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Ca fait réfléchir…

 

Le Vatican vient de publier l’Instrumentum laboris, sorte de document de travail pour préparer la prochaine session du synode sur la famille intitulé ” LA VOCATION ET LA MISSION DE LA FAMILLE DANS L’EGLISE ET LE MONDE CONTEMPORAIN”

Ce qui fait réfléchir, c’est que, d’une part, je vois la recension enthousiaste sur le site italien www.gionata.org

Il (l’instrumentum laboris) réaffirme que toute personne, indépendamment de son orientation sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec tact et délicatesse, à la fois dans l’Eglise et dans la société. Il serait souhaitable que les projets pastoraux diocésains accordent une attention particulière à l’accompagnement des familles dans lesquelles vit une personne homosexuelle et à ces mêmes personnes “.

Ma curiosité est piquée au vif, car cela rappelle le précédent Instrumentum Laboris de 2014, intitulé “LES DÉFIS PASTORAUX DE LA FAMILLE  DANS LE CONTEXTE DE L’ÉVANGÉLISATION”. Vite, je vais consulter la version française de l‘Instrumentum, celui de 2014, (ici ), et là je lis des considérations subtiles et prudentes sur la diversité des situations selon les pays, et puis après  avoir rappelé que  «les hommes et les femmes ayant des tendances homosexuelles “doivent être accueillis avec respect, compassion, délicatesse. À leur égard, on évitera toute marque de discrimination injuste” » (n° 110) , voici parmi les orientations pastorales :

 

116. En ce qui concerne la possibilité d’une pastorale envers ces personnes, il faut distinguer entre celles qui ont fait un choix pastoral, souvent tourmenté, et le vivent avec discrétion pour ne pas provoquer de scandale pour les autres, et un comportement de promotion et de publicité actives, souvent agressives.

Et le constat que la pastorale est démunie devant ces manifestations trop récentes. Bon pourquoi pas, ça veut dire que désormais on va y penser.

118. Le grand défi sera le développement d’une pastorale qui parvienne à maintenir le juste équilibre entre l’accueil miséricordieux des personnes et l’accompagnement progressif vers une maturité humaine et chrétienne authentique.

Je veux bien. Mais qui décrète ce qui est mature ou pas? Les homosexuels seraient donc tous des immatures ? C’est sûr que ça va leur plaire comme approche pastorale avec tact et délicatesse !

 

119. (…) Dans les écoles ou dans les communautés paroissiales, il faudrait mettre en œuvre des programmes de formation pour proposer aux jeunes une vision adéquate de la maturité affective et chrétienne, cadre servant à affronter aussi le phénomène de l’homosexualité.

 

“Affronter” le phénomène de l’homosexualité… Tiens donc. L& formule, ou  la traduction, ou l’idée-même…sont maladroites.

 

120. Il faut relever que les réponses parvenues se prononcent contre une législation qui permette l’adoption d’enfants par des personnes en union de même sexe, car ils y voient un risque pour le bien intégral de l’enfant, qui a le droit d’avoir une mère et un père, comme l’a récemment rappelé le Pape François (cf. Discours à la Délégation du Bureau International Catholique de l’Enfance, 11 avril 2014). Toutefois, au cas où les personnes qui vivent dans ces unions demandent le baptême pour l’enfant, les réponses, presque à l’unanimité, soulignent que le petit doit être accueilli avec le même soin, la même tendresse et sollicitude que ceux que reçoivent les autres enfants.

 

Les enfants qui vivraient dans une famille  où des personnes sont en union de même sexe pourront être baptisés. Ouf ! Car les petits n’y sont pour rien. Mais le “Toutefois” qui concède cette grande avancée m’énerve un peu.

 

 

Ca fait réfléchir. Et finalement, je suis perplexe !
Attendons les travaux synodaux et les débats qui vont suivre.
Après tout ce n’est qu’un document de travail pour faire réagir, n’est-ce pas ?

 

Maintenant si je regarde l’Instrumentum Laboris du 23 juin 2015, ( ici, en italien) concernant la pastorale des personnes homosexuelles, on trouve ceci :

 

La pastorale de la personne homosexuelle

130. (55) Certaines familles vivent l’expérience d’avoir en leur sein des personnes  à l’orientation homosexuelle. À cet égard, nous avons interrogé sur la pastorale qui est approprié pour faire face à cette situation en se référant à ce que l’Eglise enseigne: «Il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même à distance, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu pour le mariage et la famille. Néanmoins, les hommes et les femmes ayant des tendances homosexuelles doivent être accueillies avec respect et sensibilité. “A leur égard, on doit éviter toute marque de discrimination injuste» (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles , 4).

