Twenty-One-Pilots_stressed

 

Stresssed out (Stressés !)

par Twenty One Pilots (Tyler Joseph et Josh Dun)

Sur le thème, on m’avait dit et c’est pas ça.
Sur le thème, je rêvais et vous m’avez poussé à autre chose.
Sur le thème, c’est dur d’entrer dans la vie que ce monde nous prépare.
Sur le thème, mais laissez-nous donc tranquille et vivre à notre façon.

On nous avait dit que plus tard, en grandissant, tout irait mieux
et voilà qu’on se sent perdu, toujours à compter sur l’avis des autres.
Laissez-nous donc revenir à nos intuitions de jeunesse
au lieu de nous stresser !

Avec un joli jeu de mot :

I care what people think / I care what you think : je tiens compte de ce que vous pensez,
alors qu’en général la formule est plutôt employée au négatif et n’est pas très gentille : “I don’t care what you think“, Je me fiche de ce que vous pensez. Ironie !

Ecouter, écouter tous ces avis bien-pensants qui semblent mieux savoir que l’intuition personnelle de chacun. Stressant !

 

TWENTY ONE PILOTS – Stressed out

 

Je voudrais trouver les meilleurs sons que personne n’a jamais entendus,
Je voudrais avoir une meilleure voix pour chanter de meilleurs mots,
Je voudrais trouver des accords à placer dans un ordre nouveau,
Je voudrais ne pas avoir à rimer à chaque fois que je chante,
On m’a dit qu’en grandissant toutes mes peurs diminueraient,
Mais là, maintenant, je me sens fragile et tiens compte de ce que pensent les gens.

Mon nom est Blurryface (face embrouillée) et je tiens compte de ce que vous pensez.
J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.
Nous sommes stressés.

Parfois, une simple odeur me ramène au temps où j’étais petit,
Comment se fait-il que je ne sois jamais capable d’identifier d’où elle vient ?
J’en ferais une bougie parfumée si jamais je retrouvais sa source,
J’essaierais de la vendre, je ne la céderais jamais, je n’en vendrais probablement qu’une,
Et ce serait à mon frère, car nous avons le même air de famille,
Les mêmes fringues, même origine, même pierre jetée dans le ruisseau où nous allions traîner,
Mais ça nous rappellerait le temps où rien n’avait vraiment d’importance,
Entre prêts d’étudiant et cabanes dans les arbres, nous prendrions toujours ces dernières.

Mon nom est Blurryface et je tiens compte de ce que vous pensez..
J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.

Nous jouions à faire semblant, nous nous donnions des noms différents,
Nous construisions une fusée puis l’envoyions voler au loin,
Nous rêvions du cosmos mais maintenant ils nous rient au nez,
En disant, “Redescends sur terre, tu dois gagner ta vie.”
Yeah.

J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.

Nous jouions à faire semblant, nous jouions à faire semblant, mon lapin,
Nous jouions à faire semblant, réveille-toi, ce dont tu as besoin, c’est l’argent
Nous jouions à faire semblant, nous jouions à faire semblant, mon lapin,
Nous jouions à faire semblant, réveille-toi, ce dont tu as besoin, c’est l’argent
Nous jouions à faire semblant, nous nous donnions des noms différents,
Nous construisions une fusée puis l’envoyions voler au loin,
Nous rêvions du cosmos mais maintenant ils nous rient au nez,
En disant, “Redescends sur terre, tu dois gagner ta vie.”
Yeah.

 

I wish I found some better sounds no one’s ever heard,
I wish I had a better voice that sang some better words,
I wish I found some chords in an order that is new,
I wish I didn’t have to rhyme every time I sang,
I was told when I get older all my fears would shrink,
But now I’m insecure and I care what people think.

 
 

My name is Blurryface and I care what you think.
Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out.
We’re stressed out.

 

Sometimes a certain smell will take me back to when I was young,
How come I’m never able to identify where it’s coming from?
I’d make a candle out of it if I ever found it,
Try to sell it, never sell out of it, I’d probably only sell one,
It’d be to my brother, ‘cause we have the same nose,
Same clothes, homegrown, a stone’s throw from a creek we used to roam,
But it would remind us of when nothing really mattered,
Out of student loans and treehouse homes we all would take the latter.

