La quête infinie de soi vers soi.
Une quête qui est un retour à soi.

Mais comment retrouver le Soi
quand il ne s’est pas encore confronté
à la diversité et la différence
comme hors de Soi ?

Alors le Soi s’expériencie
à la fois là comme partout,
partout étranger
et incomplet
à soi.

Être partout et être là.
Revenir à soi,
être ici.
Voilà le chemin.

Z – 20/05/2024

Sur la photo : Devin Moorman, modèle pour l’agence DTM

La Pentecôte, c’est bien ça.
Accueillir l’esprit inclusif de Dieu,
cet esprit qui intègre toutes les dimensions de l’humanité
et nous envoie témoigner qu’elles sont aimées de Dieu.

Cet Esprit qui, nous ayant saisi,
nous envoie témoigner de cette Bonne Nouvelle
d’un amour inconditionnel.

Inconditionnel.
Sans conditions…
Faut expliquer ?

Z2- 19/06 2024

Source photo : Diverses sources pour cette photo (laquelle est l’originale?) dont celle-ci (cliquer ici).

Aj Neu

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
“Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un,
comme nous-mêmes.”
(Jn 17,11b)

Ton nom, le nom que tu m’as sonné, que nous soyons unis en ce nom…
Quel autre nom que le seul, magistral, que Dieu veut bien nous donner dans la Bible:
Je suis.
J’étais, je suis, je serai.
J’étais celui que je suis.
J’étais celui que je serai.
Je suis celui que j’étais
Je suis celui que je serai
Je serai celui que je suis
Je serai celui que j’étais.
Je suis.

Impossible de me limiter
dans un nom ou un concept.
Je suis.

Ce nom imprononçable
que Dieu donne à Moïse
exprimé dans ce temps inaccompli
qui fait qu’on peut le traduire dans tous les sens.
Je suis, j’étais, je serai.
Permanence dans l’impermanence.
Souffle de vie qui ne s’éteint jamais.

Être de ton être,
et tu ne le sais pas.

Jésus le sait.
Il participe de ce nom,
Il se reçoit de ce nom qui est également action :
“Je suis”,
dépassant les frontières du temps et de la création,
dépassant aussi les limites de nos pauvres rationalisations.

Jésus,
premier d’entre nous à se revoir de “Je suis”,
à s’accueillir comme vivant dans ce nom, par ce nom.

Et nous,
pauvres humains qui courrons de-ci de-là
à la recherche du bonheur,
à la recherche d’une continuité, d’une assurance, d’une permanence…

Nous sommes simplement invités
à entrer dans ce mouvement de “Je suis”,
ce mouvement d’amour qui a commencé avant nous
– avant notre existence terrestre,
et qui se prolongera au-delà.

Juste,
accueillir le “Je suis”
et le laisser se déployer
en nous.

Sois,
bon sang !
Qu’attends-tu ?

Z. 12 mai 2024

Photo : Aj Neu, modèle chez Soul Artist Management

En son temps, Diogène parcourait les rues de sa ville, une lampe allumée à la main, et disait à qui voulait l’entendre : “Je cherche un homme.” Un homme, un vrai, un sage, un être humain en plein déploiement de lui-même, connecté à qui il est vraiment et l’offrant au monde, donc aux autres êtres humains.

Et voilà que la réponse des chrétiens est : “Nous l’avons trouvé cet homme.” Cet homme qui m’a vu sous le figuier (Nathanaël), cet homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait , tout ce que je suis (la Samaritaine), cet homme qui ne me juge pas et me remet en route (la femme adultère), cet homme qui me réinsère dans la communauté des autres êtres humains (Zachée, lui qui est aussi “un fils d’Abraham”), cet homme qui me guérit de mes torpeurs, de mes souffrances, de mes maladies… qui me restaure en humanité.

Pas si simple cependant de le rencontrer vraiment. On peut le croiser assez facilement, sur les routes de Palestine il y a 2000 ans ou aujourd’hui encore en écoutant ceux qui se réclament de lui, mais le croiser, avoir entendu parler de lui, ne nous délivre pas de cette recherche idolâtre de vouloir un super-héros, un roi, un dieu à notre image. Nicodème lui-même, qui est un sage, vient de nuit et s’efforce de comprendre d’où vient la sagesse de cet homme appeler Jésus qui n’a aucun pouvoir, aucune origine connue, aucune légitimité mais qui parle tel les prophètes de l’Ancien Temps et qui vient bousculer l’ordre établi sans tambours ni trompettes, avec pour seul argument une existence claire, transparente, cohérente avec le message qu’il professe.

