christ-en-croix

Un dieu est venu ce matin
Remplir ses devoirs envers ceux d’en-bas.
Il s’est excusé, il a pleuré,
Il a pour une fois regardé les humains.
Il les a regardés, il les a compris
Eux tous, transformés, différents.

(…)

Ce matin un dieu s’est tué:
Et nul au monde ne s’en étonne.

Un dieu est venu ce matin
Remplir ses devoirs envers ceux d’en-bas.
Il s’est excusé, il a pleuré,
Il a pour une fois regardé les humains.
Il les a regardés, il les a compris
Eux tous, transformés, différents.

Un dieu a mis pied à terre
Pour regarder autour de lui.
Le sang de l’univers se perd,
Un dieu fait face à l’état d’homme.
Il a déjà compris:
Le squelette du monde mort est rongé
Condamné à se rompre,
A l’intérieur, en soi
De par le poids de tout ce temps perdu
Jusqu’à présent,
A n’apporter que des mots.
Un dieu s’est renié,
Comme un homme enserré dans un monde mourant.

Ce matin un dieu s’est tué:
Et nul au monde ne s’en étonne.

Source traduction : almanito

Thomas-Millet-Resurrection
Le royaume de Dieu transperce le monde

 

Ce que je veux vous dire,
vous le savez déjà comme je le sais
mais nous ne le savons assez ni vous ni moi.

C’est ce qui fait le fond de notre vocation chrétienne.

Ce qui nous sera rappelé cette nuit,
c’est que le Christ sur la croix nous a donné sa vie,
c’est que nous saurons mieux cette nuit que cette vie qu’il nous a donnée
est une vie qui a traversé la mort et l’a vaincue,
qu’elle est la vie ressuscitée,
qu’elle est la vie éternelle.

C’est que cette vie
est celle-là même qui jaillit du Christ pour nous sauver
comme elle jaillit sans cesse pour continuer à nous créer.

C’est que cette vie ne peut s’arrêter
et que, submergés par elle,
nous devons sauver par elle, en elle, avec elle.

Mais voyez-vous,
quand le Royaume des cieux veut transpercer le monde,
quand l’amour de Dieu veut y chercher quelqu’un qui s’y est perdu,
quand ce quelqu’un est une multitude,
ce qui est beaucoup plus important,
c’est qui on est, beaucoup plus que ce que l’on est ;
comment on fait, beaucoup plus que ce qu’on fait.

Pour vivre et pour suivre le Seigneur Jésus
dans les circonstances du monde actuel
il faut les mêmes choses essentielles que dans tous les temps,
seul est différent le choc produit entre ces choses et le monde.

On peut être marchand de poissons ou pharmacien ou employé de banque ;
on peut être petit frère du père de Foucauld ou petite sœur de l’Assomption ;
on peut être guide ou jociste… à chacun sa place…
Mais il est une place à laquelle on ne peut pas couper, qui est pour nous tous :
– Servir le Seigneur avant tout comme un Dieu qui mène le monde ;
– Aimer le Seigneur plus que tout comme un Dieu qui aime les hommes ;
– Aimer chaque être humain jusqu’au bout ;
– Aimer tous les hommes jusqu’au dernier parque que le Seigneur les aime et comme Il les aime.

Et à cette place, si nous ne sommes ni des ingrats… ni des idiots… ne pas nous habituer à cette chance prodigieuse qui est la nôtre : croire au Dieu vivant qui nous aime et pouvoir L’aimer en aimant les autres comme Il nous aime.

 

Madeleine Delbrêl ( à des jeunes, au cours d’une veillée pascale)

 
Source texte : Association des amis de Madeleine Delbrêl
Source photo :Thomas Millet – Sans gravité (auto-portraits)