131. Il rappelle que chaque personne, indépendamment de leur orientation sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et a rencontré avec tact et délicatesse, à la fois dans l’Eglise et dans la société. Il serait souhaitable que les plans pastoraux diocésains, réservés attention particulière à l’accompagnement des familles dans lesquelles ils vivent personne homosexuelle et ces mêmes personnes.

A première vue, rien de bien neuf concernant ce sujet. Voire, plutôt moins, autant en contenu qu’en volume, comme si la question de l’orientation homosexuée et de l’union avec des personnes de même sexe était, en quel sorte, hors-sujet.

En fait, les avancées signalées semblent plutôt concerner la prise en compte d’une diversité des familles, et l’acceptation qu’il puisse exister divers modèles.  Probablement sont-ce des avancées concernant les unions hors mariage et les familles dites “recomposées” ou incluant des personnes divorcées. Par contre, pour l’instant, je ne vois pas bien où sont les avancées concernant les personnes ayant une orientation vers le même sexe…

Reste  ce joli passage sur la symphonie des différences, qui s’il s’applique à toute situation humaine, est effectivement prometteur (traduction personnelle) :

La symphonie des différences

82. (35) Dans le même temps, de nombreux Pères synodaux ont insisté sur une approche plus positive pour les richesses des différentes expériences religieuses, tout en ne cachant pas les difficultés. Dans cette grande diversité religieuse et culturelle qui caractérise les nations, il est opportun  d’abord de relever les possibilités positives et de les évaluer à la lumière des limites et des lacunes.

83. A partir de l’observation du pluralisme religieux et culturel, on espère que le Synode gardera et améliorera l’image de la «symphonie des différences.” Il  est évident que l’ensemble de la pastorale du mariage et de la famille  a besoin d’estimer les éléments positifs que l’on trouve dans les différentes expériences culturelles et religieuses, et qui apparaissent comme une “praeparatio évangélique».  A la faveur de rencontres avec des personnes qui ont choisi un chemin de prise de conscience et de responsabilité envers les biens authentiques du mariage, on peut  établir une collaboration efficace pour la promotion et la défense de la famille.

 

A suivre.

 

 

souffrance-et-creativité

“On ne peut passer l’homosexualité sous silence : elle est un fait. Malgré les réticences de la Bible et de la tradition chrétienne, il est nécessaire de se rendre compte aujourd’hui que ce n’est ni un péché, ni une maladie. Un être humain sur dix est réellement gaucher, et j’ai connu l’époque où on obligeait les gauchers à écrire de la main droite, ce qui nous paraît inepte aujourd’hui. Peut-être en va-t-il de même avec l’homosexualité : il y a une proportion notable de personnes à tendance homosexuelle.
(…)
L’orientation homosexuelle, quant à elle, est évidemment confrontée à la culture ambiante : elle est facilitée par celle-ci ou, au contraire, contrariée, voire niée. Mais elle existe, et doit donc être considérée comme telle par nos institutions. Il faut se rappeler que, indépendamment de l’influence, favorable ou hostile, de la culture, elle installe des difficultés chez les personnes homosexuelles, qui ont du mal à percevoir leur identité et vivent une sorte de contradiction entre leurs dimensions physique et psychique. Ce sont souvent des êtres de souffrance. Mais aussi des êtres de créativité, à cause de cette réactivité forte du masculin et du féminin en eux.

L’Eglise catholique a fait de nombreuses erreurs de positionnement.(…) Il serait grand temps que l’Eglise ait une parole positive au sujet des unions homosexuelles, et énonce les conditions pour qu’elles puissent être reconnues, probablement sans qu’on puisse parler de sacrement. Comme pour les unions hétérosexuelles : qu’il y ait de la liberté, de la permanence, de l’amour. Et aussi de la fécondité : je veux parler de l’engagement au service de la communauté humaine. S’il y a tout cela, si le couple le désire profondément, je pense qu’une célébration, accompagnée de textes sacrés et de prière, permettrait une bien meilleure conscience de la présence divine dans cette union.”

 

Frère Benoît Billot, moine bénédictin,
L’énergie féconde des sacrements : Ces rites qui prennent soins de nos vies,
Médiaspaul, 2014.

Source photo : designspiration.net

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Régulièrement, revient en débat  la question des frères de Jésus.

Jésus a-t-il eu des frères de sang ?