 

My name is Blurryface and I care what you think.
Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out
.

 

We used to play pretend, give each other different names,
We would build a rocketship and then we’d fly it far away,
Used to dream of outer space but now they’re laughing at our face,
Saying, “wake up, you need to make money.”
Yeah.


Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out.

Outro (Blurryface)
Used to play pretend, used to play pretend, bunny
We used to play pretend, wake up, you need the money
Used to play pretend, used to play pretend, bunny
We used to play pretend, wake up, you need the money
We used to play pretend, give each other different names,
We would build a rocketship and then we’d fly it far away,
Used to dream of outer space but now they’re laughing at our face,
Saying, “wake up, you need to make money.”
Yeah.
 

___________

Source Paroles (revues) : La coccinelle

intensité2

De nombreuses personnes semblent ignorer que les émotions intenses font partie de la douance et l’intensité émotionnelle est donc peu étudiée. Historiquement, l’expression « intensité émotionnelle » était synonyme d’instabilité émotionnelle plutôt que d’une vie intérieure foisonnante. La vision occidentale classique est que les émotions et l’intelligence sont distinctes et opposées. Pourtant, il existe un lien indéniable entre les deux et, combinées, elles ont un impact certain sur les personnes douées. C’est l’intensité émotionnelle qui alimente la joie de vivre, la passion d’apprendre, la motivation nécessaire pour exprimer un talent ou atteindre un but.

Tout ressentir plus profondément que les autres peut être douloureux et effrayant. Les personnes douées qui souffrent d’intensité émotionnelle se sentent parfois anormales : « Il y a quelque chose qui cloche chez moi… peut-être que je suis fou/folle… personne d’autre ne ressent la même chose… ». Ces personnes sont parfois déchirées, se montrent critiques envers elles-mêmes, souffrent d’une grande anxiété et se sentent inférieures. La communauté médicale considère qu’il s’agit là de symptômes et conclut que ces personnes sont névrosées. Cependant, de telles manifestations sont inhérentes à la douance et fournissent la motivation dont les personnes douées ont besoin pour leur croissance personnelle et leur réussite.

Il est extrêmement important que les enfants doués apprennent que leur sensibilité exacerbée aux phénomènes qui les entourent est normale. Sinon, ils pourraient considérer cette intensité comme une preuve que quelque chose ne tourne pas rond chez eux. Les autres enfants pourraient se moquer d’un enfant surdoué qui réagirait fortement à un incident sans importance, accroissant encore le sentiment de différence de cet enfant. De plus, la sensibilité face à l’injustice et l’hypocrisie peut pousser de nombreux enfants surdoués à la dépression ou au cynisme dès leur plus jeune âge.

La chose la plus importante à apprendre à ces enfants est d’accepter leurs émotions : ils doivent se sentir compris et soutenus. Expliquez-leur que leurs sentiments intenses sont normaux parmi les enfants surdoués. Aidez-les à utiliser leur intelligence pour mieux se connaître et s’accepter tels qu’ils sont.

Lesley Sword

source citation : hautpotentielquebec (version anglaise : ici)

gens-ordinaire_by_Maika Elan

Nous autres, gens ordinaires

Il y a des gens que Dieu prend et met à part.
Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse, qu’il ne “retire pas du monde”.

Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires.
Des gens qui ont des maladies ordinaires, des deuils ordinaires.
Des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires.
Ce sont les gens de la vie ordinaire.
Les gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue.
Ils aiment leur porte qui s’ouvre sur la rue, comme leurs frères invisibles au monde aiment la porte qui s’est refermée sur eux.

Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté.

Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné.

Madeleine Delbrêl (1904-1964)

source photo : The Pink choice, by Maika Elan, photographe vietnamienne

feu-brasier

La quête de l’amour occupe une grande place dans ma vie. Peut-être est ce que j’y accorde trop d’importance, mais que voulez-vous ? Aimer est dans ma nature d’homme, et je crois sincèrement que, la plus grande chose que l’on puisse apprendre est d’aimer et d’être aimé en retour. L’Être Humain est fait pour cela, d’abord. Même la Parole de Dieu met l’Amour au centre de son message. Bien entendu, il y a mille manières d’aimer, mais cela n’est pas mon propos d’aujourd’hui.

