J’observais l’autre jour
mon dispositif de dispersion.
Ou devrais-je dire
d’indécision,
de procrastination.

C’est simple :
quand j’ai quelque chose
d’important à faire,
je le retiens.
Vite, je fais autre chose.
Vite, je m’agite, je m’occupe,
je tourbillonne,
je me sature de tâches à faire,
toutes imaginaires.
En tout cas pas si prioritaires
que ce quelque chose d’important
que je dois faire.

Et là,
j’ai eu comme
un éclair d’intelligence,
un « insight ».

Du fond de ma mémoire,
aux tréfonds de mon histoire,
j’ai acquis
cette fausse croyance
que, non, ce n’est pas possible,
que ce soit si simple
que ce soit si facile.
Forcément, y’a un piège
quelque part.

Vite, occupons-nous,
vite, faisons autre chose.
Des fois que l’on serait surpris
à faire quelque que chose de facile,
quelque chose qui nous plaît en plus,
et que l’on se fasse jeter
comme une vieille chaussette.

Ah, je t’ai démasquée
une fois encore,
vieille blessure de rejet :
vieille injustice
qui vient encore me parasiter la vie
pour me faire anticiper
que forcément ça va être dur.

Forcément y’a quelqu’un quelque part
qui va dire :

C’est nul, c’est moche, c’est stupide.
Va-t-en, tu n’as pas le niveau
pour être dans le concert des grands.
T’es qu’un bon à rien, va-t-en !

Mais moi,
j’ai besoin de votre amour.
Quand vous me dites
sur ce ton-là, définitif, que c’est nul
comme si c’était moi qui étais nul,
eh ben, je n’ose plus paraître.
Je ne comprends pas que je pourrais m’améliorer
Je me sens sale, stupide, définitivement.
Et je pleure, et je crie, me désespère
et me cache.
Je me cache pour anticiper les coups.
Faire que dès fois que ce serait nul
j’ai un plan B.
Euh même comme ça va sûrement être nul,
mieux vaut préparer un plan B, un plan C, un plan …Z,
plein de plans, toutes sortes d’autres plans , d’autres plans, hein !

Moi, ce que je voulais,
c’est juste qu’on me dise : « je t’aime ».
Papa, Maman,
tous ceux croisés depuis
pour qui j’ai eu de l’attrait et de l’affection.
Juste ça :
qu’on me dise « je t’aime »
Et que ça puisse pas s’enlever, se retirer.
Jamais !
Même si ce que je fais
n’est pas parfait.

Z – 13 mai 2025

Photo : Dominik Sadoch sur son instagram

One Thought on “Être aimé…

  1. Gilles on 14 mai 2025 at 5 h 52 min said:

    hello à vous Zabulon,
    superbe confession de l’impermanence d’une perfection rêvée,
    mais devons-nous en conclure que seule la reconnaissance est
    une voie de mérite ? ou que la gloire impersonnelle vient nous
    visiter tous les jours par le plus petit signe divin de son amour ?

    Pour pacifier

    La perfection est progressive
    On ne l’acquière que pas-à-pas,
    Mais l’amour, lui, est ou n’est pas
    La seule passion qualitative,

    L’apôtre Paul est convaincu
    Et dit : « La mesure de l’amour
    c’est d’aimer sans mesure » toujours,
    Il est témoin de l’Invaincu,

    Là où les doutes n’ont plus lieu d’être
    La moindre faute n’est plus permise,
    d’être parfaite, l’âme soumise
    Sait maintenant qu’elle va renaître,

    Nous qui voulons tout classifier
    Remettre en ordre tout l’univers,
    Regardons-nous tous, unis, vers
    Cette Lumière, pour pacifier…

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