En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » (Marc 1,40-41)

Sois purifié.

Cet extrait de l’Evangile de Marc peut choquer à plus d’un titre. Il est important de se laisser interpeller, de voir en quoi il bouscule les idées reçues avant de recevoir cette parole : “je le veux, sois purifié.” Sinon, on risque de recevoir trop rapidement l’idée que Jésus, super thaumaturge, guérit qui le lui demande, signe que, hop et hop, tout est possible, tout est pardonné. Et voilà, voilà, tout va bien entre moi et ma conscience. Hop là !

La lèpre, misère sociale

La première lecture de ce dimanche rappelle fort opportunément l’origine et la raison de l’exclusion des lépreux, il nous faut aller chercher dans le Livre du Lévitique (Lv 13, 1-2.45-46), ce fameux code de sainteté dans lequel sont énumérées un certain nombre d’abominations dont celle, dit-on, de l’homosexualité.

Au moment où il faut constituer le peuple errant dans le désert en une nation organisée, un certain nombre de règles semblent nécessaires, tant pour vivre ensemble que pour se distinguer de ces peuples voisins et étrangers pour pouvoir prétendre au statut de peuple saint et choisi par le Dieu de l’univers.

Parmi ces règles de vivre ensemble, un certain nombre sont hygiénistes et consistent à ne pas mettre les êtres humains en danger : limiter les risques de maladie (ne pas manger de porc) et limiter les contagions (isoler du groupe les victimes d’une maladie contagieuse). Ce qui peut apparaître aujourd’hui comme du bon sens, parce que nourri d’observations scientifiques largement partagées, ne l’était pas il y a quelques milliers d’années.

Alors, oui, c’était une règle de survie, de pureté, de sainteté que d’isoler les lépreux pour qu’ils ne contaminent pas tout le monde, dans un contexte où on ne savait pas les soigner.

Ce sont pourtant des personnes, qui partagent avec le reste du genre humain tous les traits de l’humanité. Mais la peur, la superstition, la bêtise et la méchanceté parfois, font aller plus vite que les simples mesures de protection de la communauté. Les lépreux deviennent signes d’impureté, et comme ce n’est pas juste et que Dieu est forcément juste, on en vient à penser que c’est donc qu’ils ont du commettre quelque chose de mal. Et pourquoi ce ne serait pas une punition de Dieu? Alors, oui, vraiment, ils sont infréquentables. Impurs.

Aux premiers temps de la communication sur le sida, que n’a t-on entendu de certains prédicateurs mal embouchés prétendant qu’une malédiction divine s’abattait sur la population homosexuelle à cause de ses péchés, ses déviances, son impureté !

Alors, quand Jésus ose, ne serait-ce que se laisser approcher par un lépreux, ose lui adresser la parole, ose lui dire: “… euh, ben, oui, bien sûr que je le veux que tu sois purifié. Pourquoi je voudrais le contraire ?” (je sais j’extrapole 🙂 c’est pour faire comprendre ce sur quoi je pointe l’attention), il rompt d’une manière révolutionnaire non seulement avec les usages mais aussi avec la compréhension que ses contemporains ont de l’action de Dieu envers les lépreux et donc envers chaque homme, fût-il lépreux.

Ne concluons donc pas trop vite que cette opposition ne concerne que les contemporains de Jésus. Soyons honnêtes. Nous, les bien-pensants, les chrétiens parfaits sous toutes les coutures qui nous posons facilement en moralisateurs, qui sont nos lépreux d’aujourd’hui? Les migrants qui nous “envahissent”? Les tenants d’une autre religion? Les chômeurs ? Les pauvres, les faibles de tout acabit ? Les homosexuels?

A chacun de ceux-là qui crie : “mais moi je voudrais être purifié”, Jésus répond : “mais, je le veux : sois purifié, prends ta place dans communauté humaine. Il n’y a rien dans l’amour de mon Père (qui est aussi la volonté divine) qui n’empêche que tu sois purifié de cette misère sociale par laquelle on t’exclut de l’aventure humaine.”

“Pourquoi celui-là, et pourquoi pas l’autre ?”

Un deuxième écueil de compréhension de cette Bonne Nouvelle pourrait venir d’une sorte de comptabilité des bienfaits donnés par Jésus. Ce lépreux-là, qui a le culot de s’adresser à Jésus, lui, il est guéri. Et qu’en est-il de tous les autres, de toutes les origines et tous les temps de la terre, qui n’ont pas ou pas eu ce culot, qui n’ont pas rencontré Jésus, qui ne savent même pas qu’il existe ? Eux, pfft ! Rien. Pas purifiés.