Quand j’aime, j’ai besoin de le dire, de l’écrire, de le montrer et ce, peut-être, au risque d’en faire trop. Emballement, coup de cœur et coup de foudre sont logés à la même enseigne : Auberge de la Passion. Il arrive que le feu soit uniquement intériorisé : sentiments non réciproques, ou volonté de ne pas aller trop vite dans la relation pour ne pas effrayer l’autre, en constituent les raisons majeures. Mais le feu est là, et bien là. Comme le feu grégeois, la flamme brûle en permanence au fond de moi et n’attend qu’un souffle (d’amour) pour se transformer en brasier.

Loquito
(Anotherdaylight, 4 mars 2011)

waiting

Alors leur apparurent des langues
qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa  une sur chacun d’eux.

(Act 2,3)

 

Verset dans lequel le terme grec traduit par langue est glossa, qui est l’organe de la parole, organe intérieur s’il en est. Organe qui ne se meut que si l’on a quelque chose à dire ou à crier, organe de l’expression du fond de l’être, ses émotions, sa vérité, que ce soit par un chant ou une parole de sagesse.

Et surtout, verset dans lequel le terme grec traduit pas “se poser” est le verbe kathizo, s’asseoir ou faire s’asseoir.

Le texte ne dit pas que les langues descendent du ciel comme cela est souvent représenté dans l’iconographie. Il dit qu’elles semblent se montrer (apparaître) comme s’installant (s’asseyant) et donnant un pouvoir de discernement et d’expression. Le mot kathizo, en effet, est employé la plupart du temps pour indiquer l’attitude de celui qui, en s’asseyant, va prendre une juste décision ou adopter un juste comportement.

Les exemples sont tellement nombreux que nous allons limiter. Si nous nous en tenons à Luc, auteur présumé des Actes des Apôtres, nous trouvons ces exemples de sagesse donnés par Jésus lui-même : “Lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied (kathizo) d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer ?” (Lc 14,28). “Ou quel roi, s’il va faire la guerre à un autre roi, ne s’assied (kathizo) d’abord pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l’attaquer avec vingt mille ?” (Lc 14, 31)

C’est d’ailleurs l’exemple de Jésus lui-même, toujours avec le verbe kathizo: il s’assoit après avoir lu les Ecritures et roulé le livre (Lc 4, 20), il s’assoit dans la barque pour enseigner la foule (Lc 5,3). L’ânon qui le mènera à Jérusalem est un animal sur lequel personne ne s’est encore assis (Lc 19,30) et sur lequel lui s’assiéra (Jn 12,14). Il demande à ses amis de rester (littéralement, rester assis, kathizo) dans la ville pour attendre la puissance d’en haut (Lc 24, 49).

Et il en va de même avec les autres évangélistes. Par exemple Jésus est assis pour enseigner dans le Temple (Jn 8, 2) ou observer la veuve verser son obole (Mc 12, 41). Notons, pour le fun, la célèbre demande familiale d’une mère priant Jésus de faire asseoir ses deux fils à ses côtés (Mt 20, 21-23). Et d’ailleurs dans l’ensemble du Nouveau Testament grec, quand il s’agit de s’asseoir sur un trône, c’est khalizo qui est employé.

Donc pas de doute possible, ces langues qui se donnent à voir (optanomai) viennent s’installer, s’asseoir dans les personnes sur qui elles viennent.  L’emploi de la préposition grecque epi entretient d’ailleurs le mystère puisqu’on peut la traduire à la fois par sur (au dessus) et par dans (au travers). En tout cas, on est loin de l’image de l’Esprit planant sur les eaux ou même de celle de la colombe venue du ciel lors du baptême de Jésus. Ici on s’assoit comme sur un trône pour exercer une autorité authentique, ancrée en la sagesse de Dieu lui-même.

D’ailleurs, il est temps de faire le lien avec autre chose : il y a un grand bruit qui vient du ciel comme un grand coup de vent, à l’extérieur donc, mais c’est à l’intérieur qu’est ressenti le grand coup de vent. Belle métaphore de ce qui est en train de se réaliser pour chacun des amis du Seigneur qui sont présents. Ca se voit ou s’entend à l’extérieur,comme des langues, mais ça s’installe, ça s’assoit, à l’intérieur, comme un feu ardent.

