no where

« Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations ! »

(Mt 4,15)

On entend assez peu parler de Zabulon et Nephtali , sauf dans les citations bien connues d’Isaïe qui sont citées dans les Evangiles du temps de Noël. Allez, allez, voici une petite étude rapide pour faire le point sur ce pays et ces gens de Zabulon dont ce blog se réclame.

– Où est le pays de Zabulon ?
Qui est Zabulon ?
– Pourquoi Zabulon ?

Ca vous va ?… c’est parti !

1°) Où est le pays de Zabulon ?

Le pays de Zabulon est situé en Galilée, au nord d’Israël. La Galilée est une province du nord de la Palestine , créée pour des raisons administratives. Elle regroupe les territoires accordés à 4 tribus d’Israël : Asher, Zabulon, Nephtali et Issachar Le nom « Galilée » vient du mot hébreu gālīl (« district »).

Les 12 tribus d’Israël correspondent aux 12 enfants de Jacob et la répartition géographique à l’entrée en Canaan sous la conduite de Josué. La Terre Promise est alors confiée aux représentants de ces douze tribus à l’exception de la tribu de Lévi qui n’a pas de territoire propre car elle est affectée au service divin sur l’ensemble de la Terre Promise, et à l’exception aussi la tribu de Joseph qui reçoit deux territoires pour ses fils Manassé et Ephraïm.

12 tribus d'Israël

« Terre de Zabulon, terre de Nephtali, chemin de la mer…”

Quant à ses délimitations, cela a probablement varié dans l’histoire et encore aujourd’hui reste assez confus. Plusieurs passages bibliques semblent attester qu’à une époque le pays de Zabulon devait s’étendre de Tibériade à la côte méditerranéennes (Gn 49,13 ; Josué 19, 10). Durant l’ère grecque, l’existence d’une ville nommée Zabulon andrôn, à proximité de Ptolémaïde (St Jean D’acre) plaide également en ce sens, même si la ville semble avoir d’abord appartenu à la tribu d’Asher. Elle atteste en tout cas d’une certaine richesse de la tribu de Zabulon, probablement renforcée par les relations commerciales rendues possibles tant par mer que par terre. La mention andrôn indique qu’elle est très peuplée. La ville a été détruite par l’armée romaine de Celtius lors de la « guerre des Juifs ». Certains auteurs pensent que le pays de Zabulon s’étendait le long de la vallée de Jézréel jusqu’aux monts Carmel.

En fait, sur l’ensemble des citations bibliques de lieux, seuls 19 peuvent être attestés comme étant du pays de Zabulon. La tribu de Zabulon a été une des premières déportées dans l’histoire et son pays saccagé au point qu’il est difficile aujourd’hui de connaître les limites exactes du pays de Zabulon.

« Terre de Zabulon, terre de Nephtali, carrefour des nations…”

Les soubresauts de l’histoire ont fait varier les frontières et dans la répartition la plus récente le pays de Zabulon est niché au milieu du territoires des trois tribus amies : Asher, Nephtali et Issachar. Isaïe et les Evangélistes citent ensemble le pays de Zabulon et de Nephtali. Cela correspond bien à leur histoire commune dans les succès comme dans les épreuves, tant ces tribus se sont montrées réellement alliées. Cela illustre peut-être aussi que quelle qu’en soit la cause ou l’accord une partie du pays de Zabulon aurait été concédée à Nephtali.

Le pays de Zabulon fait donc partie de la Galilée, plus exactement de la basse Galilée. Dans cette région on trouve le mont Thabor dont la tradition talmudique dit que ce fut le seul mont épargné par le déluge, lieu également où la tradition chrétienne situe l’Ascension du Christ même si le nom n’est pas indiqué dans les Evangiles. Mais après sa Résurrection, Jésus convie ses disciples en Galilée, leur apparaît sur le lac de Tibériade, et disparaît à leur yeux après s’être élevé de la montagne où Jésus leur (aux onze disciples) avait ordonné de se rendre (Mt 18,16). Une autre tradition évoque le mont Hermon, plus au nord, à la frontière du Liban. (« Viens du Liban, ma fiancée… »)

A l’époque de Jésus on y trouve surtout une petite bourgade du nom de Nazareth, et non loin de là une autre nommée Bethléem, dont certains ont cru qu’il s’agissait de la ville de la naissance du Christ. Sans être écartée complètement (il y a toujours de nouvelles découvertes et hypothèses), il est peu probable que ce soit le Bethléem de la nativité, qui est clairement indiqué dans les Ecritures comme étant Bethléem de Judée (Juda) et non de Galilée ou de Zabulon. La ville de Ruth et Booz, la ville de Jessé, la ville de David, c’est Béthléem en Judée, près d’H2bron et Jérusalem.