Pas purifiés? Ben oui. Et certains pasteurs n’hésiteront pas à expliquer que c’est avec le fruit de la repentance, du désir ardent et de demandes incessantes dans la prière que se fait cet échange divin d’une manière mystérieuse que Dieu seul connaît, pour le bien de chacun et le bien de tous. Certains sont purifiés, ne serait-ce que par le sacrement de réconciliation et d’autres sont appelés à offrir leurs souffrances. Et blablabla, et blablabla. Où est-ce que Jésus tient ce genre de discours?

La suite du texte nous donne pourtant une indication : pas de généralisation abusive ! Surtout ne pas en tirer motif ni d’orgueil, ni d’émerveillement, ni admiration béate ; surtout pas se désolidariser de la communauté humaine. Le lépreux, purifié, est envoyé à la communauté humaine pour y reprendre sa place : se montrer au prêtre, faire constater sa pureté retrouvée, faire les rituels ou sacrifices prévus et continuer sa vie d’homme ! Pas se vanter, pas donner l’image d’une opération magique ou fantastique, car ce n’est pas là que se joue l’enjeu.

Comme souvent dans les récits de miracles des Evangiles, si miracles il y a, ce sont des signes, des révélateurs d’autre chose. Et voilà que notre ami lépreux, bien qu’averti, tombe dans le panneau: mystifiant le signe reçu au détriment de la vie retrouvée. Et, au passage, gênant Jésus dans son ministère en lui attribuant une image et une réputation qu’il ne tient pas à avoir.

Ni exclusion, ni fantasmagorie : l’action de Jésus consiste à inviter chacun à prendre sa place dans l’humanité. Tout le reste est fausses pistes et pertes de temps.

Marc et la pureté revisitée

En cette année liturgique où nous suivons l’Evangéliste Marc, il sera peut-être utile d’observer et méditer comment Marc nous présente la nouveauté d’un Jésus qui interpelle les usages de son temps au point de sembler les remettre en cause.

Marc fait état de nombreuses controverses entre les pharisiens et Jésus concernant les questions de pureté : pureté alimentaire, lavage des mains, respect du sabbat, etc. A chaque fois la question semble être : “faut-il respecter la loi de Moïse”, c’est-à dire les commandements transmis principalement dans le Lévitique, ce fameux code de pureté et de sainteté.

Dans un récent Cahier Evangile (n°181 – septembre 2017) consacré à l’Evangile de Marc, Camille Focant fait remarquer que Jésus ne s’oppose jamais à la Loi. Il ne s’agit pas de savoir si elle s’applique ou pas. Il relève surtout qu’il s’agit d’un conflit d’interprétation.

Par exemple, écrit-il, on s’aperçoit que Jésus ne prétend nulle part abroger le sabbat. Mais il conteste la compréhension qu’ont les pharisiens de son observance. A leurs yeux, la bonne question à poser un jour de sabbat se base sur l’opposition entre faire et ne pas faire. Ce que Jésus récuse, en posant plutôt l’alternative entre deux faire : faire le bien ou faire le mal.” (p.45)

J’y reviendrai peut-être dans un autre article pour ne pas allonger celui-ci, mais l’important est de repérer que c’est tout l’Evangile de Marc qui est sous-tendu par cette question d’interpréter à nouveau et de nouveau les Ecritures de telle manière qu’elles redeviennent vivantes, sources de Vie, pour chaque être humain.

Cela bouleverse les codes de pureté tels qu’ils sont compris avec la bienséance du temps : Jésus n’a pas peur de fréquenter l’impureté, il touche des lépreux, se laisse toucher par la femme hémorroïsse et mange avec les pécheurs.

Pour Marc, ce qui est important, c’est que le salut soit annoncé à tous, mieux qu’il touche chacun. Alors, pour suivre encore Camille Focant “si certaines manières de vivre la loi sont erronées, si son interprétation mène au mal et à la mort, il vaut mieux la transgresser pour faire le bien et sauver une vie.” (…) Si “son observance stricte dans le cadre du système de pureté est potentiellement porteuse de mort et même de mise à mort du Messie, elle prend alors l’aspect d’une mauvaise nouvelle. Ceux qui se barricadent en elle ainsi comprise restent “dehors” et reçoivent comme énigme la bonne nouvelle du Royaume.“(p. 49)

Sois purifié, cela veut dire en quelque sorte, sois vivant. Voilà la Bonne Nouvelle !

Il n’y a aucune impureté qui empêche l’Envoyé de Dieu de confirmer que chacun est fait pour la vie. C’est la grande nouveauté de l’Evangile, proclamé comme une Bonne Nouvelle. Il y a un avant et un après Jésus, comme l’a très bien ressenti et expliqué l’Apôtre Saint Paul. Désormais, ce n’est plus à l’aulne de l’Ancien Testament qu’il faut condamner, exclure, sous prétexte d’une liste d’impuretés ou puretés trouvées ici ou là dans la Bible, dont Jésus nous montre que nous n’avions pas compris le sens véritable, mais c’est libéré par le Christ que chacun peut être accueilli tel qu’il est.

