Mystère de l’existence humaine.
Cette propension à chercher à l’extérieur
ce qui est à l’intérieur.

C’est vrai qu’à l’extérieur
tout me renvoie à la beauté de l’univers.
Sa beauté mais aussi sa transcendance
ou son immanence.
Le souffle, l’élan vital, l’énergie
qui traverse tout cela
et qui fait que tout m’est donné,
tout parle de moi
et entretient la sensation
sinon d’être partie d’un tout
celle de ressentir
qu’une sagesse éternelle
supporte chacun de ces éléments
d’une manière qui me traverse aussi.

Je puis la ressentir aussi
en m’ouvrant à la merveille que je suis
et en contemplant les potentialités
qui ne demandent qu’à se déployer.

Deux dangers.
Celui de l’idolâtrie de soi-même
tel Narcisse se mirant dans le miroir d’une source d’eau claire
et se noyant dans sa propre image.
Celui de l’idolâtrie de la nature
tel Orphée saisissant la sève des arbres, le rythme des saisons,
mais s’échouant sur la mort de l’être aimé.

Tout parle. Tout transpire. Tout vit.
J’ai besoin de ce miroir qu’est la beauté extérieure
pour savoir que je porte la même en moi
et suis invité à la laisser se déployer.

Mais l’extérieur reste extérieur.
Il n’a d’autre utilité que me révéler à moi-même
et me ramener à l’élan de la création
qui ne s’origine pas en moi.

Narcisse. Orphée.
Deux erreurs dramatiques d’interprétation
de l’existence humaine.
Je ne me fonde pas moi-même.
Je ne fonds pas dans la ressemblance.

Mystère de l’existence humaine.
Cette propension à chercher à l’extérieur
ce qui est à l’intérieur.

Z – 11/06/2025

source photo : internet

2 Thoughts on “Mystère de l’existence humaine…

  1. Parent Xavier on 11 juin 2025 at 13 h 18 min said:

    ” A l’extérieur tout me renvoie à la beauté de l’univers. ” Oui et non. L’extérieur, c’est aussi ce que les hommes font et ce n’est pas toujours très beau.
    “Je ne me fonds pas dans la ressemblance”. C’est tout à fait vrai. Nous ne devenons nous-même que dans la confrontation à l’altérité (l’Altérité).
    Cordialement et merci pour les photos.
    Xavier

  2. Gilles Opresco on 12 juin 2025 at 3 h 44 min said:

    la philosophie a essayé, depuis bien longtemps de donner un statut à la beauté faute d’en trouver une définition suffisante, si bien que ne sachant pas son commencement et sa fin, certains philosophes lui refusent la place de notion transcendantale comme le sont le bien, le vrai, l’un (l’être singulier) …

    serait-ce donc en empruntant uniquement la voie du monde sensible que la beauté révèlerait enfin son vrai visage ?

    si oui oserait-on dire que la beauté est une trans-individuation pressentie, recherchée et acceptée comme véhicule de l’émotion immatérielle face au matériel ?

    ou dit autrement, la satisfaction d’être un esprit face à un corps ?

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