J’observais l’autre jour
mon dispositif de dispersion.
Ou devrais-je dire
d’indécision,
de procrastination.

C’est simple :
quand j’ai quelque chose
d’important à faire,
je le retiens.
Vite, je fais autre chose.
Vite, je m’agite, je m’occupe,
je tourbillonne,
je me sature de tâches à faire,
toutes imaginaires.
En tout cas pas si prioritaires
que ce quelque chose d’important
que je dois faire.

Et là,
j’ai eu comme
un éclair d’intelligence,
un « insight ».

Du fond de ma mémoire,
aux tréfonds de mon histoire,
j’ai acquis
cette fausse croyance
que, non, ce n’est pas possible,
que ce soit si simple
que ce soit si facile.
Forcément, y’a un piège
quelque part.

Vite, occupons-nous,
vite, faisons autre chose.
Des fois que l’on serait surpris
à faire quelque que chose de facile,
quelque chose qui nous plaît en plus,
et que l’on se fasse jeter
comme une vieille chaussette.

Ah, je t’ai démasquée
une fois encore,
vieille blessure de rejet :
vieille injustice
qui vient encore me parasiter la vie
pour me faire anticiper
que forcément ça va être dur.

Forcément y’a quelqu’un quelque part
qui va dire :

C’est nul, c’est moche, c’est stupide.
Va-t-en, tu n’as pas le niveau
pour être dans le concert des grands.
T’es qu’un bon à rien, va-t-en !

Mais moi,
j’ai besoin de votre amour.
Quand vous me dites
sur ce ton-là, définitif, que c’est nul
comme si c’était moi qui étais nul,
eh ben, je n’ose plus paraître.
Je ne comprends pas que je pourrais m’améliorer
Je me sens sale, stupide, définitivement.
Et je pleure, et je crie, me désespère
et me cache.
Je me cache pour anticiper les coups.
Faire que dès fois que ce serait nul
j’ai un plan B.
Euh même comme ça va sûrement être nul,
mieux vaut préparer un plan B, un plan C, un plan …Z,
plein de plans, toutes sortes d’autres plans , d’autres plans, hein !

Moi, ce que je voulais,
c’est juste qu’on me dise : « je t’aime ».
Papa, Maman,
tous ceux croisés depuis
pour qui j’ai eu de l’attrait et de l’affection.
Juste ça :
qu’on me dise « je t’aime »
Et que ça puisse pas s’enlever, se retirer.
Jamais !
Même si ce que je fais
n’est pas parfait.

Z – 13 mai 2025

Photo : Dominik Sadoch sur son instagram

L’article suivant parle du rapport publié sous la direction de J.M. Bailey, en mai 2016 sous le titre « Orientation sexuelle, controverses et science ». J. Michael Bailey est psychologue et professeur a la Northwestern University, il pense pouvoir démontrer qu’une composante génétique est un facteur parmi d’autres qui prédispose à telle ou telle orientation sexuelle. Le rapport fait l’état de l’ensemble des connaissances actuelles sur le sujet et montre que l’on ne choisit pas son orientation sexuelle.

Dans toute culture, souligne le rapport, un petit pourcentage de gens éprouvent des attirances « non hétérosexuelles » qu’il ne faut donc pas confondre avec leur expression sociale qui varie beaucoup selon les normes en vigueur de chaque société.

Des « évidences scientifiques » suggèrent que des facteurs biologiques, incluant des influences hormonales ou des profils génétiques, contribuent à l’orientation sexuelle, bien qu’ils ne soient pas les seules causes. Par ailleurs, des études contredisent l’idée que l’orientation sexuelle puisse être acquise d’une manière ou d’une autre : les enfants adoptés par des couples homos, par exemple, ne manifestent pas de plus grande préférence homosexuelle que le reste de la population.

Selon les auteurs du rapport, ces premières conclusions font consensus parmi les chercheurs. Mais d’autres questions sont plus controversées. Alors que J.M. Bailey décrit l’orientation sexuelle comme clairement polarisée (entre gay, lesbienne, hétérosexuel, bisexuel), certains chercheurs comme Ritch Savin-Williams, autre spécialiste de la question, soutiennent que l’orientation sexuelle est plutôt distribuée selon un continuum.

La question de savoir si les gens peuvent choisir ou non leur orientation sexuelle est abordée à la fin du rapport. À ce sujet, les auteurs distinguent nettement l’attirance sexuelle et les pratiques réelles, la première ne concordant pas toujours. L’attirance étant fondée sur le désir, il n’est pas vraiment possible de « choisir » ses désirs. Selon J.M. Bailey, la question sensible du « choix » est faussée par une confusion entre les positions morales et les connaissances scientifiques.

Jean-François Dortier
Sciences Humaines n° 284 – août-septembre 2016

Source texte : www.scienceshumaines.com

Source photo : Je suis gay et musulman, documentaire de Chris Belloni sur la situation des personnes homosexuelles au Maroc.