Être un homme, serait-ce l’enjeu ? Un vrai homme. Un homme qui accomplit complètement son déploiement, son “accomplissement” d’homme ? Oui, Jésus réalise en son corps, en son être et en son existence, la plénitude de Dieu. Mais en ces temps pascals, la tentation pourrait être – comme pour de nombreux chrétiens avant nous – de conclure un peu trop vite à la divinité de celui qui est re-ssuscité et d’en oublier son humanité. Et se faisant, s’en distancer au lieu de s’en rapprocher.

Tout l’enjeu de la Révélation semble bien être l’humanité et non pas la divinité. Si Dieu est, il est déjà et n’a pas besoin de nous pour continuer à être ou pour se justifier d’être. Non, la question est plutôt : où est-il ton Dieu ? Et où serait-il donc ailleurs que dans le vivant, tout le vivant, et spécialement dans cet homme – tout homme – dont le livre de la Genèse nous dit que Dieu l’a fait à son image et selon sa ressemblance.

La question principale, y compris et surtout dans les derniers moments de la vie de Jésus, est encore et toujours “Mais qui donc est cet homme ?” Qui donc est cet homme qui me ramène à l’humanité d’une manière que je n’avais pas prévue, pas anticipée, pas comprise. Qui donc est cet homme qui me renvoie à mon propre accomplissement et donc en creux à mon non-accomplissement : mes renoncements, mes jeux de rôle ou de pouvoir, mes peurs cachées et mes stratégies d’adaptation ? Ca fait peur, ça dérange, ça me met en colère parfois car je ne suis pas toujours prêt à me laisser bousculer, interroger, inviter à aller dans cette voie d’accomplissement de moi-même et des autres. A Nazareth, cela rendra les gens furieux dès le début de son enseignement, et à Jérusalem, ultimement, c’est la foule, cette masse informe de gens entrainés par leurs passions, qui demandera sa mort.

Pilate lui-même est troublé: Mais qui donc est cet homme qu’on lui présente ? Si étrange, si inoffensif et pourtant si fort en lui-même. “Voici l’homme”… Celui contre lequel vous en êtes réduits à faire de faux témoignages qui l’excluront de votre système sans même considérer qui il est vraiment : un homme, un vrai. Le type d’homme que nous devrions tous et toutes devenir si l’on laissait l’esprit de Dieu faire son chemin en nous en plénitude.

Mais qui donc est cet homme ? Certains, même parmi les païens, le sentiront intuitivement et ne pourront s’empêcher de le proclamer : “c’est le fils de Dieu!” Et c’est vrai. Mais cela n’annule pas, bien au contraire, tout ce que j’ai essayé de vous partager dans les paragraphes précédents : cet homme qui laisse se déployer son humanité comme elle a été voulue par Dieu (essayez, pour voir, de remplacer le mot “Dieu” qui forcément limite la compréhension puisqu’il enferme dans une compréhension limitée de Dieu par d’autres mots ou expressions qui ouvrent les horizons : le logos, le verbe, l’élan vital, l’énergie vitale, etc.) – cet homme donc qui laisse son humanité se déployer sans la dérouter (= littéralement “sans pécher”) nous montre non seulement Dieu mais aussi notre humanité. Se replier trop rapidement sur l’affirmation : c’est le fils de Dieu” a été l’occasion trop de fois dans notre histoire, et encore aujourd’hui, de nous dispenser de nous convertir vraiment : Jésus n’est pas venu pour nous montrer de l’extérieur ce que nous sommes appelés à être, genre : “Je suis fils de Dieu, je vous montre le chemin. Trois petits tours et puis je m’en vais. Vous avez vu ? Ca continue après la mort. Allez, facile, à votre tour !” Ce serait indigne de Dieu, tellement pas conforme à ce don de Jésus qui souffre et meurt VRAIMENT.

Il ne montre pas le chemin, il est le chemin. Dans son corps, son être, son existence. Il nous montre comment la vie de Dieu est faite pour notre humanité, et vice versa, au point que les deux se confondent. Tu ne peux pas être pleinement humain sans accepter cet élan vital qui te porte à aimer l’humanité, la tienne et celle de tes frères et soeurs. A ce titre, peut-être que l’appellation “Fils de l’homme” qu’on a parfois bien du mal à comprendre et à expliquer est bien plus puissante et signifiante que “Fils de Dieu” avec toutes les images tronquées de Dieu qu’on a dans la tête et cette tentation de séparer ce qui est de Dieu et ce qui serait de l’homme. En Jésus la divinité se déploie et nous dévoile un homme parfait.

