On croit souvent que l’amour naît dans l’âme sans qu’elle l’ait cherché comme y naissent les idées. Et, comme elles, quand on le cherche, il semble nous fuir.

Tout en lui ressemble à la grâce et à l’inspiration. Mais peut-être la grâce et l’inspiration s’offrent-elles à tous les hommes bien qu’il y ait très peu d’hommes qui sachent les accueillir.

Ainsi l’amour suppose toujours une attente et un consentement intérieur, bien différents de ces vains efforts du désir qui le chassent en croyant l’appeler.

Et comme celui qui attend les idées avec une humble patience les voit s’offrir peu à peu à lui et engager avec lui un dialogue spirituel, celui qui montre à l’amour assez de confiance pour ne pas le presser de venir à lui, ne s’étonne point de le voir tout à coup éclore dans son coeur et éveiller un écho.

Louis Lavelle,
La conscience de soi, Grasset, 1933.

Où est la maison de l’ami ?
(titre persan : Adresse)

C’était l’aube, lorsque le cavalier demanda :
« Où est la maison de l’ami ? »

Le ciel fit une pause.
Le passant confia le rameau de lumière
qu’il tenait aux lèvres
à l’obscurité du sable.
Il montra du doigt un peuplier et dit :

« Un peu avant l’arbre,
il y a une venelle
plus verte que le rêve de Dieu,
où l’amour est aussi bleu
que les plumes de la sincérité.
Tu vas au bout de la ruelle
qui se trouve derrière la maturité,
puis tu tournes vers la fleur de la solitude.
A deux pas de la fleur,
tu t’arrêtes au pied de la fontaine éternelle
des mythes de la terre,
et tu es envahi par une peur transparente.
Tu entends un froissement
dans l’intimité fluide de l’espace :
Tu vois un enfant
perché sur un grand pin
pour attraper un poussin
dans le nid de la lumière,
tu lui demandes :
« Où est la maison de l’ami ?
»

Sohrab Sepehri, poète persan (1928-1980),
Où est la maison de l’ami ? Lettres Persanes, 2005

Source photo : Paysans au Pendjab (www.terraeco.net).

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“L’équilibre est la clé de ma sérénité. J’atteins l’équilibre en écoutant ma sagesse intérieure et la sagesse des autres. Il n’y a pas de situation dans laquelle je ne peux pas trouver un point d’équilibre. Il n’y a aucune circonstance dans laquelle je ne peux pas trouver l’harmonie intérieure. Comme je demande à être conduit à l’équilibre et la clarté, je vais trouver que les réponses viennent à moi. Je suis plus sage que je ne le sais, et plus capable d’avoir les bonnes actions et attitudes que je ne le crois encore. Dans tous les cas, je cherche le point d’équilibre de l’action de Dieu à travers moi.”

Julia Cameron,
Heart Steps: Prayers and Declarations for a Creative Life“, p. 20

Source texte et photos : thewildreed

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Nous aspirons tous à rentrer à la maison,
dans un lieu où nous ne sommes jamais allés,
un lieu moitié-souvenu et moitié-imaginé
dont nous avons seulement des aperçus
de temps en temps.

Communauté.

Quelque part, il y a des êtres
à qui nous pouvons parler avec passion
sans que les mots restent coincés dans nos gorges.

Quelque part un cercle de mains s’ouvrira pour nous recevoir,
des yeux s’illumineront à notre arrivée, des voix célébreront avec nous
chaque fois que nous entrerons dans notre propre puissance.

Communauté signifie force qui rejoint notre force
pour faire le travail qui a besoin d’être fait,
des bras pour nous tenir quand nous chancelons.

Un cercle de guérison. Un cercle d’amis.

Quelque part où
nous pouvons être libres.

Starhawk

N.B Starhawk est une écrivaine américaine, militante du néopaganisme et de l’écoféminisme, très engagée pour la paix et la non-violence. Elle se définit elle-même comme une “sorcière”, mais pour comprendre dans quel sens elle emploie ce mot, voir l’intéressante chronique publiée sur peripheries.net : la sorcière, c’est l’incomprise, celle qui est mise à distance à cause de son pouvoir ou sa connaissance qui ne trouvaient sens que dans un monde qu’on a fait disparaître et qui désormais fait peur ou dérange.

Source texte : Communification

Source photo : groupe d’improvisation théâtrale sur youjustmademylist