“De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?”

Au temps historique de Jésus, et depuis de nombreuses décennies, on ne parle plus depuis longtemps ni du pays ni de la tribu de Zabulon. Les dernières fouilles archéologiques semblent attester que Nazareth est une bourgade simple et agricole abritant une dizaine de familles.

Voici quelques extraits d’un article très intéressant du Dr James Fleming à propos de Nazareth :

« Nazareth était un village petit et insignifiant à l’époque de Jésus. Bien qu’on puisse attester sa création dans les années 600 à 900 avant notre ère, il était trop petit pour être inclus dans la liste des lieux d’habitation de la tribu de Zabulon (Josué 19: 10-16), qui mentionne douze villes et six villages. Nazareth n’est pas non plus citée parmi les 45 villes de la Galilée mentionnées par Josèphe, et son nom est absent des 63 villes de Galilée mentionnées dans le Talmud. Il semble que les mots de Nathanaël de Cana, “Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth? » (Jean 1,47), caractérisent bien l’apparente insignifiance de ce site. Il est inutile de dire que le peuple de Judée n’avait jamais entendu parler de Nazareth. »

Jésus de “nulle part” (nowhere)

L’auteur continue :

« A partir de cela, nous comprenons mieux pourquoi Ponce Pilate décore la croix avec le signe “Jésus de Nazareth, roi des Juifs» (Jean 19,19). Cela signifie que le « roi des Juifs » est de « nulle part » (nowhere). Le premier nom de « nazaréens » donné aux chrétiens pourrait très bien être un surnom péjoratif donné par les habitants de Judée aux disciples de Jésus (Matthieu 26,71, Actes 6, 38). En Galilée, Jésus est connu comme “Jésus de Nazareth” (Matthieu 21,11, Marc 14,67) – mais pour ceux qui ne sont pas de Galilée, ce nom n’avait aucun sens. Pour expliquer où se trouvait Nazareth, les Galiléens avaient pour habitude de dire que le village était près de Gat-Hefer (la ville natale de Jonas, 2R 14,25), qui pouvait être vue de Nazareth. »

galilee-01Quelle ironie, n’est-ce pas que le Sauveur vienne d’un pays perdu, celui d’une tribu quasi disparue et oubliée, pire d’un bled paumé d’où il n’y a rien à attendre ?

Isaïe avait vu juste, longtemps, longtemps avant sa naissance. Assez longtemps pour que personne ne s’en souvienne.

C’est de nulle part qu’il va surgir, de là où on ne l’attend pas, de là où il n’y a rien à attendre, là où l’amour de Dieu pour son peuple peut germiner sans bruit et sans risque de récupération.

Les notables et savants de Judée n’attendaient vraiment plus rien de ce coin perdu de Galilée qui pourtant avait rendu service loyalement à tout Israël.

Une autre fois, je vous en parlerai. La tribu de Zabulon, ce n’était pas n’importe qui. Dieu est fidèle à ceux qui le servent. Et de rien, il fait toutes choses. Il y a le temps de l’endormissement et celui du réveil.

Je ne sais pas si le pays de Zabulon allait jusqu’au Liban. Mais si l’on se pose un instant à Jérusalem, mère des nations… je le vois bien venir le fiancé, de la direction du Liban, du pays de Zabulon, de ce trou perdu où tranquillement il est éduqué à l’amour humain dans une famille qui accueille inconditionnellement l’amour et les promesses de Dieu. Amour et promesse, car c’est tout un.

« Ah filles de la capitale, au nom des gazelles en liberté,
Je vous le demande instamment : n’éveillez pas l’amour,
Ne le provoquez pas avant qu’il y consente !
» (Ct 2, 7)

« Viens avec moi, ma promise,
Quitte les monts du Liban et viens avec moi ;
Descends des sommets de l’Amana, du Senir et de l’Hermon.
Fuis ces repaires de lions, ces montagnes pour panthères.
Par un seul de tes regards tu me fais battre le cœur,
Petite sœur, ma promise,
Par un seul mouvement de ton cou gracieux.
Comme ton amour me ravit, petite sœur, ma promise !
Je le trouve plus enivrant que le vin,
Et ton huile parfumée m’enchante
Plus que tous les baumes odorants.
»
(Ct 3,8-10)

Viens du Liban

>>>La suite: Qui est zabulon? – ici<<<

La beauté selon STan

LA BEAUTE SELON STAN…

 

La Beauté,
c’est une interaction, il faut quelqu’un pour trouver quelque chose ou quelqu’un d’autre de beau. Tout seul, on n’est beau pour personne.”