Cet homme parfait, c’est celui que nous sommes invités à devenir. C’est ainsi qu’on pourrait comprendre le message de son dernier repas : “Ce pain, c’est mon corps. Ce vin, c’est mon sang. Prenez, mangez, buvez en tous et réalisez en votre humanité le projet de Dieu!” Car, quoi ? Ce pain, ce vin, c’est ce qui fait ma chair. De la nourriture qui nourrit mon corps et maintient mon humanité. Vous cherchez mon mystère, qui je suis vraiment ? Eh bien prenez ce pain, ce vin, les mêmes que je prends moi aussi. C’est mon corps, c’est mon sang, abandonnés à l’amour de Dieu, transformés par lui, prenez, mangez, buvez. Et dans votre humanité, laissez-vous transformer par l’amour de Dieu, la vie qui est déjà en vous et qui ne demande qu’à se déployer si vous ne l’empêcher pas. Alors, ne l’empêchez pas! Faites cela en mémoire de moi !

Terrible : même la résurrection, nous pourrions mal la comprendre. Certaines conceptions de la résurrection laissent à penser que Jésus serait devenu “autre”. Dans cette version son humanité a comme disparu, et il est devenu pure divinité, pur esprit. Conséquence, désormais, “dans sa gloire”, il nous aiderait de loin en loin, victorieux et attendant qu’on le rejoigne… Mais ça n’est tellement pas conforme aux épisodes précédents la mort de Jésus, et tellement pas conforme non plus aux récits des apparitions qui font que ses amis vont proclamer qu’il est ressuscité !

Jésus ressuscité, c’est encore et toujours un homme, l’homme Jésus qui passe la mort et continue son chemin. Ressuscité, cela veut dire qu’il est “suscité encore et encore”, que sa vie ne s’arrête pas. Alors bien sûr, on ne parle peut-être pas de ses cellules qui dans leur matérialité peuvent retourner à la poussière. Mais son être, sa “chair” au sens hébreu, qui comprend aussi son élan vital, ne s’arrête pas. Plus encore : même ressuscité, pas question qu’on mette la main sur lui, qu’on le retienne, qu’on l’arrête dans le déploiement de son humanité. C’est assez intéressant de voir que dans les récits d’apparitions post-pascales, Jésus se montre sous la forme d’un homme mais que, au cimetière comme plus tard en Galilée ou à Emmaüs, ceux qui l’ont pourtant côtoyé et bien connu, ne le reconnaissent pas.

Voilà l’homme. Un homme Jésus qui ne se réduit pas à son apparence et qui nous invite à nous préoccuper chacun de notre humanité plutôt que de la sienne. C’est compliqué. Peut-être au-dessus de nos forces ou de notre compréhension. Viendra le moment où l’Esprit-Saint surgira, éclairera notre humanité et l’emportera témoigner tout autour de la terre.

En attendant, vous je ne sais pas, mais moi assez souvent encore : Je cherche un homme (un être humain, un vrai) dans les gens que je rencontre et qui m’éclairera sur ma propre humanité. Pas toujours facile, mais je cherche et j’essaie aussi d’être cet homme-là.

Z – 31/03/2024

Plus besoin de compagnon

Plus besoin de compagnon, c’est ce que nous annonce fièrement le prophète Jérémie dans la liturgie de ce jour :

Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur coeur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : “Apprends à connaître le Seigneur !” Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands.
(Jérémie 31, 33b-34)

Plus besoin de compagnon pour diriger ma vie. Pour me dire ce que j’ai à faire ou pas. Pour me dire ce que j’ai à ressentir ou pas. Pardon, mais même si ce n’est pas de cela dont je veux parler aujourd’hui, je le dis : plus besoin de clergé non plus. La promesse, c’est que l’esprit de Dieu m’atteindra et me remplira sans qu’aucun intermédiaire vienne me polluer de sa propre histoire, de ses limites et de ses projections. Et la garantie – quand même ! – que ce ne sera pas n’importe quoi, c’est que cela ne se réalisera pas que pour moi mais aussi pour chacun, pour les autres, pour tous.

Plus besoin de compagnon : tous seront mes compagnons, mes frères.

“Quand est-ce que cela se produira ?” pourrait-on demander comme cela a été demandé à Jésus. Et la réponse est : là, maintenant, c’est en train de se produire. Tu ne le vois pas, tu ne l’entends pas ?

C’est pourtant ce que Jésus dit encore dans l’Evangile de ce jour. Evidemment, c’est du saint Jean (Jn 12, 20-33), alors sans décodeur, c’est un peu compliqué à capter. Pour ma part, je voudrais juste attirer l’attention sur deux choses.