Et, bien entendu, je pose le postulat que cela vaut également pour les personnes dont l’orientation sexuelle ne correspond pas à la culture hétéro-normée.

Photo : oeuvre de David Talley, photographe.

Tu-n-aimeras-point-abomination

ואת-זכר–לא תשכב, משכבי אשה: תועבה, הוא.

“Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.”

LÉVITIQUE 18:22

 

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Je reproduis ici l’excellent article de Joël Hoffman, linguiste à New York, article auquel, j’ai déjà fait allusion ici. En fait, c’est tout le dossier paru dans ce numéro de la revue Tenoua qui est extraordinaire de clarté sur ce passage du Lévitique qui est si souvent invoqué pour condamner et l’homosexualité et les homosexuels alors qu’un travail exégétique sérieux ne permet pas cette conclusion rigoriste sinon abusive. Mais voyons d’abord quelles sont les 5 déformations que l’on fait subir à ce texte quand on n’y prend pas garde.

Z.
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JOEL HOFFMAN, LINGUISTE, NEW YORK

Il existe, concernant le Lévitique 18:22 cinq déformations importantes entre la lecture moderne et le sens ancien du texte.

Au cœur de ce verset, les rapports sexuels entre hommes sont qualifiés de toeva en hébreu, communément en français : « abomination ». C’est la première déformation. Le terme hébreu toeva signifie « tabou » – un acte inapproprié en raison des normes sociales et non un mal absolu. Isolé, donc, le Lévitique18:22 parle de tabou, et non d’abomination.

Le contexte, cependant, nous éloigne de ces nuances de toeva pour nous rapprocher du modèle général du Lévitique 18, chapitre dans lequel plusieurs synonymes décrivent des comportements indésirables: toeva ici, zimah (« crime ») plus haut, tevel (« perversion ») plus loin, etc. Par ce contexte, le Lévitique 18 liste des pratiques indésirables, quelles que soient les subtilités du terme hébreu toeva.
Mais pour indésirables qu’ils soient, ces actes ne sont pas qualifiés de « péchés ». La deuxième déformation, donc, est de prétendre que le Lévitique 18:22 parle de péché.

La troisième déformation consiste à étendre le domaine du Lévitique 18:22 à l’homosexualité en général.
Il ne s’agit ici que d’un acte homosexuel masculin spécifique.

La quatrième déformation se fait en sens inverse : en s’appuyant sur le langage euphémistique (ne pas coucher avec un homme « comme on couche avec une femme »), certains suggèrent que les rapports sexuels entre deux hommes ne posent pas de problème tant qu’ils ne sont pas exactement identiques aux rapports sexuels entre un homme et une femme. Ceux-là se méprennent sur la façon dont fonctionnent les euphémismes.

Finalement, le Lévitique 18:22 ne fait qu’une ligne (ou deux si on y ajoute son double en Lévitique 20:13). La cinquième déformation consiste à considérer ces deux lignes hostiles aux rapports sexuels entre hommes comme plus importantes que, par exemple, le verset similaire de Lévitique 19:19 (qui proscrit le port d’un « vêtement tissé de deux espèces de fils » différentes).

Débarrassé de ces cinq déformations, le Lévitique 18:22 réprouve un acte homosexuel masculin, parmi une longue liste de prohibitions anciennes, dont bon nombre sont souvent ignorées dans le monde moderne, tant par nos contemporains religieux que laïcs.

Le Dr Joel M. Hoffman est spécialiste de la Bible à New York. Son dernier ouvrage, The Bible’s Cutting Room Floor: The Holy Scriptures Missing From Your Bible est paru en septembre 2014. Plus d’informations sur www.lashon.net

 

Source : Tenoua – été 2015

Source image : photographie issue du film Tu n’aimeras point (titre original עיניים פקוחות, titre anglais Eyes Wide Open), 2009.

savoir-lire-la-Bible

 

Juste un petit mot pour rassurer…

Le relatif silence sur ce blog n’est pas signe que je n’ai plus rien  à exprimer, c’est plutôt l’inverse !  Il y a tellement de choses et ça tourbillonne tellement dans tous les sens que je ne sais plus par quel fil attraper les idées ou sensations et les partager ici.

En off, quelques confidences, dialogues, expériences de vie… viennent  à la fois me troubler, me nourrir et me grandir et je ne sais plus ce que je dois ou peux partager pour ne pas verser dans le trop intime.