La réponse de ceux qui veulent tenir l’origine divine du Christ et la virginité de Marie est évidemment que ce n’est pas possible. C’est la position actuelle de l’Eglise Catholique : ” Jésus , eût-il des frères ? Non, bien sûr que non ! C’était des cousins, ou une parenté élargie, comme il est d’usage au Proche-Orient.”  L’Eglise orthodoxe admet, quant à elle que Jésus aurait peut-être eu des demi-frères, issus d’un premier mariage de Joseph,  mais n’explique pas alors pourquoi dans la fratrie , Jésus – qui ne serait pas  alors le premier enfant – serait héritier du trône de David, et accessoirement pourquoi on accomplit pour lui au Temple les rites réservés au premier-né.  Peut-être Joseph veut-il faire plaisir à sa jeune épouse, pourrait-on imaginer, mais au mépris des usages et rites du temps ? Curieux.

Jésus, a-t-il eu des frères de sang ?

Les textes canoniques, comme les apocryphes (qui ne sont pas déniés de toute valeur), comme la documentation historique existant par ailleurs pour cette époque, parlent d’ adolphos,ce qui désigne en grec, sans aucun doute possible, des frères de sang. Les textes du Nouveau Testament savent très bien faire la différence entre  le frère, le cousin, l’ami, l’apôtre, le disciple. Seuls certains, et toujours les mêmes,  sont désignés sous l’appellation “frère de Jésus”.

Jésus a-t-il eu des frères ?

Oui, semble-t-il. Jacques, Jude,  autres frères et deux soeurs,
personnages importants de la communauté naissante  (ou déjà née du vivant de Jésus) à Jérusalem.

Jacques, frère du Seigneur, sera le premier évêque de Jérusalem. A lui se réfèrent les premiers chrétiens. Paul, mais aussi Pierre, respectent son autorité. Les premiers mots de la seule lettre écrite sous son nom sont les suivants : ” De  la part de Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. J’adresse mes salutations à l’ensemble du peuple de Dieu dispersé dans le monde entier.“(dans la version ZeBible, ou dans la nouvelle traduction liturgique : “JACQUES, SERVITEUR DE DIEU et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus de la Diaspora, salut !“)

Jésus a-t-il eu des frères ?

Il eût des amis aussi.

Des gens privilégiés qui le connurent et partagèrent son intimité.
Parmi ceux-ci, certains paraissent plus proches encore.
Pierre, Jacques (autre Jacques) et Jean,
témoins privilégiés de certaines révélations,
dont la Transfiguration,
ce qui laisse penser que Jésus
a donné des enseignements particuliers
à quelques-uns.

Et puis, il y a aussi Didyme, Thomas, le jumeau.

Thomas, le disciple fidèle mais qui ne comprend rien,
à qui il faut tout expliquer en détail,
celui qui doit voir pour croire,
toucher pour savoir,
goûter pour reconnaître,
et enfin savourer la Présence.

Certains, ceux qu’on affuble aujourd’hui avec dédain
du nom de gnostiques, y ont vu l’image du double, du miroir.

Thomas est l’archétype de l’homme qui est appelé à croire,
de l’homme appelé à s’abandonner à l’Esprit du Seigneur
et à se laisser modeler pour devenir tel le Seigneur lui-même.

Thomas, c’est cet âne bâté d’humain,
si lent à voir, si lent à croire,
invité à devenir tel le Christ lui-même,
à se laisser façonner par l’Esprit de Jésus vivant
au point que s’imprime en lui le visage et le message de Jésus
et que l’on ne puisse plus les distinguer.

Thomas, ce jumeau, ce double, c’est toi, c’est moi,
c’est toute l’humanité.

Frères, amis, jumeau…

Jésus eût-il des frères ?

Toi, ami, il t’invite à devenir son frère.

Zabulon

 

frères-de-Jésus

 & & &

Pour en savoir plus sur Jacques le Juste, frère de Jésus, voir l’excellent livre de Simon Claude Mimouni,  Jacques le juste, frère de Jésus de Nazareth, ouvrage très documenté mais qui pourra paraître assez ardu aux non spécialistes. Bien que convaincant, ce n’est pas forcément le dernier mot sur la question. La question des frères de Jésus est également agitée par Françoise Chandernagor qui publie un roman, Vie de Jude, frère de Jésus, appuyé sur une forte documentation historique, sur Jude, autre “frère du Seigneur”, à qui elle fait raconter fictivement les évènements. Pour illustrer que le débat est loin d’être clos, voir la réaction de Renaud Silly, dominicain toulousain, dans un article publié sur le site du Figaro, intitulé “Jésus, avait-il des frères ?” L’auteur réfute que Jésus ait pu avoir des frères de sang au motif principal que l’on ne comprendrait pas alors pourquoi Jésus confie Jean à sa mère, et Marie à Jean, avec ces paroles : “Femme, voici ton fils ” et au disciple (qu’il aimait) : “Voici ta mère“.

