quand la vie est dure
avec ses pressions de toutes sortes,
le stress, la solitude,
le manque d’estime de soi.

Mais, tant qu’à faire,
en ce miroir
dans lequel je me complais,
j’aimerais voir un autre que moi,
beau, généreux, entraînant,
qui tout à la fois
m’amène à sortir de moi
et me révèle à moi-même.

Cet autre, il est Christ,
et il est aussi tout frère ou soeur
croisé sur le chemin
et qui me sort de moi-même.

Sortir de moi-même,
voilà bien l’affaire.

Être invité
à un ailleurs,
à un autre que soi,
à un plus grand que soi,

au gré des rencontres,

et s’élancer
tel un vaillant guerrier
pour parcourir la terre.

Dans le coeur des hommes,
trouver l’oasis,
à boire et à manger
et le repos,
la force,
pour continuer la route.

Sortir de soi-même,
voilà bien l’affaire.

Zabulon

source photo : www.arreter-la-masturbation.com