En même temps, la souffrance que j’entends chez certains entre leur appartenance religieuse et le constat de leur homosexualité me touche profondément. L’ignorance des textes sacrés, la transmission continue d’interprétations plus que  limitées, alors que pourtant tout le matériau exégétique et théologique existe, me laissent songeur.  Est-ce que je dois passer du temps à synthétiser ces approches et m’en faire l’écho ici pour que ceux qui ont besoin de ces fondements les trouvent ici ?

Être chrétien et gay…

Il y a une chose que j’aimerais faire mais je ne sais pas si elle est très appropriée. C’est tordre le cou à cette vieille idée qu’être gay et être chrétien seraient incompatibles.  Et dans la foulée, l’idée que l’homosexualité serait un péché et serait interdite par la Bible.

D’ailleurs, l’argument même selon lequel la Bible serait homophobe m’énerve au plus haut point, autant quand il s’agit de dire «  tiens –vous voyez, c’est interdit ! péché ! ksss kss kss !  dehors les  homos» que quand il s’agit de polémiquer de la sorte : «  ah vous voyez bien que les religions sont contre les gays et que ce sont elles qui nourrissent la haine et la division entre les gens et entre les peuples. »

Ca m’énerve parce que c’est d’une stupidité sans nom !   Si on arrive avec une idée même inconsciente de ce qu’on cherche, on finira toujours par le trouver dans la Bible, ça n’est pas très compliqué. D’où la stupidité à prendre à la lettre un verset isolé et à vouloir l’appliquer bêtement sans réfléchir !

Le simple fait que la mention de l’homosexualité (et d’ailleurs de toute préoccupation sexuelle), ne  soit franchement pas la préoccupation majeure de la Bible est déjà un indice sérieux du côté obsessionnel  que déploient certains à vouloir démontrer ceci ou cela.

Savoir lire la Bible

Il faut donc lire la Bible mais pas n’importe comment. Il faut  notamment savoir distinguer l’essentiel  de l’accessoire. Il faut lire la Bible et il faut la méditer aussi.

Une bonne méthode, me semble-t-il, est  de l’aborder sans avoir aucune intention spécifique sur ce qu’on souhaite y trouver tout en étant capable de remettre un évènement dans son contexte, le relier à d’autres  du même type et pour lesquels le texte apporte d’autres nuances.

Cette neutralité scientifique dans la première approche d’un texte à étudier n’est pas si facile qu’il y paraît. On a tous des espoirs secrets d’être confirmés en ce ceci ou cela. Ce serait si terrible si la Bible, Dieu lui-même donc, venait à nous contredire, ☺.

Prenons un exemple. J’aimerais prouver que la Bible n’est pas homophobe. Je peux trouver très rapidement un certain nombre d’arguments en ce  sens, mais avant cela, je dois me poser et me demander : y a-t-il des raisons de penser que la Bible soit homophobe ? Et je dois admettre que oui.  Certes on y parle peu de l’homosexualité mais quand on en parle, ce n’est pas vraiment pour la mettre en valeur ni la regarder comme neutre.

Mais passons à la deuxième partie de la méthode et regardons les textes concernés : suis-je sûr de  bien comprendre ce qui est dit dans les épisodes récriminés : Sodome et Gomorrhe, la qualification d’abomination en Lévitique, ou la condamnation par Saint-Paul… ?  A chaque fois ce qui semble visé ce n’est pas l’orientation homosexuelle en tant que telle mais le fait qu’il puisse y avoir un abus : trahison de l’accueil, exploitation du faible par le fort, prostitution sacrée, recherche idolâtrique du plaisir sans respect pour la personne.

Même le terme “abomination” pose question. C’est une très mauvaise traduction du mot hébreu  toeva qui signifie “tabou”. Dans la revue juive Tenoua, le linguiste Joël Hoffman, relève que  ce n’est pas le mot crime, ni perversion, ni même péché, qui est employé  mais le mot tabou.  C’est-à-dire, précise-t-il « un acte inapproprié en raison des normes sociales et non un mal absolu. »  Bref, tout cela est bien relatif quand même, surtout quand il s’agit d’un interdit au milieu de dizaines d’autres dont celui par exemple de ne pas porter un vêtement qui serait tissé de deux espèces de fil différentes.

Alors, que ceux qui veulent voir un interdit absolu de l’homosexualité  en s’appuyant sur le Lévitique se déshabillent très vite,  sans oublier leurs sous-vêtements tissés de coton et élastomère ou autres produits mélangés !

 


Nota Bene :  Vous avez bien relevé que le mot hébreu mal traduit en français par abomination ne veut pas non plus dire péché? Il existe un mot en hébreu pour désigner le péché… (voir ici)  et il n’est pas employé pour l’homosexualité. N’en déplaise à ceux qui répètent bêtement des idées reçues sans aller les vérifier  et contribuent, ainsi, à troubler ou faire peur à des jeunes gens chrétiens qui découvrent leur homosexualité.