En lisant l’ouvrage  de Mimouni, qui ne s’attarde pas à cet argument, il est vrai, on comprend néanmoins qu’il peut être balayé ou à tout le moins discuté aisément, l’Evangile de Jean ayant été écrit plus tardivement que les traditions qui parlent des frères du Seigneur, à un moment où le débat sur l’origine divine du Seigneur était déjà lancé et créait certains clivages dans la communauté des premiers disciples. Car, derrière l’écrit, c’est l’intention qu’il faut chercher : si elle est réelle, pourquoi nier l’existence de la fratrie de Jésus si ce n’est pour valoriser son essence divine, essence qui serait dévalorisée par une famille humaine ( sperme et sang sont considérés alors comme des souillures). Si elle n’est pas réelle, pourquoi donc la soutenir sinon pour insister sur la valeur historique de Jésus , son incarnation  et son rattachement au peuple juif. Les deux intentions sont nobles et pas forcément contradictoires.

Bref, le débat n’est pas clos…

Mimouni-Jacques-le-juste Chandernagor-Vie-de-Jude


Réflexions du Rev. David Eck Asheville de Caroline du Nord, extrait du blog I’m christian, I’m gay, Let’s talk, 19 Novembre 2009.

« J’ai écris ce poème qui s’inspire de Jn 13, 34-35. J’espère qu’il vous mettra en crise autant qu’il m’a mis en crise, moi !

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Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé.

Cela semble si simple, si linéaire.

Mais … Aimer le libéral au « cœur rempli de compassion » ?

Aimer le conservateur de « valeurs familiales » ?

Aimer le musulman ? Le juif ? Le bouddhiste ? L’hindouiste ?

Aimer l’immigré en situation irrégulière ? Aimer celui qui est plein de privilèges ?

Aimer le gay ? La lesbienne ? Le transgenre ?

Aimer les manifestants pour la paix ? Aimer les faiseurs de guerre ?

Aimer l’irakien ? Le palestinien ? Le nord coréen ?

Aimer le républicain et le démocrate ?

Aimer le SDF ? Le mendiant ?

Le malade du SIDA ? Le détenu condamné à mort ?

Nous tendons à aimer avec les doigts croisés à la recherche d’une échappatoire,

Cherchant la manière de limiter ceux que nous choisissons d’aimer.

Comme le scribe qui, une fois, demandait à Jésus : « Qui est mon prochain ? »

Nous aimons en mode sélectif, en posant des conditions.

Nous aimons ceux qui nous ressemblent, pensent comme nous, croient comme nous.

Qui serait haï par Jésus ? Personne !

L’unique chose qui mettait Jésus en colère était l’hypocrisie spirituelle,

Ceux qui proclamaient aimer Dieu mais ne réussissaient pas à se décider à aimer leurs proches,

Ceux qui croyaient être les élus de Dieu tandis qu’ils traitaient les autres comme s’ils étaient le mal personnifié.

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé.

Peut-être n’est-ce pas aussi simple, après tout.

Mais c’est le signe par lequel les autres reconnaîtront que nous sommes disciples de Jésus. »

Cité par loquito sur anotherdaylight – 2 mai 2012

epiphany-germany

Au coeur de ton Royaume, nous venons.
Au pied de ton trône, nous venons…

Unis en ta présence,
nous chantons,
nous chantons…

TU ES PUISSANT,
RESPLENDISSANT
TU ES MAJESTUEUX

Roi couronné,
Dieu élevé,
pour…l’éternité !

 

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Guidés par ton amour,
nous venons.majestueux05

Guéris par ta grâce,
nous venons.

Unis en ta confiance,
nous chantons, nous chantons…

TU ES PUISSANT,
RESPLENDISSANT
TU ES MAJESTUEUX

majestueux04

Roi couronné,

Dieu élevé,

pour…l’éternité !

Majestueux09

 

Prosternés devant toi…majestueux01

Bénis par ta main…

Unis en ton alliance,

 

nous chantons,

nous chantons…

 

Majestueux…

MAJESTUEUX !

Majestueux !

TU es puissant,
Resplendissant
Tu es…

MAJESTUEUX !!!

 

majestueux

Roi couronné
Dieu élevé
pour l’éternité !

Majestueux10

 

Prosternés devant toi,
Bénis par ta main,
Unis en ton alliance,

nous chantons, nous chantons…,

Majestueux, majestueux, MAJESTUEUX !

 

TU ES PUISSANT,
RESPLENDISSANT
TU ES MAJESTUEUX

Roi couronné,
Dieu élevé,
pour… l’éternité !

“Majestueux” est une création originale du groupe Hopen et interpété par lui.