moine-thai

“Pour peu que quelqu’un vienne à la recherche, je sors le regarder. Il ne me reconnaît pas. Je mets alors toutes sortes de vêtements, qui font naître chez l’apprenti des interprétations; et à tout coup il se laisse prendre à mes paroles et à mes phrases.

Ô amertume ! ces tondus aveugles, ces hommes qui n’ont pas l’œil s’emparent des vêtements que j’ai mis pour me voir bleu, jaune, rouge, blanc. Et si je les enlève pour aborder des domaines purs, voilà les apprentis qui aspirent aussitôt à la pureté; et si j’enlève encore ce vêtement de pureté, les voilà tout perdus, et frappés de stupeur. Ils se mettent à courir comme fous, disant que je suis nu! Je leur dis alors : “Le reconnaissez-vous enfin, l’homme en moi qui met les vêtements?” Et soudain ils tournent la tête, et voilà qu’ils me connaissent.”

 

Lin-Tsi

Entretiens de Lin-tsi, p. 140-141, traduits du chinois et commentés par P. Démiéville, Paris, Fayard, coll. ” L’Espace intérieur “, 1972.

Zazen

 

 

 

C’est le fondement du zazen : s’abstenir. S’abstenir de bouger, s’abstenir de juger. Ne pas faire, Seulement assis. Cela conduit à l’équanimité et au calme.

Dans notre vie quotidienne, il nous faut choisir, prendre des décisions, souvent rapidement. Parfois, il  faut réfléchir sérieusement, peser le pour et le contre. Mais ce mécanisme de décision ne s’oppose pas à ce que profondément notre esprit s’abstienne. De jugement et reste calme. Cette abstention permet de voir les choses de façon plus large et de laisser jaillir l’intuition qui se mêlera à la réflexion pour prendre la bonne décision.

Maître Gensha a dit : « L’univers entier est une perle brillante ». Quand nous sommes submergés par nos opinions et par les opinions des autres, nous devenons incapables de voir que l’univers est une perle brillante. Pour cela la méthode  consiste en premier lieu à s’asseoir et à s’abstenir, de juger, de bouger, d’intervenir. Zazen, c’est réaliser que l’univers entier est une perle brillante.

Pierre Crépon, L’art du zazen.

 

A Worthy Consideration - Nature Au Natural

A Worthy Consideration – Nature Au Natural

 

Au delà de la beauté, son Auteur !

De nature, ils sont inconsistants,
tous ces gens qui restent dans l’ignorance de Dieu :
à partir de ce qu’ils voient de bon,
ils n’ont pas été capables de connaître Celui qui est ;
en examinant ses œuvres,
ils n’ont pas reconnu l’Artisan.

    Mais c’est le feu, le vent, la brise légère,
la ronde des étoiles, la violence des flots,
les luminaires du ciel gouvernant le cours du monde,
qu’ils ont regardés comme des dieux.
    S’ils les ont pris pour des dieux,
sous le charme de leur beauté,
ils doivent savoir
combien le Maître de ces choses leur est supérieur,
car l’Auteur même de la beauté est leur créateur.
    Et si c’est leur puissance et leur efficacité qui les ont frappés,
ils doivent comprendre, à partir de ces choses,
combien est plus puissant Celui qui les a faites.
    Car à travers la grandeur et la beauté des créatures,
on peut contempler, par analogie, leur Auteur.

    Et pourtant, ces hommes ne méritent qu’un blâme léger ;
car c’est peut-être en cherchant Dieu et voulant le trouver,
qu’ils se sont égarés :
    plongés au milieu de ses œuvres,
ils poursuivent leur recherche
et se laissent prendre aux apparences :
ce qui s’offre à leurs yeux est si beau !
    Encore une fois, ils n’ont pas d’excuse.
    S’ils ont poussé la science à un degré tel
qu’ils sont capables d’avoir une idée
sur le cours éternel des choses,
comment n’ont-ils pas découvert plus vite
Celui qui en est le Maître ?

 

Du  Livre de la Sagesse (Sg 13, 1-9)

 

 

1ère lecture de la liturgie de ce jour, dans la nouvelle traduction liturgique.  Quel beau texte !

 

Source photo : www.nude-soul.com

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5 principes de sagesse à méditer

  1. Quand nous avons dépassé les velléités,alors nous avons le pouvoir ; l’effort fut une aide, l’effort est l’entrave.
  2. Quand nous avons dépassé les savoirs, alors nous avons la connaissance ; la raison fut une aide, la raison est l’entrave.
  3. Quand nous avons dépassé la jouissance, alors nous avons la béatitude ; le désir fut une aide, le désir est l’entrave.
  4. Quand nous avons dépassé l’individualisation, alors nous sommes des personnes réelles; l’ego  fut une aide,  l’ego est l’entrave.
  5.  Quand nous dépasserons l’humanité, alors nous serons l’Homme ; l’animal fut une aide, l’animal est l’entrave.

Sri Aurobindo,
Pensées et Aphorismes, 2 tomes, éditions Buchet/ Chastel,
cité par la revue Présence, n°2, p. 118.

 

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Source photos : Cole McNale par Juan Neira