rentrer-a-la-maison

HOLD ON, WE’RE GOING HOME (Tiens bon, on rentre à la maison)

de Drake, interprété par Nathan Hawes

Nathan Hawes, c’est d’abord une voix. une ambiance musicale.
Nathan Hawes, interprétant cette chanson de Drake, accompagné seulement de la guitare, c’est entrer dans des profondeurs insoupçonnées. Profondeur et douceur.
Et puis seulement viennent les mots, ceux de la chanson,prononcés parfois de manière elliptique, mais quelle importance puisque c’est le sens qui compte ? Là maintenant, rentrons à la maison. Laissons-nous inviter.

Il y a une voix qui me dit :

Tu es quelqu’un de bien,
viens, on rentre à la maison,
c’est trop dur de le faire seul.
Mes yeux se sont posés sur toi:
tu es quelqu’un de bien.
Viens, on rentre à la maison…

 

Au fond de moi, oui, j’entends cette voix.
Seigneur, viens me chercher.
C’est difficile de rentrer seul,
viens me chercher, s’il te plaît.

 

 

I got my eyes on you, you’re everything that I see
I want your hot love and emotion endlessly
I can’t get over you, you left your mark on me
I want your hot love and emotion endlessly’

 

Cause you’re a good girl and you know it
You act so different around me
‘Cause you’re a good girl and you know it
I know exactly who you could be

 

Just hold on we’re going home
Just hold on we’re going home
It’s hard to do these things alone
Just hold on we’re going home

 

 

Mes yeux sont posés sur toi, je ne vois que toi.
Je veux la chaleur de ton amour et de tes émotions sans fin,
Je ne peux pas me passer de toi, tu m’as marqué à jamais,
Je veux la hauteur de ton amour et de tes émotions sans fin.Car tu es quelqu’un (une fille) de bien et tu le sais,
Tu agis si différemment avec moi,
Car tu es quelqu’un de bien et tu le sais,
Je sais exactement qui tu pourrais être.

Alors tiens bon, on rentre à la maison,
Tiens bon on rentre à la maison,
C’est difficile de faire ça tout seul,
Alors, tiens bon, on rentre à la maison.

quand

Quand je serai fort,
Quand je serai beau,
Quand je serai bon,
Quand je serai grand,
Quand je serai saint,
Je…

– Tais-toi.

– Quoi ?

-Tais-toi.

– Mais…

-Tais-toi !

– Pourquoi ?

-Fais-le maintenant !

 

*

Zabulon- 21 janvier 2016

eden-eff

 

J’ai un secret. Amour, je peux t’appeler amour ? Pardonne-moi, c’est ça mon instinct. C’est mon identité fragile. Je t’ai dit, j’ai un secret que je confie aux dieux pour qu’ils me donnent la force nécessaire pour supporter cet insatiable égoïsme, qui devient toujours plus ingérable et troublant. Je suis tellement égoïste.

L’égoïsme c’est de posséder ton essence vitale, mais à cause de cela je ne vendrai pas mon âme au diable, parce qu’il n’est pas mon ami, oui, il n’est pas mon ami. L’amitié me rend meilleur, et lui  il n’est pas bon, il est le mal qui me transperce la poitrine.

Laisse-donc, cet égoïsme tranquille mon tout, et dors plus longtemps sans peurs, sans cette  lumière qui t’aveugle de  sa tromperie.

Ode à toi mon coeur, ode à toi mon âme, ode à toi, mon secret.

E’den Eff

 

Source (texte original et photo) : eden-eff.tumblr.com

 

Je trouve ce texte étrange et beau à la fois.

Il est prière et il est discussion avec soi-même. Est-ce bien à Dieu – aux dieux [correction demandée dans la traduction par l’auteur malgré  le singulier employé en italien] –  qu’il s’adresse ou au Soi profond, actuellement aveuglé par le sentiment d’amour ?

L’amour est  est-il égoïste?  c’est la question posée , finalement. Certes, dans la conception commune, il ne le devrait pas. Mais dans l’être ou l’objet aimé, n’est-ce pas soi-même que l’on cherche ? N’y aurait-il pas comme une perversion de l’intention ?  A moins d’admettre  qu’effectivement , c’est bien soi que l’on cherche, soi en relation, soi qui s’éveille comme Soi parce que reconnu en l’autre soi.

L’auteur parle d’égoïsme. Ce me semble un jugement sévère. En matière d’amour humain, le désintéressement total n’existe probablement pas. Il est toujours accueil et acception de soi en relation avec l’autre ou de l’autre en relation avec  soi. Que ces deux termes deviennent équivalents , soi  en relation avec l’autre et l’autre en relation avec soi, est peut-être même l’indice d’une juste et belle circulation.

J’ai un secret…je suis fait pour aimer, et je suis fait aussi pour être aimé. Je n’arrive pas à séparer les deux. Et si l’un s’exprime plus fort que l’autre , j’ai tout à coup comme le vertige et peux en perdre toute conscience de la réalité.

Quel texte étrange et beau à la fois !

 

Z.

moine-thai

“Pour peu que quelqu’un vienne à la recherche, je sors le regarder. Il ne me reconnaît pas. Je mets alors toutes sortes de vêtements, qui font naître chez l’apprenti des interprétations; et à tout coup il se laisse prendre à mes paroles et à mes phrases.

Ô amertume ! ces tondus aveugles, ces hommes qui n’ont pas l’œil s’emparent des vêtements que j’ai mis pour me voir bleu, jaune, rouge, blanc. Et si je les enlève pour aborder des domaines purs, voilà les apprentis qui aspirent aussitôt à la pureté; et si j’enlève encore ce vêtement de pureté, les voilà tout perdus, et frappés de stupeur. Ils se mettent à courir comme fous, disant que je suis nu! Je leur dis alors : “Le reconnaissez-vous enfin, l’homme en moi qui met les vêtements?” Et soudain ils tournent la tête, et voilà qu’ils me connaissent.”

 

Lin-Tsi

Entretiens de Lin-tsi, p. 140-141, traduits du chinois et commentés par P. Démiéville, Paris, Fayard, coll. ” L’Espace intérieur “, 1972.