D’abord, le contexte de l’Evangile de ce jour : il y avait à Jérusalem de nombreux grecs qui demandaient à voir Jésus. Le thème du voir Jésus, on le trouve dans d’autres passages des Evangiles comme par exemple dans le récit de la rencontre entre Zachée et Jésus : lui, aussi, ce fils d’Abraham, il voulait voir Jésus. Ou bien plus poignant encore dans le récit de la rencontre avec l’aveugle de Jéricho, poignant parce que justement il ne peut pas voir. La plupart du temps ces gens qui veulent voir Jésus n’osent pas (qu’on pense aussi à Nicodème, par exemple, qui vient de nuit pour ne pas être vu) ou en sont empêchés (ce sont les apôtres qui, dans un premier temps, font barrage à l’aveugle de Jéricho.

Aujourd’hui ce sont des grecs, des étrangers, peut-être des craignant-Dieu, qui veulent voir Jésus. Alors, attention, comme pour l’appel des premiers disciples, il y a un protocole à suivre. On passe par les compagnons de Jésus : On en parle à André qui en parle à Philippe et ensemble ils vont le dire à Jésus.

Il me semble important de pointer cet élément de contexte avant de foncer et de se focaliser sur la réponse de Jésus au risque de ne pas bien saisir à quelle problématique il répond et de déconnecter son discours du contexte.

En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : “Nous voudrions voir Jésus”. Philippe va le dire à André et tous deux vont le dire à Jésus.

Or, et c’est la deuxième chose, la réponse de Jésus est bien étrange et compliquée. Il parle de mort à venir, de vie éternelle, de son Père, d’épreuves, de le suivre et une voix dans le ciel vient confirmer que celui-ci est “glorifié” et va l’être encore. Tout cela pour conclure que le prince du monde va être jeté dehors et que désormais, “quand Jésus aura été élevé de terre” il attirera à lui tous les hommes. Voilà : plus de diviseur, plus de perturbateur, plus de confusionneur : désormais un accès direct au Christ Jésus, l’action de Dieu dans cet homme qui offre sa vie, habité et mû tout entier par la présence et l’amour de Dieu.

Désormais : plus d’intermédiaire, plus de compagnon. Ecoute en ton coeur. Accepte, adhère, assume cet élan vital qui te traverse. Mise sur lui : il est la présence de Dieu en toi qui cherche à se déployer dans le monde et, comme tel, il ne t’appartient pas : tu lui appartiens. Tu viens de lui et tu vas à lui. Il est la force de vie qui te traverse et t’entraîne vers toujours plus de vie. Surtout, ne pas le retenir, ne pas le capter, ne pas t’en prévaloir pour ne pas te replier sur toi-même. Dans un magnifique commentaire publié dans La Vie, le bibliste Philippe Lefebvre relève que quand l’on fait dire à Jésus, en français : “qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle”, c’est le mot grec psukhè qui a été traduit par le mot “vie” dans la première partie de la phrase et le mot zôè pour désigner la “vie éternelle”. Plus précisément, psukhè, que l’on retrouve dans tous les mots commençant par psycho-quelque-chose, désigne l’élan vital intrinsèque à tout être vivant, le souffle vital; et le mot zôè désigne la vie au sens de l’existence au sens fort, le déploiement de soi vers l’extérieur, la sortie de soi.

Il faut donc comprendre “qui veut garder pour lui son souffle vital le perd, et qui abandonne son souffle vital (se laisse travailler, emporter par lui) le gardera pour la vie éternelle.”

Ainsi tout s’éclaire : plus besoin de compagnon qui t’instruise puisque connecté et travaillé par cet élan vital, tu es le compagnon envoyé au monde pour qu’il se réalise, pour que les autres se réalisent. Et, bien sûr, tu n’es pas envoyé non plus pour instruire, dire aux autres ce qu’ils ont à faire. Tu es devenu signe de la présence, tu es présence. Si tu es attentif à ce souffle vital en toi et t’en fais le serviteur, il t’entraîne à être et cela réveille possiblement l’existant – le à-être – de chacun de ceux que tu rencontres.

Plus besoin de compagnon, ce n’est pas non plus que l’on doive se passer de relations intimes, encore que dans le cas de Jésus l’accent ne soit pas mis là-dessus puisqu’en dehors de la relation à ses disciples et à ses amis de Béthanie, il n’en soit pas fait mention. Tout au plus peut-on conclure que s’il y a des relations intimes avec un compagnon ou une compagne, cette relation ne consiste jamais à vouloir capter ou restreindre l’élan vital de l’autre. Mon existence est présence à plus grand que moi, je peux également rencontrer ce plus grand que moi en toi, mais jamais il ne m’appartient, jamais il ne t’apparient. Nous sommes juste compagnons de route.

source photo : photo de Mariana Maltoni publiée sur le blog minhamemoriasuja.tumblr