Précisons-le d’emblée, Stan est un nom d’emprunt,celui d’un jeune mannequin français  interviewé par le Premier numéro de l’année du magazine culture Télérama, consacré à la beauté.Dossier passionnant par ailleurs !

Mais revenons à Stan. Au delà de l’apparence physique et des canons de beauté que je pensais subjectifs, il y a la beauté intérieure du jeune homme, telle qu’elle apparaît dans les propos rapportés par le journaliste visiblement séduit par le personnage.

 

Extraits de l’article à retrouver sur Télérama :

 

“Et puis Stan ouvre la porte du bar.

Cela dure peut-être un dixième de seconde, le temps pour chacun de reprendre le contrôle de ses gestes. Mais pendant ce laps de temps, tous les regards convergent vers Stan, son visage aux traits incroyablement réguliers, symétriques, son corps élancé comme un javelot, ses fringues à la beauté millimétrique, écrin de chiffons dont il aurait pu se passer. Stan serait beau en lycra rose ou habillé d’une serpillière. Sa beauté est stupéfiante. Dans le bar, chacun fait comme si ce chat angora ne venait pas d’entrer dans notre chenil de bâtards sans collier. Les mecs se mirent dans le fond de leur verre. Les filles cherchent leur reflet sur les vitres.

(…)

Pas de forfanterie dans sa voix. Stan découvre son pouvoir avec enthousiasme et circonspection. C’est comme ça. Il vit dans un corps idéal pour l’apparat et la mode, même si lui considère que sa beauté est « trop classique » pour les critères actuels : « Ce sont les gueules cassées qui sont recherchées en ce moment. » Il aimerait avoir de la barbe, plus de poils sur le torse, une voix plus grave : « Je ne suis pas assez imposant, je n’ai pas encore de charisme. » Il s’est mis à la musculation pour paraître plus viril, moins androgyne, gagner en volume. Au contraire des jeunes filles modèles qu’il côtoie sur les podiums et qui sont effrayées par les premières ridules, lui attend avec impatience les brèches, les bosses et les fissures qui font d’un jeune homme un homme.

(…)

Stan a d’autres défauts insupportables : en plus d’être beau, sympathique et intelligent, il est sincèrement modeste : « Je me suis pris des râteaux, aussi, rassure-t-il. Et je me suis fait larguer. » Au début de sa carrière de bellâtre, il a un peu abusé des avantages en nature que lui procurait sa stature. « J’avais la réputation de celui qui couche avec tout le monde. Du coup, les filles ne me faisaient plus confiance. » Aujourd’hui, il dit se tenir à carreau, notamment grâce à l’aide de sa petite amie, qui ne lui a pas glissé une puce GPS sous la peau, mais a fait tout le reste : « De toute façon, rit-il, je ne plais pas à tout le monde, il ne faut pas exagérer, et il y a même des filles qui ne sont pas du tout attirées par moi… »

Mais c’est quoi, la beauté, au fait, Stan, vous qui la vivez pour ainsi dire de l’intérieur ? « D’abord, c’est une interaction, il faut quelqu’un pour trouver quelque chose ou quelqu’un d’autre de beau. Tout seul, on n’est beau pour personne. » C’est vrai. C’est vrai, Stan. Même si, en groupe, on n’est pas toujours beau pour quelqu’un. « Sinon, la beauté, pour moi, c’est le minimalisme, la sobriété, le détail. Je suis calme et réservé. Si j’en fais trop, les gens me regardent bizarrement. Je serais sans doute plus exubérant si j’étais moins beau. »

Traditional Japanese tattoo

Intéressante exposition sur le tatouage intitulée « Tatoueurs tatoués » à visiter au Musée du Quai Branly du 1er au 18 janvier 2015.

Arrêtons-nous un instant sur le tatouage japonais.