Quel est l’intérêt de cette insistance sur le fait de s’asseoir avec le verbe khalizo ? Il me semble qu’il y en a au moins trois importants [Mon Dieu, le rythme ternaire ! 🙂 ].

  • D’abord, et c’est le plus connu, le plus repéré, le plus commenté, si ça s’assoit, ça s’installe. Dieu ne nous parle plus de l’extérieur mais de l’intérieur. L’Esprit Saint est vraiment donné aux Apôtres, ou aux confirmés (dans le sacramentaire chrétien) par cette sorte d’onction dans un espace clos : de l’intérieur vient l’Esprit-Saint d’une manière indubitable et qui ne pourra plus jamais être reprise. Ce n’est pas pour rien que cette venue de l’Esprit-Saint est comparée à une onction d’huile qui pénètre la peau vers l’intérieur et ne s’écoule pas le long de la peau comme le ferait de l’eau.
  • sittingjpgEnsuite, c’est le souffle commun qui nous rassemble. Une seule maison fermée, mais aussi un seul et même vent qui souffle et vient s’installer en l’assise de chacun, réveillant et exacerbant au passage des dons personnels et une expression de l’amour différente en chacun mais en communion. C’est la naissance de l’Eglise en tant que peuple des croyants, peuple des amis de Jésus-Ressuscité, peuple témoin de la Promesse accomplie.
  • Enfin, je voudrais revenir sur l’insistance sur “l’assise”, prolongement du premier point mais qui est si peu mise en exergue dans les commentaires contemporains. Le souffle de Dieu s’installe très loin en nous, très profondément, précisément en ce lieu de l’assise que pratiquent intuitivement de nombreux méditants, à commencer par les moines zazen. L’assise, c’est, en quelque sorte, savoir se poser en son centre. Centre énergétique, vital, primal, peu importe. Il y a un lieu, qui n’est pas forcément physique, qui est centre de gravité, porte vers mon origine et projection vers mon avenir. Ce lieu dans lequel je peux me retrouver moi-même et arrêter de me disperser est le lieu de l’assise. C’est le lieu du jaillissement de la Vie. C’est là que le souffle de Pentecôte vient régénérer les amis réunis, les réveiller à eux-mêmes et au projet de vie de Dieu sur eux. Ils peuvent alors retrouver toute leur force vitale qui, en fait, est force divine. Dans l’acception croyante de la Vie, y a-t-il d’autres forces de vie que celles qui viennent de Dieu et sont en Dieu?

Bref, si le souffle est partout en dehors de moi, s’il remplit l’espace et le temps, et donc le ciel et la terre, bien sûr, je peux attendre du ciel un signe et le lui demander. Mais de signe sérieux, crédible, qui engage ma liberté et responsabilité, il n’y en aura pas d’autre que ce souffle intérieur que je laisse grandir pour qu’il rejoigne celui de mes frères et qu’ensemble nous puissions témoigner de l’amour de Dieu qui fait toutes choses nouvelles en nous relevant et nous réunissant comme des frères.

La Pentecôte, ce n’est pas un vent extérieur qui vient me prendre et me convaincre, c’est un souffle puissant qui vient me saisir de l’intérieur et inonder ma vie de surprises, une invitation de l’intérieur, mon intérieur, à ouvrir toutes les portes et les fenêtres pour laisser Dieu agir dans le monde à sa façon en jouant un morceau de musique avec le bel instrument que je lui rends enfin disponible.

C’est aussi un feu qui ne s’éteint pas et qui ne demande qu’à devenir brasier dans l’espace qui lui sera donné.

Alors, pour commencer, si on s’asseyait? Ce qui veut dire rester en Dieu, rester en mon centre. Et de là, le souffle de Dieu me fera bouger. Qui sait s’il me poussera à rejoindre la danse déjà commencée ou à créer un nouveau pas de danse ?

Z- 15 mai 2016

PS : Oui, je sais. Ca fait plus sérieux qu’hier. Mais qui lira jusqu’au bout aura compris que je parle strictement de la même chose (notamment dans le 3ème point). De l’intérieur, le jaillissement peut être fulgurant.
dancing