Dans l’imaginaire contemporain, il évoque souvent l’art et le signe d’appartenance des triades et autres mafias japonaises. C’est en fait un anachronisme terrible puisque le corps tatoué semble avoir toujours existé au Japon.
Il est présent dans les tribus qui habitaient l’île de – 30 000 à – 300 avant Jésus-Christ. Il est pratiqué par les pêcheurs sous forme de rituels religieux et protecteurs, il est également pratiqué par de nombreuses corporations professionnelles. Il est la plupart du temps un signe d’appartenance à un clan, signe de reconnaissance aussi indélébile qui d’une certaine manière marque à la fois l’attachement fort et la servitude que cela entraîne…On n’est pas libre de changer de camp.

Avec l’introduction du bouddhisme chinois, le tatouage est devenu décrié, réservé aux criminels et donc voulu comme infâmant… sauf pour ceux qui trouvaient une fierté à exposer leur esprit frondeur.

Avec l’ère Horeki (1751-1764), le tatouage se généralise dans les couches populaires. Les motifs représentent les arts traditionnels japonais, les histoires et mythes populaires (le bandit d’honneur, par exemple), mais aussi des motifs animaliers divers (dragon, phénix, tigre, carpe…) ou folkloriques.

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Au départ pratiqué sur le dos, il a été étendu sur l’ensemble du corps, signe d’appartenance totale à un clan ou une corporation. Aujourd’hui encore, 70 % des yakuzas sont tatoués. Le tatouage est également très répandu dans les milieux de la prostitution car perçus comme accentuant la sensualité du corps.

Yakuza-Full-Body-Tattoos

Les tatouages japonais ont une autre particularité : ils expriment la force et le courage. Pas seulement par les motifs représentés, mais surtout par la technique employée (irezumi), entièrement à la main, par des aiguilles infiltrées sous la peau pour installer les pigments. C’est dire si un homme qui a le corps entièrement tatoué affiche force et courage et inspire respect ou frayeur.

Signe de reconnaissance, signe d’appartenance, signe de puissance.

Symboles et rites, quand tu nous tiens !

Traditional Japanese tattoo

 

Pour en savoir plus sur l’exposition au musée des arts premiers (quai Branly, Paris) c’est par ici :

www.quaibranly.fr

Bonne année et Champagne !

Erwin Olaf - Joy, 1984

 

 

D’aucuns trouveront cette photo provocante.

A vrai dire, oui, elle l’est.
Mais pas forcément comme il peut apparaître
en premier lieu.

D’accord, l’homme est nu.
D’accord, la pose est plus que suggestive,
D’accord, la puissance du jet liquide
évoque autre chose.

Bien.
Si maintenant, nous allons au delà de la suggestion érotique
(qui, au passage, agit comme en miroir et réveille ce qu’on a déjà en soi),
que voyons-nous ?

Un homme libre,
ou plus exactement qui se libère.
De toutes contraintes,
de toutes pressions,
De tout faux semblant…

Un homme libre
qui ose exprimer ce qu’il est,
laisse remonter le flot des passions enfouies,
canalise l’énergie vitale qui le fait homme,
qui le fait vivant.

Vivant,
Libre,
Lui-même.

Voilà
tout ce que je vous souhaite,
tout ce que je me souhaite,
pour cette nouvelle année 2015.

Ce blog, en quelque sorte,
est une opération vérité,
une opération révélation
de ce qui était enfoui en moi
et que je ne trouvais pas à exprimer.

Il durera le temps qu’il durera,
de manière aléatoire,
et vous pouvez y contribuer si vous voulez
par vos remarques et suggestions.

J’en profite pour regarder une dernière fois 2014
et redire un grand merci à Loquito et son blog
“another day light”.

Curieusement c’est l’annonce qu’il arrêtait son blog
qui a provoqué la création de celui-ci.

Il m’a semblé qu’il y avait une veine
qui ne pouvait pas s’éteindre comme cela.

Après, quelle forme ça prendra, c’est une autre histoire,
à laquelle je ne suis pas plus attaché que ça…

Pour 2015,
laissons venir la vie,
laissons monter la vie en nous,
et vivons en paix les uns avec les autres!

Bonne année 2015 !

Zabulon

Source photo : www.advocate.com

Apollon et Hyacinthe

Apollon et Hyacinthe

“ Quelques-uns d’entre vous disent, « La joie est plus grande que la tristesse », et d’autres disent, « Non, c’est la tristesse qui est la plus grande ». Mais je vous dis, elles sont inséparables. Elles viennent ensemble, et quand l’une est assise seule avec vous à votre table, n’oubliez pas que l’autre est endormie sur votre lit”.

-Khalil Gibran-